Le Britannique Lewis Hamilton (Mercedes) a signé samedi à Melbourne la 50e pole position de sa carrière en Formule 1, au terme d’une séance de qualifications très décevante en raison d’un nouveau format décidé cet hiver.
La première ligne sera 100% Mercedes, comme souvent l’an dernier, avec Nico Rosberg à côté du triple champion du monde en titre, et la deuxième ligne 100% Ferrari, comme on pouvait s’y attendre au vu des essais hivernaux de Barcelone, avec Sebastian Vettel devant Kimi Räikkönen. Le nouveau format des qualifications, décidé dans l’urgence à la fin de l’hiver par le Groupe stratégique de la F1, puis validé par le Conseil mondial de la Fédération de l’automobile (FIA), a incité la plupart des pilotes, dont les deux de la Scuderia, à ne pas se battre pour la pole position.
Le but était d’économiser des pneus pour la course de dimanche, les Mercedes semblant intouchables. Plus grave, le nouveau format, éliminant toutes les 90 secondes des pilotes qui étaient en train d’améliorer leur meilleur tour, comme par exemple Romain Grosjean (Haas) en Q1, a fait l’unanimité contre lui et déchaîné les réseaux sociaux. «Il va falloir que la F1 présente ses excuses aux fans», a dit Christian Horner, le Team Principal de Red Bull Racing, pour résumer le sentiment général de gâchis: depuis plusieurs mois, les critiques sur la F1 ne portaient jamais sur les qualifications mais plutôt sur son mode de gouvernance et la répartition inégale de ses revenus commerciaux.
A quatre minutes de la fin de la Q3, Vettel et Räikkönen sont sortis de leur voiture et sont allés se faire peser, sous le regard des caméramen. Puis Rosberg n’a même pas essayé de faire mieux qu’Hamilton, auteur d’un meilleur tour en 1:23.837, à la moyenne de 227,713 km/h. Soit 360 millièmes de mieux que son coéquipier et rival préféré depuis deux ans.
Le Néerlandais Max Verstappen, 18 ans et révélation de la saison dernière, a été l’auteur de la performance du jour au volant de sa Toro Rosso à moteur Ferrari: une 5e place sur la grille derrière les intouchables Mercedes et Ferrari. Il partira à côté du Brésilien Felipe Massa dans la meilleure des deux Williams à moteur Mercedes.
Kvyat et Grosjean, premières victimes
«J’ai fait quelques tours assez sexy», a réagi Hamilton, à chaud. Il n’a plus que deux monstres de la F1 devant lui au palmarès des «poles»: Michael Schumacher (68) et Ayrton Senna (65). Il a aussi pris soin de remercier son équipe, comme d’habitude.
Conformément aux pronostics, et sans que le nouveau format des qualifications ne crée le moindre embryon de suspense, au contraire, les premières éliminées ont été les Manor (ex-Marussia) et les Sauber, accompagnées des débutantes de l’écurie américaine Haas, notamment le Français Romain Grosjean: «Je n’aime pas ce format», a sobrement déclaré l’ancien pilote Lotus.
La première victime de marque a été un pilote Red Bull, le Russe Daniil Kvyat, éliminé en Q1 sans avoir pu défendre ses chances, à cause du chrono qui tournait et du couperet qui tombait, toutes les 90 secondes: «Je ne sais pas ce qui s’est passé, mais ce n’est pas génial de commencer la saison comme ça. Il faut qu’on tire les leçons de cette journée», sans préciser s’il parlait de son cas personnel ou évoquait le nouveau format des qualifications. Probablement les deux.
Grille de départ provisoire et officieuse du Grand Prix d’Australie de Formule 1, prévu dimanche, suite aux qualifications courues samedi à Melbourne.
Le Quotidien/AFP