La 9e édition du traditionnel gala se tient ce samedi soir. L’occasion pour le licencié du Sandsak Muay Thaï de faire ses débuts chez les pros.
Ils devraient être une nouvelle fois un bon millier à se masser, ce samedi soir, dans le hall omnisports rue de Strasbourg à Luxembourg, pour assister à cette 9e édition du Kings of Muay Thaï. Le rendez-vous incontournable au Grand-Duché de tous les amateurs d’une discipline n’étant pas qu’un simple sport de combat, mais un véritable art martial dont l’origine remonte au royaume de Siam et qui, littéralement, signifie «boxe pour rester libre».
Libre, le muay thaï au Grand-Duché l’est. Et vient même récemment de se faire reconnaître officiellement en ayant sa propre commission au sein de la Fédération luxembourgeoise des arts martiaux (FLAM).
« Être reconnu par le ministère des Sports et par le COSL, c’est important. C’est peut-être aussi unique en Europe car je ne connais pas d’autres pays où c’est le cas. En France, par exemple, il y a trois fédérations, mais aucune reconnue par le ministère des Sports », fait remarquer Éric Kadouche, instructeur au sein du Sandsak Muay Thaï, club organisateur d’un gala semestriel ayant vu le jour le 19 novembre 2011. « Il y avait déjà pas mal de monde, mais le succès populaire n’a cessé d’augmenter », explique l’organisateur qui se réjouit de la popularité d’une discipline souvent méconnue et donc victime de préjugés.
« Pour faire simple, elle était souvent perçue comme brutale et violente et pratiquée surtout par des petits voyous », lâche un Éric Kadouche qui se réjouit du regain de popularité dont elle bénéficie aujourd’hui « grâce à une médiatisation plus importante, que ce soit par des sites internet spécialisés, des chaînes de télévision mais aussi via Facebook ».
«Il va rentrer par la grande porte…»
Cet engouement ne s’illustre pas uniquement sur Google où le muay thaï compte 19,5 millions d’occurrences – loin, très loin derrière le football et son milliard de références – mais aussi et surtout au vu du nombre de licences. « Au Luxembourg, il doit y avoir entre 250 et 300 licenciés », estime Éric Kadouche avant d’ajouter : « Dans mon club, il y a cinq ans, on devait être une dizaine. Aujourd’hui, on est presque 70 adhérents de tous types, de toutes classes sociales. Des jeunes, des filles, des cadres, des ouvriers mais aussi des policiers. Il y en a d’ailleurs de plus en plus… »
Ce samedi soir, l’attraction ne viendra pas d’un représentant de la loi mais d’un garçon ayant le statut de réfugié politique. Originaire du Congo, Prince Junior Nyembo (23 ans) disputera son premier combat professionnel (classe A) en -61 kg (5 rounds de 3 minutes).
Et ce contre Ponpon Pumpanmuang. Ce Thaïlandais d’à peine 20 ans compte déjà pas moins de 58 combats pour 49 victoires et peut se targuer d’être classé au huitième rang au Lumpinee et a été sacré champion, l’an passé à l’Omnoi Stadium qui est le quatrième plus important stade de Thaïlande derrière le TV7, le Radja et le légendaire Lumpinee.
La Thaïlande, Prince Junior Nyembo en revient après s’y être préparé durant un mois à la sauce thaï. C’est-à-dire à coups de litres de sueurs versés, de coups et de douleurs. Sera-t-il récompensé ce samedi ? Éric Kadouche affirme que son poulain n’a aucune obligation de résultat et que ce premier combat professionnel doit constituer une belle première expérience dans le monde professionnel : « Il va rentrer par la grande porte… »
Charles Michel