Comme nous l’annoncions dès dimanche, l’ancien entraîneur de la Jeunesse arrive au Fola pour la prochaine saison. Sébastien Grandjean le confie pour Le Quotidien : ce sera difficile.
Est-ce facile pour un ancien entraîneur de la Jeunesse de débarquer au Fola ?
Sébastien Grandjean : Il n’échappera à personne que je suis estampillé Jeunesse. Mais j’ai rencontré les dirigeants du Fola et j’ai vu des gens organisés, motivés, avec de vraies valeurs et qui ont un projet sportif.
Et n’en auraient pas changé si Jeff Strasser n’avait pas décidé d’en choisir un autre.
J’en profite pour saluer l’énorme travail de Jeff Strasser. Il va laisser un souvenir impérissable ici avec des résultats plus que probants. Mais j’ai découvert aussi comment il y est arrivé : derrière lui, il y a aussi un travail colossal de tout un club et de ses structures. Et j’ai dit oui à cause de ça. Ces bases sont garantes de résultats. Ils ne sont pas liés qu’aux acteurs qui passent, mais surtout à ceux qui restent. La preuve, le staff technique reste en place. Ce n’était pas le staff technique de Jeff Strasser mais le staff technique du Fola! En foot, c’est ce qui fait une grande différence.
Comment pensez-vous que cette annonce va être perçue dans la ville ?
Ça va jaser et c’est normal. J’espère que les gens de la Jeunesse savent que j’ai tout donné. J’espère aussi que mes amitiés à la Grenz resteront et que celles du Galgenberg grandiront. J’aimerais juste qu’on puisse dire que j’ai fait du bon boulot dans les deux clubs. Peu importe la couleur, l’important, c’est le travail qu’il y a derrière. Je ne choisis pas la facilité.
Quand on a la licence pro, c’est pour entraîner
Cela n’a pas l’air de vous inquiéter en tout cas.
Pour mettre fin à cette polémique, j’aimerais dire que quand on a la licence pro, c’est pour entraîner. Je m’étais mis un peu en retrait mais l’intérim de six semaines au service de la Jeunesse, la saison passée m’a redonné le goût, le plaisir du terrain. Ça a chauffé à la maison quand j’ai dit que je reprenais, mais ça me manquait trop. Et que les choses soient claires : les dirigeants de la Jeunesse étaient au courant que je voulais réentraîner. Pour être correct, je leur ai fait savoir mais ils ne m’ont pas sollicité. C’est pour cela que j’en parle aujourd’hui, mais que je n’en parlerai plus jamais. Je veux garder l’esprit vers mon nouveau club.
Pensez-vous pouvoir faire aussi bien que Strasser ?
Il est très, très difficile ce challenge. Tout coach qui passe derrière un entraîneur ayant eu autant de succès rencontre des difficultés et je m’y attends. Quand Moyes a repris derrière Ferguson à Manchester United, alors que c’est très grand coach, il s’est planté. Il faut beaucoup d’humilité. Si nous avons des résultats équivalents, ce sera déjà extraordinaire.
Recueilli par Julien Mollereau