Gilles Ruffato est un ancien très grand basketteur. Désormais, il se consacre à fond au vélo. Sous toutes ses formes.
Les amateurs de basket le connaissent parfaitement. Il faut dire que pendant de longues années, Gilles Ruffato a fait partie des meilleurs joueurs du pays. Son palmarès en atteste d’ailleurs : «J’ai remporté cinq Coupes et cinq championnats», confie l’ancien meneur du T71. Mais depuis quatre ans, il a troqué ses sneakers pour d’autres types de chaussures. Il voue en effet une véritable passion au vélo.
Ancien motard – il a arrêté à la suite de la naissance de sa fille –, le trentenaire s’est jeté à corps perdu dans le cyclisme. Sous toutes ses formes : «Du vélo de route, du VTT, du cyclo-cross. Mon père faisait du vélo, j’en ai eu un depuis tout petit mais avec le basket, je n’avais jamais le temps pour le pratiquer.» Il y a quelques années, à la suite d’un problème avec un tendon d’Achille, il a commencé à faire du vélo : «C’était histoire de garder la forme. Ça m’a plu et je me suis dit qu’une fois ma carrière terminée, je m’achèterais un VTT et je roulerais une heure dans la forêt.»
Et le piège s’est refermé sur lui : «D’une heure, c’est passé à une heure et demie, d’une heure et demie à deux heures, de deux heures à deux heures et demie, puis quatre heures, puis cinq heures, ça n’en finissait pas. Et chaque année, j’ai deux ou trois nouveaux vélos.»
S’il roule d’abord pour le plaisir, Gilles Ruffato est et reste un compétiteur. Membre du Toproad Roeserbann de son ami Sebastian Einsle, il participe à quelques courses. Et est tenté par le cyclo-cross : «Au début, j’hésitais un peu. Je sais que des gens se déplacent pour voir les courses et je ne voulais pas qu’on se dise que je ne savais pas rouler. Alors j’ai d’abord essayé un cross en France et comme ça s’est plutôt bien passé, je me suis dit que j’allais tenter de faire une saison.»
À Kayl au lieu du Cap…
L’an passé, il se lance donc dans le grand bain… mais pas longtemps : «À cause de la pandémie, on a fait que Schouweiler et Kayl et la saison était terminée.» Ce n’était que partie remise. Cette saison, il a remis ça : «Pour le moment, je n’ai fait que cinq ou six cross. Pour moi, chaque cross est une expérience supplémentaire. Si j’arrive déjà à ne pas me faire prendre un tour lors des épreuves régionales et à arriver à peu près en même temps que des mecs qui font cela depuis tout petit, ce sera déjà très bien. Si je regarde au niveau du temps, à Schouweiler, Scott Thiltges a terminé en 58 minutes et moi à trois minutes. Pour moi, c’est déjà vraiment pas mal ! Le cyclo-cross demande de la technique, ça fait mal. J’ai encore beaucoup de trucs à apprendre !» Comme par exemple rouler dans la boue, chose qu’il n’a pas encore eu l’occasion d’expérimenter.
Présent à l’ouverture à Reckange puis à Schouweiler, il sera également à Kayl, ce samedi… un peu à contrecœur. En effet, il devait s’envoler, mercredi à destination de l’Afrique du Sud, où il devait prendre part à la Cape Epic, une prestigieuse épreuve de VTT par équipe de deux. Malheureusement, il n’était pas dans l’avion : «Sebastian (Einsle) et moi avons eu un test Covid positif.» Même si, depuis, il a repassé un test qui s’est avéré négatif, celui de Sebastian n’était pas encore revenu vendredi matin : «La course c’est dimanche, ça ferait beaucoup de stress et on ne serait pas dans les meilleures dispositions. On a décidé de reporter notre participation.» Du coup, ils ne seront que quatre vététistes grand-ducaux au départ, avec des équipes mélangées. On retrouvera ainsi Marc Fautsch et Yves Steffen d’un côté et les vétérans Dan Leiner et Sandro Curreli, de l’autre. Tous arboreront les couleurs du Team Lëtzebuerg Green Guerrillas et défendront le projet Urban Farming de l’association luxembourgeois Kenako, qui se mobilise en faveur des habitants des townships au Cap.
Forcément, le coup est rude pour Gilles Ruffato, qui affiche 12 000 km au compteur cette année avec un vrai plan d’entraînement avec des intervalles à partir du mois de juin : «C’est un an et demi de préparation pour rien…» Mais il compte vite se relever. Et prend déjà rendez-vous pour 2023 : «Même s’il y avait peut-être une possibilité pour 2022, j’ai préféré choisir directement 2023. Je ne veux pas laisser mon fils qui aura seulement quatre mois seul à ce moment-là. Et puis on peut espérer qu’en 2023, les conditions seront cette fois normales», explique l’ancien basketteur, dont la femme doit accoucher de son second enfant début décembre.
Romain Haas