[8e journée] Arrivé cet été en provenance de Differdange, Badr Boushabi, le gardien de Berchem, reçoit les Red Boys qu’il espère faire tomber.
Depuis huit ans, Badr Boushabi fait partie de ces milliers de frontaliers. Mais à l’inverse de bon nombre d’entre eux, ce Français n’avait pas forcément envie de traverser la frontière aussitôt son travail à la banque terminé. Alors, à l’été 2014, il quitte Dieulouard (National 2) et débarque à Differdange. Un voyage en terre pas totalement inconnue puisqu’il y retrouve ses amis : Sofiane Hamiti, Hamid Djellal et Romain Regazzi.
«Cela faisait plusieurs années que je m’intéressais au championnat luxembourgeois, assure l’intéressé, mais au poste de gardien, il n’y avait pas vraiment d’opportunités.» Signer – un contrat d’une année avec une autre en option – aux Red Boys en est une. Même si, au terme d’une saison parfois agitée, l’option ne sera pas levée. La raison ? «Le club m’a demandé si je pouvais m’entraîner quatre fois par semaine, mais au vu de mon emploi, ce n’était pas possible.»
Sous les ordres de Srdjan Skercevic, avec qui il affirme n’avoir «jamais eu le moindre souci», Badr Boushabi devait se contenter de bouts de matches. «Je n’étais pas étonné, puisque je suis arrivé au club sur la pointe des pieds. Dans ma tête, j’étais là pour être la doublure de Cenusa et profiter du peu de temps de jeu dont je bénéficierai pour montrer ce que je sais faire», déclare le portier qui, s’il se réjouit de sa sereine collaboration avec le Roumain, regrette de ne pas avoir eu davantage la confiance d’un technicien serbe limogé à quelques journées de la fin d’une saison que le club termina à la 5e place du play-off titre. Et donc privé de Coupe d’Europe. D’une place en Challenge Cup qui reviendra à Berchem.
«Le seul club où j’avais envie de jouer»
L’Europe, Badr Boushabi y a goûté cette saison. Il s’en est même délecté en étant décisif au match retour contre les Néerlandais de Hurry Up (29-27). Entré à la 19e minute de jeu, il n’encaissera que sept buts en seconde période. «Mon match peut-être le plus accompli», estime l’intéressé qui se trouve en concurrence avec l’international luxembourgeois, Steve Moreira. «Une concurrence saine, comme j’adore», souligne d’emblée Boushabi visiblement ravi d’avoir opté pour Berchem («le seul club où j’avais envie de jouer»). Ou, plus exactement, d’avoir vu le club répondre favorablement aux avances de celui qui n’a pas hésité à envoyer «un SMS à Gony». Gony Shabani, l’entraîneur, fit le reste en le mettant en contact avec les dirigeants berchemois en quête, à cette époque, d’un autre gardien.
Ce mercredi soir, Badr Boushabi reçoit les Red Boys. Quand on lui demande s’il rêve de réaliser un braquage face au leader, l’intéressé s’en offusque. C’est que ce terme irrite, non pas l’homme de banque qu’il est, mais son instinct de compétiteur. «J’ai 33 ans et si je joue, c’est pour le goût de la compétition. Et la notion de braquage sous-entend qu’on part avec l’idée d’être inférieur. Or ce n’est pas le cas. Ils ont deux bras et deux jambes ? Ben nous aussi !»
Charles Michel