[Handball] AXA League : suspense total dans le wagon de tête

À mi-parcours des play-offs, et avant d’attaquer le sprint final qui promet d’être passionnant, l’heure est au bilan.

Si en queue de peloton les dés sont jetés, à l’avant, c’est une autre histoire. Les quatre formations de tête se tiennent en cinq points.

Irrésistibles jusqu’à cette dernière rencontre de la deuxième phase (juste avant les fêtes de fin d’année) perdue dans leur salle contre Käerjeng, les Eschois ont ensuite éprouvé plus de difficultés en ce début d’année 2023. D’abord, la machine à gagner s’est quelque peu enrayée en s’inclinant d’entrée sur le parquet des Red Boys avant de se ressaisir en dominant assez logiquement Dudelange et Diekirch, les deux derniers de la classe. Après ces deux succès, les hommes de Danijel Grgic sont passés au travers face à Berchem, laissant à ce moment-là leur trône aux Bascharageois, qu’ils ont justement affrontés le week-end dernier dans le choc au sommet. Toujours privé de Jacques Tironzelli (déchirure musculaire à la cuisse), mais avec Enes Agovic (lire encadré), le HB Esch n’a pas manqué d’envoyer un signal fort à la concurrence en dominant de la tête et des épaules la formation dirigée par le Serbe Zoran Radojevic : le champion en titre entend bien conserver son titre et a désormais les cartes en main pour parvenir à ses fins.

C’est l’équipe que l’on n’attendait pas forcément à un tel niveau, et par conséquent à cette place, à l’aube de cet exercice 2022/2023. Cinquième la saison dernière, Käerjeng est, malgré une dernière défaite cuisante face au Handball Esch, toujours en course pour le titre. Auteurs d’une très bonne première partie de saison, les coéquipiers de Tom Meis ont parfaitement négocié leurs débuts dans ces play-offs en battant Diekirch, puis les Red Boys par deux fois (l’une des deux rencontres était celle en retard de la deuxième phase), ce qui leur a permis de se hisser tout en haut du classement. Mais depuis, les Bascharageois ont marqué le pas en passant totalement à côté de leur sujet contre deux concurrents directs. D’abord à Berchem et plus récemment au Um Dribbel, face au HB Esch, donc. Entre ces deux échecs, Milasin Trivic, Sébastien Edgar et consorts avaient décroché un précieux succès contre Dudelange. Avec une longueur de retard sur le leader, qu’il affrontera lors de l’ultime journée, Käerjeng va aborder le sprint final dans la peau du chasseur.

En dominant coup sur coup Käerjeng et Esch, chacun leader en son temps, Berchem avait recollé aux basques des deux formations au sommet du classement et s’était donné par la même occasion le droit de se mêler à la lutte pour la victoire finale. Mais leur défaite sur le parquet des Red Boys samedi dernier est venue stopper la très bonne dynamique des Berchemois et pourrait leur coûter cher dans cette quête du graal. Avec quatre unités de retard sur le champion sortant et trois sur les Bascharageois, les gars de Marko Stupar vont devoir réaliser un sans-faute et espérer des faux pas des adversaires qui les devancent au classement pour avoir une chance de soulever le trophée le 20 mai.

Sans faire de bruit, les Red Boys semblent être de retour aux affaires courantes depuis la prise de fonction de Nikola Malesevic sur le banc, lui qui a pris la succession de Sandor Rac. En témoigne son bilan : quatre succès (dans l’ordre, Esch, Dudelange, Diekirch et Berchem) pour deux défaites (face à Käerjeng, dont ce fameux match retard de la deuxième phase). À son arrivée (début janvier), le technicien confiait vouloir insister dans un premier temps sur l’aspect défensif. Et cela a porté ses fruits : à l’heure actuelle, Differdange est la meilleure défense du championnat avec 133 pions encaissés, soit une moyenne de 26,6 buts par match (en play-offs). Cette solidité défensive retrouvée ne devrait tout de même pas permettre aux coéquipiers de Roman Becvar d’être sacrés champions dans deux mois, tant la première place paraît loin. En revanche, elle pourrait leur permettre de grimper sur la troisième marche du podium.

Les temps sont durs du côté du HBD. S’ils ont facilement pris le meilleur sur Diekirch il y a quatre jours, les Dudelangeois sont d’ores et déjà condamnés à finir à la cinquième place des play-offs. La faute notamment à cette infernale série : cela fait dix matches que Tommy Wirtz et les siens n’ont plus battu aucun membre du top 4 (la dernière victoire date de fin septembre contre Berchem). Il manque un petit quelque chose à Dudelange, jamais vraiment hors du coup contre les «grosses» écuries, pour faire basculer les matches en sa faveur. Il reste cinq rencontres aux joueurs de la Forge du Sud pour corriger cette anomalie.

Ce n’est pas une surprise : en se qualifiant in extremis pour les play-offs lors de la dernière journée de la phase régulière dans un match sous haute tension contre le Standard, les Nordistes s’attendaient à souffrir au cours de ce nouveau «championnat» regroupant la crème de la crème. C’est bel et bien le cas pour les protégés de Rafael Zmijewski, eux qui n’ont pas encore réussi à faire déjouer les pronostics en s’offrant une victoire face à l’un des mastodontes de l’AXA League. Mais les Diekirchois profitent de ces affiches de prestige pour engranger un maximum d’expérience en vue des prochaines saisons.