[Axa league] Lundi soir, les clubs et la fédération ont décidé de suspendre le championnat jusqu’au 31 décembre. Une question de sagesse, comme l’explique le président de la FLH, qui revient sur la question pour Le Quotidien.
Ce n’est qu’un au revoir. Pas un adieu. Il reste de l’espoir.» Pas sûr que les joueurs du pays connaissent la chanson de Jeane Manson, le début de celle-ci résume pourtant à merveille la situation actuelle. Autorisée jeudi dernier par le ministre des Sports lui-même à la poursuivre, la FLH a préféré fermer sa boutique AXA League jusqu’au 31 décembre inclus. À croire que le handball n’est pas un produit de première nécessité… Plus sérieusement, cette décision a été prise lundi soir au terme d’une réunion avec les clubs. Après consultation, ces derniers n’ont pas manqué d’afficher leurs difficultés actuelles mais aussi leurs craintes et c’est assez logiquement qu’ils en sont venus à s’exprimer en faveur de la suspension d’une saison d’ores et déjà marquée par le Covid-19. «Tous les clubs sont touchés et au vu de leurs difficultés au quotidien en termes d’organisation, il était préférable d’opter pour cette solution», explique Romain Schockmel, le président d’une FLH qui suit, finalement, l’exemple de son homologue de la FLBB. Celle-ci avait officialisé, quelques heures seulement après l’intervention de Dan Kersch, l’arrêt temporaire de son championnat jusqu’à la fin de l’année civile.
«On a tous de la famille, des grands-parents…»
«La majeure partie de nos joueurs nous ont demandé de ne pas jouer.» En proie à des soucis de santé, John Scheuren n’a pas pu assister à la réunion de lundi soir. «Patrick (Reder) m’a remplacé», confie le président des Red Boys qui n’a «plus mis les pieds à la salle depuis des mois». Selon la formule consacrée, le dirigeant figure sur la liste des «personnes à risque». «On a tous de la famille, des grands-parents et personne ne voit l’utilité de s’exposer et de prendre le risque de les infecter», confie avec sagesse un John Scheuren qui, bien que confiné à domicile, poursuit inlassablement son travail en multipliant les démarches afin de trouver l’un ou l’autre bienfaiteur en cette période de crise. Président du HB Dudelange, Fabian Cruciani n’a pas assisté à ladite réunion, suppléé par Lynn Spielmann. Toujours est-il que la position du club ne faisait aucune ambiguïté : «On a voté pour l’arrêt du championnat. Ça n’aurait servi à rien de continuer», estime le président d’un HBD fataliste. «Des cas positifs, il y en a beaucoup à travers le pays et, dans les semaines à venir, il va y en avoir de plus en plus.» Le 19 mai, le président dudelangeois annonçait que son club devait renoncer à disputer la Coupe d’Europe faute de liquidités.
Mardi, le dirigeant s’inquiétait quelque peu des conséquences de l’actuelle crise. «Le ministre des Sports a annoncé, jeudi dernier, que les clubs n’auraient pas recours au chômage partiel pour leurs joueurs professionnels. Pourtant, il faudra bien trouver une solution pour nous aider», déclare le dirigeant qui, pour l’heure, n’envisage pas, contrairement à ce qui pourrait être le cas dans d’autres disciplines, de se séparer de l’un de ses professionnels. Au-delà de ces contingences financières, la saison d’AXA League se prolongera grâce à la mise en place d’un plan B. Si les détails de celui-ci doivent encore être affinés, les grands contours sont connus : après la remise des dernières journées de la phase aller de la saison régulière, le championnat enchaînerait avec les play-offs dans leurs formules traditionnelles. Reste à définir le nombre de clubs relégués et, aussi, le nombre de clubs engagés la saison prochaine en AXA League. En effet, si la formule à dix clubs, adoptée au printemps dernier pour ne pas léser certains prétendants à la montée parmi l’élite, ne devait durer qu’une saison, celle-ci pourrait être reconduite pour une saison supplémentaire. «La question se pose en effet, confie Romain Schockmel, et il faudra en discuter et mettre tout au clair avant d’entamer les play-offs.»
Charles Michel