AXA LEAGUE (6e JOURNÉE) Le HBD reçoit, demain, Esch, leader et tenant du titre. Reste à savoir si l’affiche tiendra toutes ses promesses…
On ne va pas se mentir, au menu de cette 6e journée, il n’y a pas grand-chose à se mettre sous la dent. Ainsi, on ne voit pas ce qui pourrait arriver à Käerjeng, Berchem et aux Red Boys lors de leurs oppositions respectives contre le Standard, Mersch et Diekirch. À moins que la glorieuse incertitude du sport nous fasse mentir. Quant à Rumelange – Schifflange, duel entre mal classés, l’enjeu n’est autre que la place de lanterne rouge. Pas de quoi enthousiasmer les foules. Alors, ce week-end, les yeux se tourneront principalement vers le centre René-Hartmann où Dudelange, qui compte un match de retard, recevra l’actuel leader, le HB Esch, duquel il pointe à quatre longueurs. Suffisant pour en faire peut-être un «choc» mais pas pour autant l’un des tournants d’une saison qui, après cette phase régulière, verra les six qualifiés pour le play-off titre s’affronter à trois reprises.
Glissé à ses oreilles, ce terme de «choc» avait le don de faire sourire Nikola Malesevic. Jeudi matin, l’entraîneur du HBD ne savait pas encore de quelle manière il allait aborder cette rencontre. «Ça va dépendre des blessés. Entre Volpi et Steffen, tous deux touchés au genou et qui ne se sont pas entraînés cette semaine, je suis dans l’incertitude», confie le Français qui enregistrera le retour à la compétition de Boris Becirovic, absent depuis l’ouverture de la saison contre Berchem où il fut victime d’une déchirure au mollet. «Il revient, mais il n’a repris l’entraînement collectif que cette semaine. Jusque-là, il avait des séances spécifiques…» Autant dire qu’il faudra attendre encore un peu avant de voir le maître à jouer dudelangeois à 100 % de ses possibilités.
Les éventuelles absences de Volpi et de Steffen pourraient compliquer la mission d’un HBD qui se verrait ainsi priver de «deux joueurs importants pour la rotation». Inconfortable, cette situation n’incite pas Malesevic à se trouver d’éventuelles circonstances atténuantes toutes trouvées en cas, non pas de revers, mais de contre-performance. «On a montré, contre Käerjeng (29-28, 4e journée) que même privés de certains joueurs, on était capable de faire des choses intéressantes», rappelle le technicien qui, ce 29 septembre n’avait pu aligner que douze joueurs sur la feuille de match, dont deux gardiens.
Pour moi, Esch était plus fort la saison dernière
Alors, dans quel état d’esprit se trouve Dudelange au moment de recevoir le tenant du titre et favori à sa propre succession? «Le handball est un sport de combat. On s’attend à un match dur et il faudra tout de suite entrer dedans pour ne pas à devoir courir derrière le score», prévient l’entraîneur dudelangeois, confiant en l’aptitude de ses joueurs à se montrer ponctuels, mais conscient de leur inconstance. Pour preuve, leur double confrontation contre le Raimond Sassari au 1er tour de l’European Cup. «Le match aller, on la très bien fait; lors du second, il nous a fallu une mi-temps…», fait-il remarquer tout en espérant que ses protégés en ont définitivement tiré la leçon.
Contre Esch, Dudelange devra donc éviter tout retard à l’allumage. Sous risque d’imploser face à l’actuelle deuxième meilleure défense du championnat (25,6 buts encaissés par match) derrière celle des Red Boys (24,8 buts), qui compte un match de moins. «Défensivement, Esch est très solide. C’est indéniablement son point fort», déclare Nikola Malesevic qui ne la juge pas pour autant imprenable. Et ce en raison des départs, cet été, de son gardien, Petros Boukovinas, et du pivot, Adel Rastoder. «Le premier était, à mes yeux, l’un de ses principaux atouts. Dans les moments importants, il était capable de hisser son niveau et d’enchaîner cinq arrêts qui permettaient à Esch de faire le trou. Le second, même s’il est jeune, avait déjà toute sa place en défense. Pour moi, Esch était plus fort la saison dernière. Et d’ailleurs, les résultats cette saison en témoignent : Esch gagne moins facilement…»
Cette impression n’enlève en rien la qualité d’un adversaire dont le jeu n’a pas subi de profonds changements avec l’arrivée de Danijel Grbic en lieu et place d’André Gulbicki au poste d’entraîneur. «Je vois des tout petits changements, mais rien de vraiment significatifs. Esch s’appuie avant tout sur les automatismes acquis ces dernières saisons», estime Malesevic pour qui l’une des forces du champion en titre réside dans sa capacité à faire bloc : «Dans les moments clés, il y a cette solidarité, cette volonté de défendre ensemble et de gagner.» Envie-t-il cette capacité? «On l’a aussi, on l’a montrée cette saison. Mais pas assez souvent…» Si les Dudelangeois pouvaient le démontrer demain soir, on pourrait alors assister à un vrai «choc»…
Charles Michel