McLaren-Honda a vécu une semaine de galère sur le circuit de Barcelone, mais voit plus loin que le premier Grand Prix de la saison, le 15 mars à Melbourne.
Pas sûr que les monoplaces de l’écurie britanique soient performantes pour le premier Grand Prix en Australie, dans moins d’un mois. (Photo : AFP)
Le bilan chiffré est très inquiétant : 124 tours bouclés en quatre jours par Fernando Alonso et Jenson Button, contre 444 par l’écurie Mercedes-AMG, championne du monde en titre. C’est un peu mieux qu’à Jerez (79 à 514) mais il n’y a pas de quoi pavoiser, d’autant plus que la journée de dimanche s’est terminée dans le mur, avec Alonso à l’hôpital. Du coup, l’écurie de Woking a remballé en début d’après-midi, alors que le double champion du monde n’avait bouclé que 20 tours dans la matinée. L’impact à plus de 150 km/h, sans raison apparente, demandait trop de vérifications sur le groupe propulseur et la boîte de vitesses, a expliqué Eric Boullier, directeur de la compétition chez McLaren.
De jeudi à dimanche, les principaux soucis sont venus du système de récupération d’énergie au freinage (KERS). Des nouvelles pièces ont dû être envoyées de toute urgence, mais le problème est réapparu. Bilan chronométrique : 14e chrono de la semaine, à près de deux secondes du meilleur temps signé dimanche par Romain Grosjean (Lotus). Heureusement pour elle, l’équipe de Ron Dennis peut compter sur un champion du monde impeccable pour assurer sa communication de crise : Button ne s’est pas caché dimanche soir, dans le paddock de Barcelone, et il a fait face, sereinement. « Nous ne sommes pas dans une autre année difficile, ce n’est vraiment pas le cas, mais savoir si nous sommes prêts pour la première course de la saison, je ne peux pas dire. »
> « Tout est très nouveau »
« C’est une situation différente par rapport à ces deux dernières années, où nous n’étions juste pas assez rapides, alors que maintenant tout est très nouveau pour nous, a ajouté le champion du monde 2009. Tout le monde a plus d’expérience avec ces nouvelles unités de puissance, alors que Honda pas du tout. Donc cela paraît pire qu’en réalité. » Boullier a lui aussi relativisé dimanche : « Certains ont essayé d’exagérer la gravité de l’accident, mais il était banal. Cette semaine a été difficile pour toute l’équipe mais nous allons surmonter cela. Nous allons pousser plus que jamais lors de la prochaine séance d’essais, la semaine prochaine à Barcelone (NDLR : où auront lieu de jeudi à dimanche sur le même circuit les quatre dernières journées d’essais de l’hiver). »
Le numéro 2 de Woking s’est aussi exprimé en Catalogne sur son tandem de pilotes, deux champions du monde à la culture différente mais à la motivation intacte, à en juger par leurs propos encourageants cette semaine à Barcelone. Et cela même si ce début d’année a été très compliqué. « L’analyse et l’apport de Fernando sont aussi importants que ceux de Jenson. Alonso a une culture différente en raison de son arrivée en provenance de chez Ferrari. Avec Jenson, on a une référence claire due à son expérience au sein de McLaren la saison dernière. »
Button est la mémoire vive du partenariat renouvelé entre McLaren et Honda. Il a passé six saisons avec un moteur japonais dans le dos (2003-2008, chez BAR puis Honda F1), puis cinq saisons chez McLaren (depuis 2010), après son surprenant titre mondial (en 2009, chez Brawn GP). Sa patience et son calme restent des atouts maître, sur la piste et en dehors. McLaren a bien fait de le conserver comme titulaire, fin 2014.
AFP