Lewis Hamilton a beau être «fan» de Sebastian Vettel, il ne lui fera aucun cadeau dans la bagarre qui promet de les opposer en 2017. Le Britannique l’a rappelé samedi en s’offrant devant l’Allemand la pole position au Grand Prix de Chine.
Hamilton contre Vettel, Mercedes contre Ferrari: les deux duels phares de cette nouvelle saison de F1 se confirment sur le circuit de Shanghai, deuxième manche du Championnat du monde. Comme en Australie fin mars, le Britannique a dominé les qualifications en Chine. Mais à Melbourne, l’Allemand s’était finalement imposé après dix-huit mois de disette, propulsant la Scuderia au rang de rival plus que crédible pour l’écurie triple championne du monde en titre pilotes et constructeurs.
Avec un chrono de 1 min 31 sec 678/1000e, près de deux dixièmes de mieux que Vettel, Hamilton s’est aussi offert le record absolu du circuit, qui était détenu depuis 2004 par Michael Schumacher sur Ferrari (1:32.238), démontrant à nouveau la vélocité des monoplaces version 2017, plus larges et plus performantes. «Nous savions que ça allait être serré», a commenté l’intéressé, relégué derrière les Ferrari lors de la troisième séance d’essais libres, la première disputée dans son intégralité et sur piste sèche, le brouillard ayant perturbé les séances de la veille.
« Viser plus haut »
«Les Ferrari avaient l’air tellement rapides mais j’ai réussi à creuser l’écart petit à petit. C’est excitant pour moi car nous nous battons vraiment avec ces gars», a poursuivi le quadruple vainqueur en Chine. «C’est l’essence même de la course. Cela vous pousse à viser plus haut à chaque fois que vous entrez sur la piste.» Avec cette 63e pole, le triple champion du monde (2008, 2014, 2015) se rapproche d’un autre record de Schumacher, auteur de 68 positions de pointe (contre 65 pour le Brésilien Ayrton Senna).
Face à un Hamilton apparemment ravi de tout – même de ne plus être le favori incontesté qu’on annonçait avant la saison – Vettel, lui, ne pouvait cacher son étonnement d’être si loin derrière le Britannique. «Je n’arrive pas à y croire, c’était le tour parfait», a réagi le quadruple champion du monde (2010-2013), qui n’a toutefois pas dit son dernier mot. «Je pense que nous pouvons encore nous améliorer. On verra à quoi la course ressemblera demain, dans des conditions différentes.» Le retour de la pluie est en effet attendu dimanche, ce qui promet une course mouvementée, au cours de laquelle les positions de départ seront moins déterminantes.
« Comme un animal »
Comme à Melbourne, la deuxième ligne sera occupée dimanche par l’autre Mercedes de Valtteri Bottas, qui a échoué à un millième seulement de Vettel, et l’autre Ferrari de Kimi Räikkönen. Le troisième +Top Team+, Red Bull, a connu des fortunes diverses. L’Australien Daniel Ricciardo, sorti de piste en Q3 devant son public, a cette fois signé le 5e temps. Le Néerlandais Max Verstappen a dû tirer sa révérence dès la Q1, handicapé par des problèmes de moteur.
Fernando Alonso, lui, s’est «battu comme un animal» pour signer le 13e temps des qualifications. «Un cadeau du ciel» pour l’Espagnol, en délicatesse avec son moteur Honda et qui n’exclut pas de ne pas reconduire son contrat avec McLaren en fin de saison. La rumeur enverrait bien le champion du monde 2005 et 2006 chez Mercedes, aux côtés d’Hamilton, qu’il a cotoyé, non sans frictions, au sein de l’écurie de Woking en 2007.
Contrairement à Melbourne, où il avait terminé son premier GP à la 12e place, le novice italien Antonio Giovinazzi, remplaçant de l’Allemand Pascal Wehrlein chez Sauber, a failli, terminant la première partie des qualifications dans le décor et endommageant sa monoplace. Les Français Romain Grosjean (Haas) et Esteban Ocon (Force India) ont également été éliminés dès la Q1, ne pouvant améliorer leur temps après l’accident de Giovinazzi.
Le Quotidien/AFP