Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
CHAMPIONNATS D’EUROPE À BÂLE Flavio Giannotte a vécu son rendez-vous continental comme sa saison : avec des hauts, des bas et un échec d’un rien…
Avant de goûter à des vacances bien méritées, Flavio Giannotte avait un tout dernier rendez-vous : les championnats d’Europe, qui se déroulaient cette année à Bâle, en Suisse. L’épéiste luxembourgeois, épuisé tant physiquement que psychologiquement par une quête de qualification olympique, qui n’a finalement pas abouti, voulait malgré tout honorer le rendez-vous continental avec de passer à autre chose.
Contrairement à toutes les autres compétitions du calendrier, les championnats d’Europe sont la seule épreuve à se dérouler en une seule journée. Avec tout le monde, y compris les meilleurs, qui doivent passer par les phases de poules.
Pour Flavio Giannotte, ça débutera très fort. Mais par la suite, ce sera plus compliqué : «Je commence avec trois super victoires. Ensuite, sur le match suivant, je n’ai pas trop de chance et sur le dernier, j’étais moins bon que mon adversaire.» Son bilan de 3-2 lui permet d’obtenir le 38e rang et d’être exempté de premier tour.
Malheureusement, le sort ne sera pas du tout clément pour le Luxembourgeois. Qui hérite du 27e des poules, lui aussi exempté de premier tour. Et, pour son plus grand malheur, pas n’importe qui : le Hongrois Gergely Siklósi. «Ce manque de chance, ça résume ma saison. La super méga malchance. Je tombe sur le mec n° 2 mondial, vainqueur de la dernière Coupe du monde, vice-champion olympique et du monde…»
Directement face au n° 2 mondial
Flavio Giannotte n’est pas du genre à baisser les bras. Alors il se bat. Et plutôt bien : «Je démarre super bien, +2 pour moi. Puis c’est lui qui passe à +2. Je gère super bien la tactique, je reviens à -1. Il reste quelques secondes et je tiens le n° 2 mondial à une touche. Je fais un super match, je tire super bien. Pourquoi ça m’arrive à moi de tomber sur lui ?»
Finalement, il s’incline 11-15 et se classe 47e : «C’est le résumé de ma saison. Je débute super bien avec une super mentalité. Je mène, mais après il prend le dessus et j’ai du mal à gérer comme ce qui s’est passé cette saison. Mais je retourne le match, je continue à bosser, je suis bien sur ma ligne d’attaque et à un cheveu près, ça ne marche pas car je n’ai pas de chance sur l’action. Ça résume ma saison olympique. Quand tu vois que je fais un match comme cela, qu’ils en prennent 38 pour les Jeux et que je ne suis pas dedans à cause d’un système injuste, ça fait mal.»
Flavio Giannotte n’a clairement toujours pas digéré son échec à se qualifier pour les JO de Paris, alors qu’il pointe au 41e rang mondial et qu’ils sont une quinzaine d’escrimeurs moins bien classés que lui à faire le voyage en France. Maintenant, place à du repos bien mérité : «Des collègues de travail sont venus m’encourager. Je suis en train de prendre ma première bière et certainement pas la dernière. Je suis content d’avoir terminé la saison. Je n’en pouvais plus. J’étais en galère mentale, une sorte de burn-out depuis quelque temps. J’ai du mal à digérer tout cela. Maintenant, place aux aventures. J’espère revenir la saison prochaine avec la tête plus fraîche et plus de motivation.» D’ici à quelques jours, il prendra son vélo et partira se vider la tête sur un périple de plus de 3 000 km qui le mènera avec un pote de Vienne à Nice.
