Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
Pour continuer de croire au titre, le club de la Forge du Sud doit s’imposer samedi contre Berchem ou, au moins, ne pas perdre. En revanche, une défaite lui compliquerait grandement la tâche.
Et si le HB Dudelange (2e, 27 pts) et Berchem (1er, 30 pts) se quittaient pour la troisième fois de la saison sur un score de parité au terme du choc au sommet ? Une telle issue ne ferait les affaires de personne, si ce n’est celles des Red Boys (3e, 27 pts), à condition de venir à bout d’une surprenante équipe de Käerjeng (5e, 14 pts), chose que les joueurs de la Forge du Sud n’ont pas réussi à faire en milieu de semaine, eux qui sont repartis du Um Dribbel avec un nul. Un moindre mal au vu de la physionomie du match à entendre Aldin Zekan. «Je dirais qu’on a quand même plutôt gagné un point», note l’ailier gauche, auteur de sept buts mercredi, dont deux sur des jets de 7 mètres.
Et le Luxembourgeois de développer : «La première mi-temps était correcte, notre défense aussi. À la pause, on menait de deux buts, mais après, on a un peu perdu le rythme et on n’a pas réussi à gérer notre avance. On a mal commencé la deuxième période, mais je ne peux pas expliquer pourquoi, et on a couru derrière le score les 20 dernières minutes. Nous n’avons pas réussi à jouer notre jeu en profitant notamment des fautes techniques de nos adversaires, ni à mettre notre jeu rapide en place. On a raté beaucoup de tirs libres et aussi, la défense n’était pas au niveau, même si c’était la même que celle jouée face aux Red Boys et Esch, ce qui avait vraiment bien fonctionné.»
Un autre élément peut expliquer cette mauvaise opération comptable selon le Dudelangeois : «La pression était sur nos épaules.» Il faut dire que ses équipiers et le n° 22 faisaient office de favoris dans la salle des Bascharageois, qui avaient perdu toutes leurs rencontres (7) devant les membres du «Big 3» jusqu’alors. Et que, par conséquent, bon nombre de suiveurs de l’Axa League voyaient les hommes de Martin Hummel se présenter sur leur parquet, samedi, avec deux longueurs de retard sur les Berchemois, vainqueurs dans le même temps d’Esch, et non trois.
Zekan, un ailier serial buteur
«On devait gagner et empocher les points dans la course pour le titre. Initialement, on s’était dit qu’on allait prendre les matches les uns après les autres. Je crois que cela a également joué, peut-être qu’on avait déjà la tête à Berchem au lieu de nous concentrer sur Käerjeng. En plus, on savait que ça allait être vraiment compliqué là-bas parce que le dernier match chez eux, on avait déjà eu des problèmes», indique encore Aldin Zekan. Bref, un jour sans à vite «oublier». D’autant plus que se profile donc la réception du champion sortant. Un duel d’ores et déjà capital. «Si on gagne, tout est «bon», on revient à un point. Mais si on perd, ça va devenir vraiment compliqué», souligne l’ancien Differdangeois.
Qui a terminé meilleur réalisateur de la phase régulière avec 92 pions à son actif, soit six de plus que son partenaire, le véloce David Ojié Etute. «À titre personnel, je suis content de ma saison jusqu’à présent, apprécie le serial buteur. Mais c’est grâce à l’équipe, à notre jeu rapide. Et moi qui aime bien courir et les contre-attaques (il rit), j’en ai vraiment profité jusqu’à maintenant. J’essaye aussi d’aider l’équipe avec des buts «faciles» pour ne pas qu’on se batte pendant plusieurs minutes en attaque. Oui, je suis en forme et j’espère continuer ainsi.» Un ailier avec de telles statistiques, ce n’est pas monnaie courante.
Et lorsqu’on le lui fait remarquer, le droitier avance une deuxième explication à son rendement impressionnant, toujours avec humilité : «Nous disposons d’arrières assez dangereux comme les frères Etute. Les défenses adverses sont alors davantage concentrées sur eux, ce qui me permet d’avoir souvent plus de place sur mon aile.» Toujours est-il qu’après avoir reçu le ballon, il faut réussir à trouver le chemin des filets. Une mission que le jeune papa mène à bien dans la grande majorité des cas, lui qui n’a pas prévu de s’arrêter en si bon chemin. Et qui entend bien «aider l’équipe» dans son objectif du week-end, à savoir revenir à portée de fusil du HCB. «Pour le reste, on sait ce qu’on a à faire», conclut-il. Le choc est lancé.
