Échappé dimanche sur la deuxième étape, le Luxembourgeois de l’équipe AG2R La Mondiale fait le point sur ses ambitions et celles de son équipe.
Ben Gastauer s’est longuement échappé dans cette deuxième étape du Giro qui s’est finalement terminée par une explication entre finisseurs.
Première étape et première échappée pour vous. C’était prévu ?
Non, pas vraiment. Ce n’était pas planifié comme ça, mais lorsque j’ai vu (Thomas) De Gendt partir, je me suis dit qu’il fallait suivre.
Vous y avez cru à un moment donné ?
Il faut toujours y croire un peu. Lorsqu’on a pris cinq minutes d’avance (NDLR : l’avance montera jusqu’à 5’15 »), je me suis dit que si le peloton ne réagissait pas tout de suite, alors il y avait une petite chance. Mais le peloton a réagi et l’écart est tout de suite descendu. Il faut toujours y croire, mais à un moment on a su que ce serait très compliqué. Ce n’était jamais parti du bon côté. Et puis, à la fin, avec les grandes routes et le peloton à nos trousses, c’était injouable. Je ne l’avais pas imaginé comme ça, on avait pensé que le vent serait favorable, mais pas que les routes soient si larges. Bon, c’est comme ça. C’était quand même bien d’être devant et de se tester…
Vous êtes quand même satisfait ?
Oui, car les sensations sont bonnes, ce qui est bien. Cela me rassure pour la suite. Bon, en étant cinq dans ce coup, ce n’était pas suffisant. Mais avec De Gendt, on ne sait jamais ce qui peut se passer. Le plus important pour moi est d’avoir eu le sentiment que j’ai de bonnes jambes. C’est bien pour la suite.
D’ailleurs, vous vous êtes parlé avec De Gendt ?
Non, je ne suis pas le plus expansif et lui non plus (il rit). À un moment, il m’a juste fait signe qu’il était à bloc et qu’il ne pourrait pas faire beaucoup plus. Là, j’ai compris que ce serait compliqué, car j’attendais justement le moment où il allait mettre en route. Ce n’est jamais venu, même si évidemment, il prenait de bons relais par rapport à d’autres.
Alors, le Giro en octobre, vous qui êtes habitué au Giro au mois de mai, ça fait quelle impression ?
Cela reste le Giro. J’ai trouvé qu’il y avait beaucoup de public sur le bord de la route, comme au départ d’ailleurs.
Pour la suite, comment voyez-vous les choses ?
Je vais essayer de continuer à prendre les échappées et il faut également voir avec l’équipe et notamment nos jeunes coureurs comme Aurélien Paret-Peintre ou Jaakko Hänninen. On va s’en occuper pour voir où ils peuvent aller dans ce Giro. Ils peuvent nourrir de petites ambitions. On va découvrir ça au fur et à mesure. Ce Giro est leur premier grand tour. On verra ensuite ce que ça donne et on s’adaptera.
Vous semblez heureux de retrouver le Giro…
Oui, c’est vrai, je suis content. Le chrono, samedi, s’est bien passé. Tout va bien pour moi. Si je compare à l’an passé où je n’avais cessé de connaître des problèmes, tout va mieux pour moi.
L’étape de L’Etna, ce lundi, est déjà un tournant ?
Oui, je pense. On verra qui est dans le coup, qui ne l’est pas. Ce sera instructif pour la suite.
Entretien avec Denis Bastien