Le report de la Coupe du monde de handball féminine, prévu début décembre, laisse un drôle de sentiment à la fédération luxembourgeoise.
À une époque où les flacons de gel hydroalcoolique remplacent ceux de shampoing dans les salles de bains, où chaque clenche peut vous ouvrir, répète-t-on à longueur de journée, les portes des urgences, il n’est pas facile d’être tenancier de chambres d’hôtes. Et ce, même au Grand-Duché où, pourtant, le gouvernement s’est refusé jusqu’ici à reconfiner. «La possibilité de devoir ralentir davantage ne peut être écartée, mais nous ne voulons pas nous arrêter entièrement.» Ainsi parlait, le 13 novembre, Xavier Bettel, Premier ministre d’un Grand-Duché de Luxembourg qui, le même jour, voyait la Fédération européenne de handball reporter aux calendes grecques la première phase de qualifications du championnat du monde 2021 dames, prévue du 4 au 6 décembre à la Coque.
Dans le rôle du tenancier, Romain Schockmel n’en est pas à sa première réception. Malgré le Covid-19, le patron de la FLH avait tout prévu, multipliant les réunions avec les responsables de la Coque afin d’assurer les prélèvements pour les tests PCR mais aussi antigéniques des quatre sélections sur l’ensemble des trois jours de compétition. Seules les chambres n’avaient pas encore été définitivement réservées. «Tout avait été pensé et mis en place pour limiter au maximum les risques. On avait prévu les moindres détails, comme par exemple le fait que les bouteilles d’eau ne puissent être échangées», déclare le président, prêt à enfiler sa blouse de médecin pour prêter main-forte aux personnels médicaux «réquisitionnés» pour l’événement.
Mais voilà, l’EHF a décidé de reporter l’échéance… Mais l’EHF n’est pas l’UEFA et n’a pas son poids économique. Pour preuve, si cette dernière continue d’organiser des matches internationaux (amicaux ou non), l’EHF a vu de nombreuses rencontres comptant pour la phase 2 des qualifications du Mondial-2022 messieurs être reportées. Parmi elles, Israël – Islande. Il se dit que la sélection israélienne n’était pas très chaude à l’idée de se rendre au Luxembourg.
Un drôle d’effet lors de l’annonce
Sur un plan sportif, l’annonce vendredi soir du report par Adrian Stot, le sélectionneur des Roud Léiwen, à ses protégées eut un drôle d’effet. «Quand je l’ai annoncé aux filles, c’était assez étrange. Sur les visages, on pouvait lire de la déception, mais aussi une forme de soulagement…» Déception sans doute de ne pas pouvoir renouer avec la compétition, et ce, alors que le championnat d’AXA League dames est stoppé depuis le 10 octobre et ne reprendra, au mieux, que début janvier. Soulagement sans doute d’échapper à trois jours de compétition encadrés par un protocole sanitaire assez lourd. Finalement, ces joutes face à la Slovaquie, l’Ukraine et Israël pourraient se dérouler du 19 au 21 mars. En ces temps où l’horizon temporel ne dépasse pas la quinzaine, le conditionnel est plus que jamais de rigueur.
Vendredi soir, Adrian Stot a sondé ses joueuses pour savoir ce qu’elles comptaient faire. Finalement, elles se sont prononcées en faveur du maintien d’un stage à l’Institut national des sports (INS) qui leur permettra de taquiner un peu le ballon. Sans pouvoir malgré tout disputer de rencontres amicales. «On avait un match de prévu contre Yutz, mais, en raison des mesures prises en France, ce n’est pas possible», rappelle un Adrian Stot ravi toutefois de pouvoir disposer d’un cadre de 22 joueuses durant dix jours, et ce, dès ce samedi et jusqu’au 3 décembre.
Charles Michel