Le président du HB Dudelange revient sur l’élimination douloureuse et rocambolesque vécue par son club au 1re tour de l’European Cup chez les Italiens du Raimond Sassari.
Le week-end dernier, Dudelange a été éliminé au 1re tour de l’European Cup sur le parquet des Italiens du Raimond Sassari. Outsiders sur le papier, les joueurs de la Forge du Sud, qui ont rendu deux belles copies, étaient pourtant tout près, vraiment très près, de renverser les Sardes donnés favoris. En effet, après avoir arraché l’égalisation lors de la manche aller samedi (36-36), les Dudelangeois menaient encore d’une longueur à moins de 30 secondes de la sirène le lendemain à l’occasion du retour.
Une fin de match rocambolesque, deux demandes de temps mort restées vaines et deux pertes de balle plus tard, leurs espoirs de qualification étaient anéantis (39-38). Le président du HBD, Christian Schott, qui était du déplacement en Sardaigne, revient sur les faits.
Dans quel état d’esprit êtes-vous 48 heures après cette cruelle désillusion ?
Christian Schott : Je pense qu’on a fait une très belle sortie en Italie en jouant deux très bons matches. L’équipe a été à la hauteur contre un adversaire qui est actuellement n° 1 en Serie A italienne, qui a gagné la Supercoupe et qui ne compte quasiment que des professionnels. Donc tenir comme on l’a fait face à un tel adversaire, c’est une très belle performance.
Je suis très fier de l’équipe! Maintenant, effectivement, c’était très malheureux de perdre ainsi, de ne pas se qualifier pour le 2e tour. D’une part, je crois que c’est dû aux décisions vraiment très négatives du délégué envers nous, qui n’a pas donné suite aux demandes de time out de Martin Hummel (NDLR : l’entraîneur). Mais bon, c’est comme ça. Et d’un autre côté, on n’a peut-être pas non plus été assez lucides puisque 30 secondes avant la fin de la rencontre, on comptait encore un but d’avance. On a une équipe jeune, qui est en train de se construire.
Si je regarde notre six de base, on a quatre joueurs âgés de 21 ans ou moins. Je pense qu’il y a encore du potentiel pour gagner en expérience. Oui, les 30 dernières secondes ont été malheureuses. Mais pour le reste, on a fait une très belle performance et si on continue avec ce même niveau de jeu, je suis confiant quant au fait qu’on peut faire une bonne saison.
Vous avez évoqué cette fin de match rocambolesque, pouvez-vous nous la raconter plus en détails ?
Pendant les dernières secondes, notre entraîneur a demandé un temps mort à la table de marque (NDLR : lorsque Dudelange venait de récupérer la balle et comptait une longueur d’avance), mais l’officiel de l’EHF n’a pas tenu compte de ça. On a perdu la balle et ils nous ont mis un but. C’était très chaotique. L’entraîneur a alors tout de suite demandé une nouvelle fois un temps mort, mais le délégué était en train d’observer le terrain plutôt que la table de marque et n’a donc pas donné suite à cette deuxième demande.
On a perdu la balle et on a encaissé le dernier but. Effectivement, si l’officiel avait tenu compte (sic) de la demande de mon entraîneur comme il aurait dû le faire, parce qu’il sait aussi que dans une telle situation, dans 95 % des cas, l’entraîneur demande un time out à ce moment-là, peut-être que cela aurait été différent. Il aurait dû le regarder, mais il ne l’a pas fait. En fin de compte, je pense que cette décision, ou plutôt cette non-décision du délégué, est aussi l’une des choses qui nous a coûté la victoire.
Cette décision, ou plutôt cette non-décision du délégué, est aussi l’une des choses qui nous a coûté la victoire
Vous sentez-vous lésés ?
Oui absolument! On ne se sent pas respectés et on se sent lésés, effectivement.
Vous étiez pourtant proches d’un sacré exploit…
Le deuxième match, on a fait 30 très bonnes premières minutes. Après, entre la 30e et 45e on a quand même perdu un peu le fil, ce qui a fait qu’on était en retard de cinq buts à la 40 ou 45e. Mais on a quand même réussi à remonter et même à prendre les devants avant la dernière minute.
Ça montre la combativité et la cohérence au sein de l’équipe. D’ailleurs, c’était beau d’avoir vu ça pour une équipe aussi jeune. Il faut prendre ces points, ces éléments positifs pour la saison et ne pas se concentrer sur les dernières secondes. C’est ça qui est le plus important, c’est ce que j’ai dit aux joueurs juste après le match.
Justement, quels ont été vos mots pour eux et pour le staff ?
C’était très important d’être avec eux à ce moment-là parce que les émotions sont vraiment montées. C’était important de leur dire qu’ils ont fait un bon job, que leur performance a été très bonne. Je leur ai aussi dit qu’on ne doit pas non plus perdre de vue nos objectifs plus larges et nos priorités pour la saison qui se trouvent au niveau national plutôt qu’ailleurs. Bien sûr, une telle défaite ça fait mal. Mais je crois que c’est aussi au président de les réconforter. Ils peuvent être fiers de ce qu’ils ont fait.
Faire appel ? C’est compliqué. Il y a beaucoup de considérations qui entrent en jeu
Dans ce genre de situation, les clubs ont 24 heures pour faire appel. Chose que vous avez choisie de ne pas faire. Pourquoi ?
C’est très compliqué. Il y a des considérations financières, sportives et organisationnelles qui entrent en jeu. C’est très difficile de faire appel par rapport à ça. On a fait le point avec certains responsables de la fédération, qui nous ont aussi dit qu’il serait probablement difficile d’obtenir gain de cause.
Bien sûr directement après le match, en étant dans l’émotion, on se dit que ce qu’il s’est passé n’est pas correct, qu’on devrait le faire. Mais en fin de compte, en considérant tous les éléments, on a décidé de ne pas le faire. D’une certaine manière, on n’a pas voulu risquer notre saison.
Vous n’allez pas avoir le temps de tergiverser puisque deux matches de championnat, à Diekirch et à Käerjeng, sont au programme cette semaine…
Il faut aller de l’avant. Si on continue à jouer comme on l’a fait, je pense qu’on peut faire une belle saison sans vouloir trop entrer dans les détails (il sourit).