Désireux de poursuivre sa carrière à l’étranger, Ariel Pietrasik s’est engagé avec le club helvète pour les deux prochaines saisons. L’arrière gauche de Berchem explique son choix.
Saint-Gall a officialisé mardi votre engagement pour les deux prochaines saisons. Pourquoi ce choix ?
Cette décision, je l’ai prise en concertation avec mes parents et mon manager (NDLR : Volker Hage). Et on est venu à la conclusion qu’il était sans doute préférable pour moi de rejoindre la Suisse avant l’Allemagne…
L’Allemagne et la Bundesliga, ce rêve auquel vous tendez. Vous auriez pu vous en approcher un peu plus en rejoignant Coburg, l’actuelle lanterne rouge de Bundesliga intéressée également par vos services, non ?
Au lieu de me retrouver en 2e Bundesliga et ne pas jouer, je préfère être en D1 suisse et avoir l’occasion de montrer ce que je sais faire.
Doit-on comprendre qu’à l’heure actuelle, vous doutez de vos capacités à évoluer à cet échelon ?
Non, mais il y a des étapes à franchir. À Saint-Gall, je vais passer à 9 entraînements hebdomadaires. Je n’ai pas envie de brûler les étapes. Et puis, c’est vrai Coburg m’a fait une proposition, mais pas suffisamment intéressante. Ce qui me fait dire qu’il me voyait comme un deuxième choix. Ce qui n’était pas le cas à Saint-Gall.
Pouvez-vous nous raconter comment se sont faits les premiers contacts entre Saint-Gall et vous ?
Visiblement, l’entraîneur de Saint-Gall m’a remarqué en Challenge Cup et a contacté Volker qu’il connaît pour se renseigner à mon sujet. Volker m’en a parlé et je suis ensuite parti deux jours en Suisse faire un essai. Début mars, j’y suis allé seul et Volker m’a rejoint le deuxième jour. Tout s’est tellement bien passé que les dirigeants me donnaient déjà quelques conseils sur les coins agréables pour vivre. En fait, tout s’est fait de manière assez naturelle.
Je suis fier qu’un club s’intéresse à moi et m’accorde sa confiance, c’est une forme de reconnaissance quant au travail effectué jusqu’ici
Les dirigeants vous ont-ils parlé de leur projet ?
Le club ressemble un peu à Berchem. C’est un club sain. D’ailleurs, c’est le seul de toute la 1re division à ne pas avoir réduit les salaires en raison de la crise du Covid-19. Il veut s’appuyer sur de jeunes joueurs. Pas forcément issus du club d’ailleurs.
Cela s’apparente-t-il à du trading, qui consiste à chercher de jeunes joueurs à fort potentiel afin de les revendre plus chers ?
Oui, c’est ça. Moi, j’ai signé pour deux ans.
Vous venez donc de signer votre premier contrat professionnel. Que ressentez-vous ?
Difficile à dire… Disons que je suis fier qu’un club s’intéresse à moi et m’accorde sa confiance, c’est une forme de reconnaissance quant au travail effectué jusqu’ici.
Quelle a été la réaction des dirigeants de Berchem ?
Je suis allé leur annoncer ma décision en début de semaine dernière, juste avant de partir avec mes parents en Suisse. Luc Sinner (NDLR : président) et Tom Majerus (NDLR : manager) n’étaient pas surpris et avaient déjà l’information… En fait, ils connaissent mes ambitions.
Saint-Gall occupe actuellement la 5e place de NLA et peut encore viser une place en Coupe d’Europe…
Oui, Saint-Gall est 5e de la saison régulière. Le play-off se déroule sur le même schéma qu’en NBA. C’est-à-dire sous la forme de confrontations directes au meilleur des trois manches. S’il termine 4e, il jouera l’EHF European League, s’il est 5e ce sera l’EHF European Cup (NDLR : anciennement Challenge Cup).
Quand est prévu le début de saison ?
La reprise est fixée au 26 juillet. Comme je le disais, je vais passer à neuf entraînements par semaine et je sais d’ores et déjà qu’il me faudra un temps d’adaptation. Et puis, je serai seul aussi. Pour moi, ce sera une nouvelle expérience. Saint-Gall et ses alentours, c’est vraiment très joli. Il y a un beau panorama, après l’immobilier est vraiment cher, très cher. Je ne pensais pas que cela puisse être plus cher qu’au Luxembourg, eh bien si ! (il rit) Je suis vraiment content, car je m’apprête à vivre une nouvelle étape. Et puis, le championnat suisse est très suivi… depuis l’Allemagne.
Entretien avec Charles Michel
Libre en fin de saison, Ariel Pietrasik quitte donc Berchem sans que Saint-Gall soit contraint de lui verser une indemnité de transfert. De transfert mais pas de formation. Ainsi, selon le règlement de l’IHF qui stipule ceci : «Le(s) club(s) où le joueur avait été professionnel (y compris les joueurs sous convention de formation) avant le transfert a/ont droit à une indemnité maximale de CHF 3 500 [NDLR : 3 180 euros]) par joueur professionnel et par saison pour les compétitions interclubs. L’indemnité de formation doit être demandée au plus tard 12 mois après la fin du dernier contrat de travail pour un joueur professionnel.» Question : Ariel Pietrasik avait-il le statut professionnel à Berchem ? «Pour pouvoir bénéficier de l’indemnité, explique Tom Majerus, son manager, il faut qu’un contrat ait été déposé auprès de la fédération nationale, ce qui, concernant Ariel, a été fait depuis quatre ans. Après, était-il professionnel ou non ? Certains diront que non parce que ce n’est pas un contrat de travail à proprement parler, mais il est reconnu.» Pour l’heure, les dirigeants berchemois n’ont pas eu de nouvelles de la part de leurs homologues helvètes. «Ils n’étaient pas obligés d’entrer en contact avec nous avant d’engager Ariel et ne nous ont donc pas contactés», constate Majerus. «Après, ça aurait été la moindre des choses…» Le feront-ils afin de régler cette indemnité de formation ? La question fait évidemment sourire. Si ce n’est pas le cas, Berchem aura donc 12 mois après la fin dudit contrat pour faire valoir ses droits. «Le plus simple serait que Saint-Gall nous contacte et qu’on discute…» C.M«Ce serait bien que Saint-Gall nous contacte…»