Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
Battu mercredi à Estoril, 6-4 / 7-5, par l’espoir américain Frances Tiafoe, Gilles Muller va disparaître lundi du top 30 mondial où il était installé depuis janvier 2017.
Gilles Muller avait le regard sombre au moment de quitter en début de soirée l’Estadio Millenium, le court central d’Estoril. Un endroit qui lui avait jusqu’ici plutôt souri lorsqu’il était venu jouer ces dernières années en terre portugaise. Quart de finaliste en 2015, puis finaliste l’an passé en terre portugaise, le Reckangeois a cette fois chuté dès son entrée en lice. La tête de série n°4 a été sortie au 2e tour. Par un jeune et talentueux américain, Frances Tiafoe (20 ans, ATP 64), à qui on prédit un destin parmi le gratin de la petite balle jaune.
Sur une terre battue qui ne semble pas lui convenir tellement mieux qu’au Luxembourgeois, Tiafoe s’est montré plus complet, notamment en passing, mais surtout avant tout plus solide. Commettant beaucoup moins de fautes directes que son adversaire (9 seulement à Tiafoe contre 25 pour Muller), et n’abandonnant jamais mentalement, même lorsque le n° 1 luxembourgeois compta un break d’avance dans la deuxième manche. Le jeune Ricain est toujours parvenu à reprendre le dessus sur un «Mulles» qui, malgré la défaite en deux sets (6-4, 7-5), n’est pas à créditer d’une mauvaise prestation. Mais comme souvent depuis le début de cette saison, le petit brin de chance qui, l’an passé, faisait parfois tomber un match serré dans son escarcelle, l’a, une nouvelle fois, boudé. Si Monte Carlo avait été un «grand pas en avant» comme Muller l’expliquait lui-même dans ces colonnes, Estoril est sans doute un petit pas en arrière.
Quel statut à Roland-Garros ?
Un petit pas en arrière qui va avoir des conséquences au niveau de son classement ATP. Car avec cette défaite, le gaucher du Spora va forcément perdre pas mal de points, compte tenu de sa finale de 2017. Lundi prochain, il devrait passer de la 28e place mondiale au 32e ou 33e rang (suivant le parcours que réussira l’Allemand Philipp Kohlschreiber à Munich). Il pourrait mettre se retrouver 34e si le jeune Grec Stefanos Tsitsipas, récent finaliste à Monte Carlo, venait à remporter la timbale à Estoril.
À moins d’un mois de Roland-Garros, c’est évidemment une bien mauvaise nouvelle en vue d’obtenir un statut de tête de série réservé, sauf forfait, aux 33 meilleurs joueurs mondiaux (compte tenu de l’absence déjà assurée à la porte d’Auteuil de Roger Federer). D’ici là, «Mulles» n’aura plus beaucoup de points à défendre. Il ne jouera pas la semaine prochaine le Masters 1000 de Madrid (2e tour l’an passé). Il prendra part, par contre, à celui de Rome le lundi suivant. Avant de faire l’impasse, comme la saison dernière, sur Genève et Lyon. Cela risque donc de ne pas se jouer à grand-chose…
Julien Carette
