EURO-2024 (BARRAGE) Battu jeudi à l’aller (26-32), le Luxembourg aura bien du mal à renverser la vapeur, mais tentera de sortir la tête haute de la compétition.
Pas facile de franchir un barrage la tête sous l’eau. Battus, jeudi à la Coque, par la Belgique (26-32), les Luxembourgeois sont condamnés à l’exploit, ce samedi à Hasselt, s’ils veulent obtenir leur billet pour le 2e tour des qualifications. L’équipe nationale doit l’emporter en marquant soit six buts de plus que son adversaire (si elle inscrit plus de 32 buts), soit sept (si elle en inscrit moins). Un sacré défi qui attend Raphaël Guden et les siens. Question : cette sélection a-t-elle les ressources pour se relever de cette seconde désillusion en l’espace de cinq jours après s’être fait chiper – pour un petit but – son billet pour le 2e tour des qualifications du Mondial-2023 par l’Italie ? Et si oui, de quelle manière parvient-on à remobiliser un groupe dans une telle situation ? Adjoint de Nikola Malesevic, Alexandre Scheubel n’a aucun doute : «Se retrouver en sélection, c’est un véritable honneur et je ne vois pas un joueur bazarder le match. C’est impensable !»
Le dernier quart d’heure fut très long. Les gars faisaient les mêmes efforts qu’en début de rencontre, mais il n’y avait plus d’essence
Cet honneur, Scheubel a donc également eu le privilège d’y goûter. Et ce, à la demande du sélectionneur désireux de pouvoir compter sur ses services. Arrivé en sélection le 27 décembre, l’ancien entraîneur de Berchem et actuel vacataire au Sportlycée en charge des U14 et U18, a trouvé un groupe «sain, solidaire et travailleur». Auteur, aux îles Féroé, de trois matches solides, ce groupe n’a été, selon lui, récompensé ni de ses efforts ni de la qualité de jeu produite. «Dans ce domaine, il n’y a pas grand-chose à dire : les joueurs ont adhéré au projet et ont été cohérents», estime-t-il, tout en soulignant la cruauté du final. «Je ne suis pas sûr que l’on s’en rend compte, mais cette victoire contre les Féroé (31-26), pays organisateur, était vraiment une performance. Et pour ceux qui en doutent, j’ajouterais que ces Féroé ont ensuite battu l’Italie (27-26) et la Lettonie (26-19). Alors, rater la qualif de si peu, c’est dur.»
D’autant plus dur qu’ils sont revenus au pays avec un Martin Muller touché à l’épaule droite et forfait pour cette double confrontation avec la Belgique. Tommy Wirtz, positif au Covid-19, et Julien Kohn, insuffisamment remis de sa récente contamination au virus, ne pouvaient tenir leur place jeudi. «On perd trois joueurs, on en récupère deux (Biel et Weyer) et on en perd deux autres. Dans ces conditions, c’est compliqué…» D’autant qu’au-delà de la valeur intrinsèque et du statut de ces absents, le Luxembourg manquait de profondeur de banc. Et donc de rotation. Cela s’est ressenti en fin de seconde période. «Le dernier quart d’heure fut très long. Les gars faisaient les mêmes efforts qu’en début de rencontre, mais il n’y avait plus d’essence…» Et ce, alors que les Belges, quant à eux, se présentaient pour la première fois au complet depuis des mois. «Eux auraient pu continuer de jouer encore longtemps.»
À défaut de poursuivre leur aventure, les Luxembourgeois ont soixante minutes devant eux pour démontrer que leur parcours aux îles Féroé n’était en rien le fruit du hasard, mais témoigne de la naissance d’un groupe qui a l’avenir devant lui.
Guden, retour à Berchem
À son avantage, jeudi, dans le cœur du jeu luxembourgeois, Raphaël Guden a décidé de quitter Dansenberg pour revenir au bercail. Il s’est engagé pour une saison et demie avec le HC Berchem, qui enregistre donc un renfort de poids.