Bob Jungels est parvenu a gérer admirablement la 19e étape avec la montée finale du Piancavallo. Le voilà 9e d’un classement général mené par Nairo Quintana. Le Colombien s’est emparé du maillot rose de Tom Dumoulin.
Installé sur ses rouleaux comme à son habitude, Bob Jungels commente sa course solide dans cette 19e étape qui vient de se terminer et laisse parfois échapper un sourire qui témoigne de sa joie de se voir toujours en course pour le maillot blanc et pour briguer une éventuelle huitième place finale à Milan.
L’instant d’avant, il s’est démené pour recoller au groupe Quintana-Nibali alors que de son côté, Tom Dumoulin était lâché pour de bon. Il avait donné des signes d’inquiétude, en même temps que le maillot rose au plus dur de la pente de Piancavallo, mais il s’était repris avec le soutien d’Eros Capecchi qui s’était laissé décrocher de l’avant pour l’attendre. Sur les derniers kilomètres de l’ascension finale, plus favorables à son style, il s’était repris, n’hésitant pas à se jeter dans la bagarre. Au final, Bob Jungels aura livré une course remarquable et courageuse. Des bons points précieux avant le sprint final de ce Giro, la dernière étape de montagne ce samedi et le chrono terminal à Milan, dimanche. Avec de sérieuses chances de reprendre son maillot blanc.
Bob, comment pouvez-vous résumer votre journée?
Bob Jungels : C’était une journée accidentée avec l’attaque de Movistar et de Bahrain si loin de l’arrivée.
Vous qui à ce moment-là de la course, étiez dans le bon groupe, en compagnie de Nibali, Quintana et Pinot. Cela vous a surpris?
Pas vraiment, non. Dans la descente, des coureurs sont craintifs, mais en fin du compte, un bon coureur doit aussi être un bon descendeur. Moi j’espérais qu’il y aurait un peu plus d’action entre les deux derniers cols. J’étais nerveux, je voulais aller dans l’échappée aussi. Mais finalement c’était mieux comme ça, je pense.
Lorsque vous vous êtes fait décrocher, en même temps que Tom Dumoulin, vous avez eu peur?
J’ai essayé de suivre à mon rythme, car je sais que si j’accélère trois fois, je peux descendre en marche arrière (il rit) . Au début du Piancavallo, je voulais rester dans la roue de Dumoulin car j’ai pensé qu’il ferait de même. Lorsque j’ai vu que cela n’était pas le cas, je l’ai passé et j’ai roulé à bon rythme. Puis ensuite, j’ai reçu le renfort de mon coéquipier Eros Capecchi, il a fait un grand boulot, je pouvais me reposer dans sa roue avant de faire la jonction dans une partie plus plate sur le sommet.
Vous vouliez vous rassurer après l’étape de jeudi à Ortisei?
Je voulais surtout lâcher (Adam) Yates.
Lui avait dit qu’il voulait vous lâcher, mais il n’a pas pu…
(Il rit) Oui bien sûr, tout le monde veut lâcher tout le monde, c’est comme ça. Le niveau est tellement haut, c’est vraiment incroyable.
Justement, quel regard portez-vous sur les têtes d’affiche telles Nibali et Quintana dont on pouvait attendre des attaques, mais qui sont restés à leur place dans la montée finale?
Tout le monde est à bloc et il y avait beaucoup de vent de face également. Tout le monde utilise ses coéquipiers à fond. Des petites attaques de Zakarin, Pinot ou Pozzovivo ont eu lieu, mais au bout du compte cela ne fait pas d’écart conséquent.
Entretien réalisé par notre envoyé spécial Denis Bastien
Retrouvez l’intégralité de l’interview dans Le Quotidien papier de ce week-end.