La ville d’Apeldoorn (Pays-Bas) s’est fièrement parée de rose pour accueillir ce vendredi le départ de la 99e édition du Giro. Voilà pourquoi Bob Jungels peut réussir une belle performance.
Bob Jungels est le leader désigné de son équipe pour le classement général : « Un top 10 serait un véritable exploit », juge le sage Lucien Didier, le père de Laurent qui fut longtemps l’entraîneur et le conseiller de Bob à l’UC Dippach. « Il serait plus raisonnable de viser un top 15 ou un top 20 », poursuit Lucien qui sera ce vendredi aux Pays-Bas pour le départ.
Voici trois raisons de croire à un bon Giro pour le champion national.
1. Il est en forme
« La planification de ma saison devait m’emmener en forme pour ce Giro et je le suis », prévenait-il récemment. Après un long stage en Sierra Nevada, Bob Jungels est réapparu tranchant dès l’Amstel Gold Race alors qu’il n’avait plus de compétition dans les jambes. Son attaque trois jours plus tard dans la Flèche Wallonne fut impressionnante. Comme sa troisième place dans le chrono difficile du Tour de Romandie, qui ne peut mentir. Il veut réussir son Giro.
« Je vais essayer de faire mon meilleur chrono dès la première étape, même si c’est un peu trop court à mon goût », promet-il. L’an passé sur le Tour, dans un chrono semblable à Utrecht, il s’était classé quinzième (succès de Rohan Dennis). Aujourd’hui, à Appeldorm, on ne voit guère que Fabian Cancellara (diminué par une grippe intestinale) et Tom Dumoulin qui lui soient intrinsèquement supérieurs. Après cette première étape, il lui faudra rester vigilant tant que le Giro restera en terre néerlandaise, plate comme le revers de la main, mais « extrêmement piégeuse avec ses bordures et les ronds-points », comme le rappelle Bob. D’ailleurs, l’an passé, il s’était fait piéger en tout début de Tour…
2. Il veut se tester en haute montagne.
Certes, dans les Alpes, il avait réussi l’an passé une excellente dernière semaine dans le Tour (ce qui dénote d’une prédisposition manifeste pour les grands Tours), mais n’étant plus classé pour le classement général, il disposait d’une totale liberté d’action pour partir dans des coups. Ce qu’il n’avait pas manqué de faire. Ce qui ne sera pas le cas ici. Face à des Nibali, Landa, Chaves, et autres Valverde, pour ne citer qu’eux, Bob Jungels va se jauger.
Même si, à l’instar d’un Tom Dumoulin longtemps leader de la Vuelta l’an passé (6 e au final), il compte sur les chronos pour refaire (en partie) son retard sur les grands cols. « Pour Bob, ce sera un test important pour son avenir de coureur. S’il accompagne les meilleurs en haute montagne, ça voudra dire beaucoup », note ainsi Davide Bramati, son directeur sportif chez Etixx.
3. Il veut se définir en tant que leader.
Bob Jungels n’a eu, jusqu’ici, de cesse de le répéter : « Je suis en apprentissage pour la suite de ma carrière. » C’est le bon moment à 23 ans passés, puisque Bob a toujours été un coureur précoce, arrivé tôt à maturité suivant une progression toujours linéaire et donc encore en cours. « J’ai appris beaucoup de mes expériences passées, que ce soit sur le Tour l’an passé et sur Tirreno-Adriatico (3 e au final derrière Greg Van Avermaet et Peter Sagan après l’annulation de la grande étape de montagne) », rappelait-il avant les Ardennaises. Où il a appris également à composer avec ses coéquipiers.
Chez Etixx comme ailleurs, c’est évidemment l’intérêt de l’équipe qui prime. Au départ de ce Giro, les règles sont claires. L’objectif numéro un est de viser des succès d’étapes au sprint avec Marcel Kittel. Bob Jungels n’avait d’ailleurs pas été le dernier à lui préparer le terrain et avec succès sur le Tour de Romandie (succès dans la première étape). Ensuite, ce sera à Bob Jungels mais aussi à ses coéquipiers, théoriquement grimpeurs (De la Cruz, Verona, Brambilla) de jouer. L’avenir est devant eux. L’avenir est devant Bob.
Denis Bastien