Le redressement judiciaire pesant sur le club girondin a été écarté mardi après l’accord entre l’ancien actionnaire majoritaire King Street, son bailleur Fortress et l’hispano-luxembourgeois.
Après la crainte, le soulagement. Toute la journée de mardi, les supporters et amoureux des Girondins de Bordeaux ont craint que le président Frédéric Longuépée, en qualité de mandataire social du club, ne déclenche la procédure de redressement judiciaire tant redoutée, aux conséquences sportives incertaines. Le communiqué de l’emblématique club au scapulaire publié peu après 18 h a mis fin au suspense. «À la suite de longues discussions ces derniers jours, un accord a finalement été trouvé entre King Street, Fortress et Gérard Lopez, validant le projet porté par ce dernier.»
Lopez, 49 ans, apporte «les garanties demandées par le Conseil d’administration», répondant ainsi aux attentes de la banque d’affaires Rothschild, chargée de la vente du club, qui avait sollicité elle-même il y a quelques semaines l’homme d’affaires hispano-luxembourgeois au regard de son profil. La question était de savoir si l’ancien propriétaire de l’écurie de Formule 1 Lotus, qui dirige deux autres clubs européens, Mouscron en Belgique et Boavista au Portugal, avait les capacités financières pour racheter les Girondins, club historique aux six titres de champion de France, mais relégué dans le ventre mou de la L1 depuis plusieurs saisons.
Un temps allié à un autre repreneur potentiel, Pascal Rigo, un Girondin qui a fait fortune dans la boulangerie en Californie, Lopez a finalement conclu le deal tout seul avec «ses deniers personnels», selon le quotidien Sud Ouest, et avec l’aide du club scapulaire, qui regroupe 250 entrepreneurs, principalement locaux, qui ont apporté autour de 5 millions d’euros. «Une première étape est franchie. Nous avons désormais déposé une offre solide, à même de répondre aux attentes des différentes parties prenantes», a précisé Gérard Lopez dans un communiqué transmis à l’AFP.
Élus et fans valident le projet
Pour que la vente soit effective, Lopez doit désormais apporter des garanties à la Métropole, dont le président Alain Anziani a salué l’accord, sur le versement du loyer du stade (4,9 millions d’euros par an) et devra aussi convaincre la DNCG que son plan est viable. Prévu début juillet, son passage devant le gendarme financier du foot français sera scruté, notamment par Toulouse, battu lors du barrage de maintien/accession en L1 et qui pourrait être promu sur tapis vert en cas de rétrogradation de Bordeaux.
En attendant, le maire de Bordeaux, Pierre Hurmic, a exprimé un début de soulagement, tout en assurant qu’il restera «vigilant sur la solidité et la pérennité du modèle économique proposé et attend l’instauration rapide de relations de confiance, nouvelles, entre le club et la ville». Voir revenir Lopez dans le circuit, sept mois après avoir été éjecté de la présidence de Lille, futur champion, par le fonds d’investissements américain Elliott Management, pourrait toutefois en crisper plus d’un.
Notamment dans le Nord, où son passage, basé sur le «trading» de joueurs, a certes été bénéfique sportivement avec un LOSC rejouant les premiers rôles, mais pas financièrement, avec une dette de plus de 120 millions d’euros, principale raison de son éviction précipitée en décembre dernier. Ces «casseroles» sont connues des fans girondins, qui, pour l’instant, se satisfont de l’issue. «Même si nul ne peut prédire le futur, c’est un immense soulagement !», ont tweeté les Ultramarines, principal groupe de supporters, désormais avides d’informations sur le futur organigramme de leur club et la compétitivité du club au scapulaire.
LQ