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[Handball] Bettembourg, le feu de la discorde

Le 7 novembre dernier, Mady Weyland succède à Albert Lagrange à la présidence du HB Bettembourg. Huit jours plus tard, contestant cette élection, l’équipe messieurs se retire officiellement du championnat.

Membre cofondateur du HB Bettembourg en 1979, Albert Lagrange a été poussé à la sortie le 7 novembre dernier. Trois jours après une assemblée générale où il s’était réjoui de voir huit nouveaux membres intégrer le comité…

Le document date du 15  novembre dernier et est adressé aux membres du HB  Bettembourg. Une copie est également envoyée à la fédération. En bas de page, neuf signatures donnent l’impression d’une pétition. Mais ce n’est qu’une illusion, il s’agit en réalité d’une décision prise à l’unanimité par l’équipe seniors hommes  : celle-ci annonce purement et simplement son retrait du championnat de Promotion, Groupe B. La raison? L’arrivée à la présidence de Mady Weyland en lieu et place d’Albert Lagrange –  membre cofondateur du club en 1979  – lors d’une élection que d’aucuns comparent à un «putsch». Rappel des faits…

Jeudi 3  novembre. Le club de Bettembourg tient son assemblée générale ordinaire. Quelques instants avant que celle-ci ne commence, huit personnes, désireuses d’intégrer le comité, déposent leurs candidatures qui seront évidemment acceptées. Sur le moment, Albert Lagrange s’en réjouit : « On était tout content de voir autant de personnes désireuses de s’investir pour le club. » Un désir qui va, très vite, dépasser ses espérances…

Lundi 7  novembre. Le comité se réunit pour la première fois depuis l’AG. À l’ordre du jour, comme le prévoient les statuts du club, figure la répartition des différentes fonctions. À l’exception, comme l’affirme Albert Lagrange, du poste de président. Pourtant, Mady Weyland, l’un des huit nouveaux membres, l’interpelle très vite. « Elle me demande si j’ai bien lu sa lettre de candidature parce qu’elle veut être présidente », se souvient l’intéressé qui, sur le moment, n’en croit pas ses oreilles. « J’ai cru que c’était une blague… »

Quelques instants plus tard, la présidence du club se joue à l’issue d’un scrutin tronqué dont le résultat des onze suffrages (membres du comité présents ce jour-là) est sans appel, Mady Weyland l’emporte avec huit voix en sa faveur. Dans la foulée, obligé de rendre son tablier comme un malpropre, Albert Lagrange (61 ans) démissionne d’un club qu’il a fondé en 1979 aux côtés d’Arsène Welter, Ersilio et Isolina Silvestrucci  : « J’avais dit lors de l’AG que c’était ma dernière année. Je pars juste un peu plus tôt. Mais je ne pensais pas que cela se ferait de cette manière… » Derrière lui, Nancy Sinner (48  ans) lui emboîte le pas après 21  années passées au service d’un club où elle exerça les rôles de secrétaire et de trésorière.

«Dans ses conditions, ce n’est pas possible»

Mardi 8  novembre. Informé de la manœuvre de la veille, Marco Maieron, entraîneur de l’équipe première, s’en va remettre sa démission à « la soi-disant nouvelle présidente ». Son fils, Randy, en charge des U  14, en fait autant malgré la pression d’une partie des parents. « Ils nous ont demandé de rester , assure Marco, mais dans ces conditions, ce n’est pas possible… »

Lundi 14  novembre. Composé en grande partie par des joueurs du cru, l’équipe messieurs se réunit pour évoquer la situation actuelle. Très vite, ils se mettent d’accord et décident de quitter le club. « Cinq joueurs n’étaient pas là physiquement, mais nous ont donné leur accord. Même s’il n’y a que neuf signatures, cette décision a été prise à l’unanimité. »

Mardi 15 novembre. La lettre est envoyée par courrier aux dirigeants du HB  Bettembourg, mais aussi à la FLH. Dans celle-ci, on peut lire notamment ceci  : «Le processus des élections ne s’est pas déroulé légalement.» Gilles Pommerell, son auteur, confirme  : « L’élection n’était pas prévue… » Quelques jours plus tard, ce joueur de 28  ans, dont 20  passés au club, se souvient de sa brève rencontre avec Mady Weyland  : « C’était lors de la remise des équipements, elle était là et je lui ai dit que ce qui s’était passé n’était pas normal. Elle m’a regardé et dit « C’est comme ça un point c’est tout! » »

lettreJeudi, aucun ex-membre ne semblait envisager une quelconque mesure. Albert Lagrange  : « Je n’ai pas envie de faire quelque chose qui pourrait faire plus de mal que de bien au club… » Le mal est déjà fait, le HB Bettembourg ne compte plus d’équipe messieurs.

Charles Michel

Ndlr : Nous avons tenté de joindre hier Mady Weyland et Angélique Syoen, respectivement présidente et secrétaire du HB  Bettembourg. Sans succès.