La saison passée, Fola – F91 avait tourné court : 5-0. Mais aujourd’hui, le rapport de force semble encore plus en faveur du club dudelangeois. Et alors?
La saison passée, Fola – F91 n’avait pas eu lieu. Après avoir encaissé un but sur une boulette de son axe central au bout de quelques secondes de jeu et perdu Kirch, expulsé, après treize minutes, Carlos Fangueiro et ses gars étaient repartis avec la pire défaite du club dans ce siècle : 5-0. Jamais, ces vingt dernières années, les Dudelangeois n’avaient encaissé plus de quatre buts dans un match de Division nationale et jamais ils n’avaient perdu avec plus de trois buts d’écart.
Le 14 avril 2021, à un mois et demi de la fin du championnat, le F91 avait pris cette gifle monumentale dont on pensait qu’elle avait signé la fin de tout. Ce n’était pas le cas et il avait même repris momentanément la main et la place de leader, mais au vu de ses deux points de retard, finalement, sur le champion eschois, on a le droit de se dire que le titre 2021, le F91 l’a un peu perdu au Galgenberg. Mais quelque 206 jours plus tard, l’emprise dudelangeoise sur ce championnat semble encore un peu plus prégnante et le Fola fait profil bas. Ou fait mine de faire profil bas. «On va jouer l’équipe qui a le plus de moyens et le plus d’expérience, martèle Sébastien Grandjean. C’est clairement le favori au titre.»
«On a UN PEU plus d’expérience»
Carlos Fangueiro accepte le constat. Il le tempère à peine : «Disons qu’on a UN PEU plus d’expérience que le Fola. Dans ce genre de matches, cela peut faire la différence. L’expérience aide à gagner.» Prendre les deux effectifs les plus fréquemment alignés par l’actuel leader et le dernier champion en titre permet de mieux cerner ce que les deux techniciens voient comme une indication claire des forces en présence : le F91 débarquera avec une équipe de 27,3 ans de moyenne d’âge quand son hôte, avec 24,9 ans, fait figure d’équipe en postformation à certains égards. «On a qui comme gars expérimentés?, veut énumérer Grandjean. Klein? Dikaba? Bensi? Caron? La plupart de ces garçons, actuellement, sont blessés ou jouent peu. Et Grisez risque de manquer. Cabral, Freire, Pimentel restent eux très jeunes. Il n’y a pas photo : ils nous sont supérieurs, on ne joue pas dans la même cour.»
Mais ils ont appris à maîtriser ce genre de rencontres au sommet. Cette saison, à la maison, ce Fola si juvénile a battu le Swift (2-1) et le Progrès (2-0). En fin de saison passée, il a humilié le F91 mais aussi Differdange (5-0 également). Sur les hauteurs eschoises, on se dit aussi que sans un improbable retournement de situation contre Rosport (qui a coûté un point alors que le Fola menait 3-0 à l’heure de jeu) et avec un minimum de réussite contre Differdange (qui doit encore se demander comment il a arraché un point avec trois poteaux et sept à huit occasions franches contre lui), on serait… au même niveau que le F91.
Ce dernier espère qui plus est ne pas se retrouver victime collatérale de ce curieux calendrier qui fait que la BGL Ligue n’a finalement joué que deux journées de championnat en 41 jours ouvrés. Carlos Fangueiro le dit du bout des lèvres : «Ça me dérange un peu pour les équipes qui sont en tête et jouissent d’une bonne qualité de jeu, mais bon…» Plus gênant, les blessures de Hadji et Muratovic vont le gêner dans sa traditionnelle tournante offensive, mais on parierait bien que ce choc au sommet sera un peu plus tendu que celui du mois d’avril…
Julien Mollereau