SYLVESTERLAF Avant de passer à l’année prochaine, Bob Haller a un ultime rendez-vous. Dans un endroit plutôt sympathique.
C’est devenu une tradition pour de nombreux athlètes luxembourgeois : avant de passer aux festivités, on élimine les futures calories avec une dernière course, histoire de bien terminer l’année. Beaucoup avaient prévu d’aller à Rambrouch ou Trèves, mais les deux manifestations ont été annulées pour cause de covid. De son côté, Bob Haller a quant à lui choisi une toute autre destination : Bolzano, en Italie.
Quand on est triathlète de haut niveau, les vacances de Noël n’ont de vacances que le nom. En effet, l’entraînement pour la prochaine saison a déjà repris depuis bien longtemps et le fait que ce soit Noël ou nouvel an ne change finalement pas, ou peu, de choses.
C’est ainsi que pour Bob Haller, le 31 décembre correspond immanquablement à une course : «C’est devenu une tradition : chaque 31 décembre, je fais une course. J’ai couru à Trèves, à Vienne, je me rappelle même qu’une fois, nous étions aux Caraïbes et j’ai fait cinq fois un tour de 1 km dans le resort où on était», se remémore le sportif d’élite de l’armée.
Il y a quelques années, il s’est ainsi retrouvé aux portes des Dolomites, du côté de Bolzano. Il a participé à une épreuve réservée aux jeunes, s’est classé 3e en 2012 et 2e un an plus tard : «Les gens étaient très sympas. Tout le monde est très ouvert», se réjouit-il.
C’est ainsi que, quelques années plus tard, il tente sa chance et demande une invitation à la course élite. Une épreuve de niveau mondial, réservée à des sportifs triés sur le volet. Ils ne sont en effet que 30 à avoir le droit de prendre part à ce rendez-vous prestigieux. Étant donné ses antécédents avec l’épreuve, Bob Haller est invité à la course en 2019 :
«Je me souviens que je n’avais pas bien couru. Je termine avant-dernier en un peu moins de 32 minutes (NDLR : 31‘49« ) alors que le premier gagne en un peu plus de 28 (28‘21« ). Le parcours est composé de huit tours de 1,250 km. Au premier on est tous ensemble, mais après ils commencent à accélérer. Je n’étais pas content de ma prestation.»
Cette mauvaise performance ne l’empêche pas d’avoir une nouvelle chance de montrer ce qu’il sait faire. C’est ainsi qu’il sera à nouveau au départ, vendredi, à 15 h 30. Auteur d’une année 2021 globalement très positive et clairement en forme en ce début d’hiver, le protégé de Thomas Andreos, qui multiplie les bonnes perfs en course à pied ces dernières semaines, a une petite idée en tête :
«Je suis très motivé à l’idée d’aller chercher mon record sur la distance. C’était 30‘31« à Strasbourg, en 2016. Le parcours de Bolzano est assez plat mais difficile avec pas mal de virages et du pavé. Il y a des faux plats montants et descendants. Il est réputé pour ne pas être le plus rapide mais être tout de même assez rapide.» Et d’ajouter : «Je pense que j’ai une bonne forme. Le niveau sera très relevé, je veux essayer de courir le mieux possible.»
Période un peu plus cool que d’habitude
Histoire d’allier travail et détente, il aura passé une bonne dizaine de jours dans le cadre d’un hôtel somptueux, le même qui avait servi aux hommes de Joachim Löw pour préparer la Mannschaft avant la Coupe du monde 2010 en Afrique du Sud. Il dispose ainsi d’une piscine extérieure de 60 m chauffée à 28 °C, d’une intérieure de 25 m sans oublier sauna et fitness.
Mais le cadre enchanteur ne l’a pas détourné de son objectif. Même si, il le reconnaît, cette période est un peu plus cool que ces dernières années : «Quand j’étais au Portugal, je devais m’entraîner 5-6 heures par jour peu importe qu’on soit à Noël ou nouvel an. Avec Thomas, c’est différent. La semaine entre Noël et nouvel an est beaucoup plus souple. J’ai du temps pour me promener, skier, être en famille», se réjouit-il.
Mais, évidemment, pas question de ne rien faire : «Ça c’est impossible de couper complètement, on perdrait beaucoup trop.»
Car les échéances vont arriver très rapidement pour Bob Haller. Forcément frustré par le fait de ne pas avoir été choisi pour représenter le Luxembourg à Tokyo, il veut mettre toutes les chances de son côté pour être à Paris. Et Paris, c’est déjà demain.
Les qualifications doivent en effet commencer dès le mois de mai prochain. Et s’il a volontairement mis de côté le vélo ces dernières semaines, histoire de se concentrer sur la course à pied et la natation, il va reprendre plus sérieusement les choses à vélo à partir de la mi-janvier :
«Ces derniers temps, ce n’est que du VTT. On va réattaquer avec le vélo de route.» L’idée étant donc d’être fin prêt quand la période de qualif démarrera : «Le but, c’est de prendre des points tout de suite. Je pense qu’on peut avoir deux Luxembourgeois à Paris, voire même trois. Je suis plus confiant que d’habitude.»
Romain Haas