En grande difficulté, Käerjeng reçoit, ce mercredi soir, Esch sans Tommaso Cosanti, son capitaine, écarté par le club.
Mercredi soir dernier, à Differdange, Käerjeng a essuyé sa plus lourde défaite depuis le début de la saison (39-24). Une déroute à laquelle Tommaso Cosanti assista depuis la tribune. «Ça m’a fait mal de voir ça…», confie le défenseur international que l’on ne reverra, très probablement, plus sous le maillot bascharageois. En effet, le 19 novembre, deux jours après le revers subi à domicile contre Berchem (33-34), l’intéressé s’est vu signifier sa mise à l’écart. À notre demande, le désormais ex-capitaine revient, avec mesure et sans rancœur, sur cet épisode, tout sauf anodin au cours d’une saison aux allures de chemin de croix pour une équipe à la dérive.
Des gars courent plus derrière les certificats médicaux que sur le terrain…
Mercredi, vous étiez à Differdange. Comment avez-vous vécu cette gifle reçue par Käerjeng ?
Tommaso Cosanti : J’étais avec mon frère, Elledy (Semedo) et Miroslav (Rac). Même si j’ai été écarté du club, et qu’à ma demande, mon contrat s’arrêtera en janvier, ce club représente beaucoup pour moi. Alors, après le match, je ne me suis pas trop attardé et suis rentré. Franchement, voir ça, ça fait mal…
Venons-en à votre mise à l’écart. Pouvez-vous nous en expliquer les raisons ?
(Il réfléchit) Dans le vestiaire, après notre défaite contre Berchem, j’ai eu une altercation avec Alexandre (Hotton) et Pierre-Yves (Ragot). Rien de physique, juste verbal. Des mots ont été échangés. La rencontre venait de se terminer, je n’avais pas du tout aimé l’attitude de certains joueurs et, dans le feu de l’action, j’ai dit des choses que je n’aurais pas dû. Même si, sur le fond, je maintiens ma position. Bref, le lendemain, le jeudi soir donc, on est convoqué. On me demande de présenter mes excuses. Mais aux deux autres, rien. Et ce alors que j’ai aussi été insulté. Je refuse et rentre. Le vendredi matin, je suis encore énervé, mais j’essaie de passer outre et me projette à notre match de dimanche à Mersch. Mais l’après-midi, l’entraîneur (NDLR : Yérime Sylla) m’appelle et me demande de prendre du recul et de faire une pause jusqu’à fin janvier. Pour moi, c’était inconcevable! J’aurais pu accepter une sanction financière ou un match de suspension à condition, je le répète, de ne pas être le seul à être sanctionné. Finalement, j’ai demandé à l’entraîneur de trouver une solution pour stopper mon contrat en janvier. Et le soir même, je me suis présenté à l’entraînement, devant l’ensemble de mes équipiers, pour leur expliquer clairement la situation.
Quelles ont été leurs réactions ?
En face de moi, j’avais un groupe coupé en deux : d’un côté, les cadres, c’est-à-dire des gars qui ont marqué l’histoire du club ces dernières saisons, étaient tristes. Et puis, à côté de ça, des gars avec lesquels nous n’avons pas le même état d’esprit. Le comportement de certains aurait été inimaginable sous Riccardo (Trillini). Je suis arrivé en 2015, le club venait d’être champion. Après une défaite, l’ambiance était lourde dans le vestiaire. Personne n’aurait eu l’idée ou l’envie d’aller boire 15 bières… Depuis quelques saisons, la mentalité n’est plus la même.
Que voulez-vous dire ?
Riccardo nous a transmis l’envie de gagner. De se défoncer sur le terrain, de ne pas compter nos efforts. Combien de gars ont joué alors qu’ils étaient blessés? Je me souviens de Volpi qui avait joué plusieurs matches avec la main cassée… Ça, on n’est pas près de le revoir à Bascharage. Aujourd’hui, des gars courent plus derrière les certificats médicaux que sur le terrain…
L’été dernier, le départ en fin de mercato de Chris Auger avait pour le moins étonné. Cet épisode a-t-il eu des conséquences sur la vie du vestiaire ?
Si Marc Sales était encore aux commandes du club, Chris ne serait jamais parti! Avec tout ce qu’il a donné au club, c’est un manque de respect. Certes, Chris n’a pas été aussi bon que les saisons précédentes, mais au vu de sa mentalité et de son implication durant toutes ces années, le club aurait pu avoir une autre attitude. Au lieu de ça, on a préféré donner raison à des gars qui allaient se plaindre de Chris auprès de l’entraîneur. Inutile de préciser que parmi eux ne figurait aucun « cadre« … Mais bon, je crois qu’au vu de sa prestation, mercredi, Chris a mis les choses au clair…
Quels sont vos rapports avec Yérime Sylla ?
Plutôt bons. Après, je ne comprends pas toutes ces décisions… Est-ce parce qu’il est à l’origine de la venue de certains joueurs ? Possible.
Si l’on comprend bien, on ne devrait plus vous revoir sous le maillot bascharageois…
J’ai rendez-vous jeudi prochain avec les dirigeants, mais même s’il ne faut jamais dire jamais, et même si je suis très attaché à Bascharage, je vais partir. Pour aller où ? Dans un club ambitieux.
Recueilli par Charles Michel
Esch ira en République tchèque
Le tirage au sort des 8es de finale de l’EHF European Cup s’est tenu mardi. Tombeur au tour précédent des Norvégiens du Baekkelagets SK, le HB Esch s’est vu désigner le club de Talen Tym Plzenskeho. Au tour précédent, celui-ci a écarté de sa route une autre formation tchèque, le HC Robe Zubri. Le match aller est prévu le 12 février, le retour une semaine plus tard.