Tous deux auteurs d’un sans-faute jusqu’alors, le HB Dudelange et le champion en titre Berchem se retrouvent ce soir. Pour un choc qui fait saliver.
Tous les suiveurs de l’Axa League auront, à n’en pas douter, les yeux rivés, voire seront même sur place, ce soir au centre sportif René-Hartmann, pour assister au duel opposant Dudelange à Berchem. Il faut dire que ce match en retard de la 3e journée, initialement prévu le 21 septembre dernier, mais reporté puisqu’à cette date le club de la Forge du Sud était en Sardaigne pour jouer son 1er tour de Coupe d’Europe, sent la poudre et laisse présager une belle empoignade entre les deux dernières équipes du pays toujours invaincues. Présentation du choc avec leurs capitaines respectifs, également collègues de travail.
Comment jugez-vous votre entame de championnat ? Avec quatre victoires en autant de rencontres, est-ce qu’on peut parler d’un début rêvé ?
Frank Hippert (Dudelange) : On a affronté deux grands adversaires et deux autres un peu moins forts. Le premier match, on a joué contre les Red Boys où on a fait un bon boulot, en jouant comme une équipe pour remporter les deux points face à un adversaire qui a quand même un cadre avec des joueurs très forts. Ensuite, le Standard et Diekirch, ce sont des matches qu’il faut gagner, mais ce n’est pas toujours facile. Surtout celui en semaine, jeudi dernier à 20 h 30 à Diekirch où chaque saison, au moins une équipe perd des points. Ce n’est jamais un match à prendre à la légère. Et pour finir, le week-end dernier, on a battu Käerjeng même si on a ressenti un peu de fatigue à la suite de nos deux matches à Sassari.
Ben Weyer (Berchem) : Pour nous, si on regarde nos résultats et nos adversaires, c’est clair qu’on n’a peut-être pas eu les matches les plus difficiles. Alors c’est encore compliqué de dire où on se situe. Par contre, Dudelange a, lui, joué contre quelques gros adversaires. Differdange en championnat face à qui ils ont gagné et leurs deux matches en Coupe d’Europe contre les Italiens. Nous, c’étaient plutôt des matches, je ne vais pas dire faciles, mais pas de ce niveau-là. Alors c’est difficile de savoir où on se trouve, mais on en saura plus jeudi.
On va devoir jouer au plus haut de nos capacités pour pouvoir gagner
Que vous inspire ce choc ?
F. H. : Ça va être dur. Comme nous, c’est la seule équipe qui n’a pas encore perdu de match. C’est le champion en titre et ils n’ont presque rien changé dans leur cadre, ça va être vraiment intéressant. Nous, on va devoir jouer au plus haut de nos capacités pour pouvoir gagner.
B. W. : Si on regarde les équipes qui veulent jouer pour le titre, à mon avis, c’est surtout Berchem, Differdange et Dudelange que je vois très haut, au même niveau. Ça va nous donner un premier aperçu, mais ce n’est qu’un match. On va se revoir plusieurs fois au cours de la saison. Peu importe le résultat, ce n’est que le 5e match du championnat, rien ne sera définitif.
Dans quel état d’esprit se trouve l’équipe ?
F. H. : L’ambiance générale est top et, depuis les deux matches en Italie, notre volonté et notre discipline sont énormes. On a montré au public, mais aussi à nous-mêmes de quoi on est capables. De le savoir, de l’avoir en tête, ça motive vraiment. Surtout les frères Etute dont tout le monde parle, eux, ils ont vraiment fait un grand pas en avant et sont encore plus motivés pour montrer de quoi ils sont capables. Aussi, Martin (NDLR : Hummel, l’entraîneur) nous dit : « Les gars, l’équipe que j’ai vue en Italie, c’est l’équipe que je veux voir toute la saison. Je veux que vous soyez conscients de vos capacités et de ce dont vous êtes capables.«
B. W. : On est d’accord pour dire que c’est le premier grand choc de notre saison. C’est là qu’on va montrer un peu la direction que l’on veut prendre. Bien sûr, on est super motivés. Mais c’est toujours difficile lors d’un premier gros match de se faire une idée, donc il ne va pas falloir « dormir« les premières minutes. On espère évidemment gagner, mais on joue à Dudelange contre une équipe également super motivée, qui veut aussi prouver que cette année, elle peut jouer les premiers rôles. À nous de faire de notre mieux pour les freiner.
Le plus important, c’est de rester concentrés 60 minutes, qu’on soit devant ou derrière au score
Selon vous, quelles seront les clés du match ?
F. H. : La défense. Il ne faut surtout pas donner confiance à Yann (Hoffmann) et donc tenter de le contrôler au mieux, parce que le contrôler complètement, c’est impossible à mes yeux. On doit travailler ensemble et fermer le côté de Yann. Et ensuite, être bons dans nos montées de balles rapides pour marquer des buts « faciles« afin de ne pas perdre trop d’énergie pour les duels face à Ben Weyer et Ben Majerus dans l’axe puisque c’est toujours physique.
B. W. : C’est un match qui va se jouer sur 60 minutes, c’est clair. On ne va pas avoir un gagnant après 30 ou 40 minutes. Surtout que Dudelange est une équipe qui joue très rapidement. Peu importe le score, le scénario peut changer comme ils imposent toujours un tempo élevé. Pour nous, le plus important, c’est de rester concentrés 60 minutes, qu’on soit devant ou derrière au score. On connaît leurs points forts et eux, je suppose qu’ils connaissent les nôtres. L’équipe qui va l’emporter sera celle qui arrivera le mieux à exploiter ses points forts ou celle qui arrivera à freiner ceux des adversaires.
Vous êtes policiers au sein du même bureau et il vous arrive d’être en binôme. Avez-vous eu l’occasion de parler de ce choc cette semaine au travail ?
F. H. : Cette semaine non, mais l’année dernière, on parlait souvent des matches du week-end. On en discute beaucoup parce qu’en dehors du terrain et du bureau, on est bons copains. Je vais essayer de gagner pour le lui dire (il rit), mais la saison est encore longue. Et jusqu’à maintenant, c’est lui le champion. Mais oui, ça fait longtemps que je n’ai pas pu lui dire que c’est moi qui ai gagné (il sourit).
B. W. : C’est clair que le hand, c’est toujours de grandes discussions entre nous, mais je veux tout de suite souligner que c’est toujours très amical. On se connaît depuis toujours, on a même joué ensemble en équipe nationale. Souvent, on parle de nos matches, mais peut-être un peu moins avant de se rencontrer. On ne va pas dévoiler tout ce qu’on a fait à nos séances d’entraînement, on garde le secret professionnel (il rit). Et puis cette semaine, on n’a pas travaillé ensemble parce que je prépare des examens, mais cela ne nous empêche pas d’échanger par téléphone et quand on se croise. Si on regarde les dernières saisons, c’était plutôt moi qui avais le sourire après nos matches. Mais bien sûr, cette fois, il veut tout faire pour que ce soit lui.