Si le report du Final Four de la Coupe de Luxembourg, demandé par Esch, venait à être acté ce jeudi soir à la première semaine de mai, il entraînerait le décalage de la 7e journée du play-off titre. Oui, mais à quand ?
Un être vous manque et tout est chamboulé. Précieux par ses prestations, Petros Boukovinas s’apprête à vivre un grand moment : une double confrontation face à la France en qualifications du championnat d’Europe 2022. La première, le 27 avril à Athènes, la seconde, le 2 mai à Créteil. Si l’international grec possède beaucoup de qualités, il n’a pas encore celle d’ubiquité et ne pourra disputer la demi-finale du Final Four contre les Red Boys le 28 avril. Ni – si d’aventure son club se qualifie – la finale trois jours plus tard. Si personne, paraît-il, n’est irremplaçable, le tenant du titre préférerait toutefois ne pas avoir à se passer des services de son gardien n° 1. Comme parade, le club a sorti de sa manche l’article 54 du code du handball de la FLH. «Pour les rencontres des cadres nationaux et des Coupes d´Europe, le CA doit remettre la rencontre officielle de championnat ou de Coupe des équipes concernées, voire une journée entière sur demande du club concerné.» Difficile d’être plus clair. Et pourtant…
Si, par le passé, certains points du règlement pouvaient prêter à interprétation et donc à débat, cet article 54 ne souffre d’aucune discussion ou autre interprétation possible. Pourtant, cette requête surprend : «Je comprends la demande mais je suis étonné par sa temporalité», déclare Yérime Sylla. L’entraîneur de Käerjeng la trouve bien tardive. «Cela fait des mois que l’on connaît le calendrier des qualifications (NDLR : de l’Euro-2022) et Boukovinas n’a pas su mercredi qu’il serait appelé.» Et pour cause, ce dernier est le titulaire indiscutable de la sélection hellénique.
Cette requête est-elle tardive? Oui. Trop? Rien ne permet de le dire, puisque l’article 54 ne mentionne aucune date butoir quant à l’introduction d’une demande de report pour ce motif. La FLH a convié, ce soir, les représentants des clubs à une réunion par visioconférence. À son terme, comme l’expliquait mardi Christian Schmitt, secrétaire général de la fédération, ces derniers devront voter ou non le report du Final Four. Mais voilà, à bien lire ledit point de règlement, il n’est nulle part fait mention du besoin de faire approuver cette demande par les clubs. Seule la demande du club suffit…
Ça me gênerait de les éliminer sans leur meilleur gardien…
Sylvain Brosse ne tourne pas autour du pot. «Je suis pour l’application et le respect strict du règlement. Esch a le droit de demander le report du Final Four, alors qu’on le reporte!» L’entraîneur des Red Boys ne cache pour autant pas son agacement. «Demander cela deux semaines avant, c’est un peu juste, non? Ça veut dire qu’il va falloir que je revoie ma programmation. Maintenant, je dois bien reconnaître que ça me gênerait de les éliminer sans leur meilleur gardien…» Si le Final Four venait à être décalé, quand celui-ci pourrait-il se dérouler? Selon la FLH, les demi-finales pourraient en théorie se dérouler le 5 mai et la finale le 8 mai. Mais voilà, cette éventualité entraînerait le décalage de la 7e journée du play-off titre. Rien d’impossible dans l’absolu. «Si on peut l’avancer au week-end des 1er et 2 mai, pas de problème, confie Nikola Malesevic, bon joueur. En revanche, il est hors de question que l’on joue en semaine, car ça défavoriserait mon équipe qui a moins de professionnels qu’Esch.» Interrogé quant à l’éventualité d’avancer cette 7e journée lors de laquelle le HBD se déplacera à Lallange, au week-end des 24-25 avril, laissé libre, l’entraîneur dudelangeois se montre ferme : «Dans ce cas, on ne jouera pas. Pourquoi? C’est le mariage de Mario Anic. Il devait se dérouler l’été dernier, mais a dû être reporté à cause du Covid-19. Alors, je ne vais pas lui demander, le soir de son mariage, de venir jouer… Et puis, il est hors de question que le HBD soit défavorisé pour satisfaire la demande d’un autre club.»
S’il devait jouer le 1er mai, Esch serait sans doute privé de Petros Boukovinas car, en cette période de pandémie, pas sûr que sa sélection l’autorise à faire un détour par Lallange avant de rejoindre Créteil. À moins qu’Esch n’invoque une nouvelle fois l’article 54…