CHAMPIONNATS D’EUROPE MULTISPORTS À MUNICH Pour la première fois, le Luxembourg présente une équipe complète en grand championnat. Avec l’intention de faire autre chose que de la figuration.
Lors de ces championnats d’Europe multisports en Bavière, certaines disciplines en profitent pour organiser également leur évènement continental dans les catégories de jeunes. C’est donc du côté des championnats d’Europe juniors qu’il faut chercher les quatre gymnastes luxembourgeois. Quatre? En effet, alors que seule Céleste Mordenti était présente lors du premier jour de compétition, il y a une semaine chez les dames, ses homologues masculins sont bien supérieurs en nombre.
« Former des gymnastes sans aller en chercher à l’extérieur »
C’est d’ailleurs quelque chose d’historique puisque pour la toute première fois dans un grand championnat, le Luxembourg est en mesure d’aligner une équipe au grand complet. Une fierté pour Jacques Renson, entraîneur national messieurs et directeur technique de la fédération : «C’est le fruit du travail qu’on a réalisé ces six ou sept dernières années. C’était un objectif quand je suis arrivé. Beaucoup n’y croyaient pas et pensaient que c’était réservé aux grands pays avec plus de moyens. Mais je pense avoir montré que les choses étaient possibles et qu’on pouvait former des gymnastes sans aller en chercher à l’extérieur.»
Pour valider leur billet pour Munich, les quatre garçons, à savoir Quentin Brandenburger, Ronan Foley, Mathis Kayser et Joy Palermo, ont dû remplir des critères fixés par la FLGYM dès le mois de décembre dernier : «En clair, il fallait réaliser un certain nombre de points lors de différents évènements internationaux et tous y sont parvenus.»
Et pour ce faire, Jacques Renson et ses protégés ont multiplié les compétitions et les stages : «On a participé à la Junior Team Cup à Berlin en avril. Ensuite, on a fait un stage à Barcelone avec les Espagnols pendant une semaine. Puis, on est partis sur les Gymnasiades à Caen avant de faire un stage à Ipswich avec les meilleurs Irlandais. On a enchaîné avec les EYOF en Slovaquie, où le Luxembourg a, pour la première fois, aligné une équipe complète et on est venus à Munich. C’est simple, depuis avril, on n’a pas arrêté!», souligne le technicien belge.
Une équipe, ça change tout!
Pour la toute première fois, donc, Quentin Brandenburger va disputer un grand championnat sans se retrouver tout seul : «Ça change tout! Ça n’a rien à voir tant au niveau du stress que de l’ambiance. Quand on est seul, on n’a personne sur qui se reposer. Là, tout le stress est réparti sur les épaules de tout le monde. On se sent soutenu. C’est un autre monde», résume le chef de file de la discipline, qui vivra, à Munich, sa toute dernière compétition dans la catégorie juniors.
Déjà auteur d’une superbe saison, avec notamment une médaille de bronze au cheval d’arçons aux Gymnasiades de Caen en mai et une première place aux barres parallèles à l’issue du concours général à la Junior Team Cup de Berlin, le plus gros évènement international de la catégorie, hors grand championnat, le jeune homme de 18 ans ne cache pas ses ambitions. Et son désir de finir en beauté : «Il y a deux ans, j’avais terminé 15e au concours général en Turquie. Cette année, j’ai battu mon record avec 76,500, l’objectif c’est de faire mieux. Si je fais 77, je devrais réaliser un bon top 15. Et l’autre but, c’est d’aller en finale aux barres parallèles.»
« Si j’arrive à reproduire ce que je fais à l’entraînement, les points suivront »
Pour ce faire, il doit terminer à l’une des huit premières places à cet agrès : «Le niveau est très relevé mais je pars du principe que si je fais mon travail, si j’arrive à reproduire ce que je fais à l’entraînement, les points suivront.» Et d’ajouter : «Je suis un mec compétitif. Le podium training s’est très bien passé, je suis prêt à tout donner vendredi!»
Outre l’objectif individuel, l’équipe luxembourgeoise a également un objectif collectif : «J’ai fixé au gars le but de réaliser 218 pts. Ça devrait nous permettre de nous classer dans les deux premiers tiers de la compétition. Ce serait pas mal. À l’entraînement, ils ont déjà réussi à faire même mieux. Maintenant, il faut le faire le jour de compétition.» L’équipe luxembourgeoise sera en lice ce vendredi, à partir de 14 h, dans la 2e subdivision, avec notamment la France, l’Espagne ou encore la Turquie : «On est dans la subdivision la plus forte», confirme Jacques Renson.
À noter que la finale du concours général, à laquelle doivent normalement participer les 24 meilleurs concurrents, a été supprimée du programme.