Mené 2-0 à la mi-temps de cette 9e journée de BGL Ligue par un Swift qui n’avait rien d’une équipe en crise, le Fola a recollé grâce à un doublé de Zachary Hadji.
«On a tout entendu cette semaine. Qu’au Swift, ils n’étaient pas payés, qu’ils ne voulaient pas jouer, que leur coach démissionnait, puis que, finalement, il serait là et qu’on jouerait bien. Et je pense que, sur ce match, les Hesperangeois ont fait preuve de beaucoup d’orgueil. Ils ont débuté en étant hyper-compétitifs, alors que nous, nous étions un peu endormis…», résumait après la rencontre Zachary Hadji, l’attaquant eschois, qui ajoutait : «Sur les 45 premières minutes, on ne s’est pas reconnus. Ce n’était pas „l’équipe de frères“ qu’on avait vu réussir un super début de championnat avant cette minitrêve due au Covid-19.»
«Le coach nous a bien remontés à la pause»
C’est vrai qu’on en était loin. On n’avait plus vu un aussi mauvais Fola depuis la première mi-temps disputée fin septembre à Dudelange, au lendemain de son cauchemar arménien en Europa League. On en veut pour preuve, notamment, une passe incroyablement ratée par Gilson à la base du 1-0 et un marquage un peu lâche sur le 2-0. Et puis, tout a changé, ou presque, en seconde période.
«Ce qui s’est passé ? Le coach nous a bien remontés à la pause. S’il a poussé une gueulante ? Non. Il est plus intelligent et subtil que ça. Il sait comment nous parler. Et que ce n’est pas forcément en criant qu’il va nous motiver. Il a trouvé les mots justes», continuait le Franco-Marocain. Les Eschois ont fait preuve de caractère pour prendre le dessus sur un Swift (où Perez était resté dans le vestiaire à la mi-temps) beaucoup moins entreprenant. Et ce qui paraissait impensable quelques minutes plus tôt est devenu réalité.
Et ce, grâce à deux buts signés Hadji. Le premier, à la 68e, un peu chanceux avec une longue balle en avant qui passe devant trois joueurs sans qu’ils la touchent et échoue chez un Hadji qui part battre Joubert. Le deuxième, à la 81e, lorsqu’un tir de Caron est repoussé par le même Joubert dans les pieds d’un Diogo Pimentel qui, au lieu «d’allumer» lui aussi, place un petit ballon exquis vers son buteur maison, tout seul à trois mètres de la ligne de but.
«Je pourrais chambrer mon frère…»
Hadji a même eu un ballon pour faire 2-3 dans les dernières secondes, sans le convertir. «C’est bête, parce que je pense qu’on méritait ce troisième but. Si on était repartis d’ici avec une victoire, il n’y avait rien de volé. Je m’en veux un peu…», glissait-il dans un sourire. Oubliant peut-être au passage que Ken Corral avait également eu, de son côté, une grosse occasion de donner la victoire au Swift dans les derniers instants.
Avec ce doublé, Hadji en est désormais à dix buts en neuf matches dans ce championnat. Il pointe ainsi au deuxième rang du classement des buteurs en BGL Ligue, à une rose d’Andreas Buch (Differdange). «Le classement qui m’intéresse le plus, c’est celui de la DN, celui qui peut nous ramener en Coupe d’Europe. Mais après, oui, j’ai celui des buteurs dans un coin de la tête. Quand tu es attaquant, tu es obnubilé par le but. J’aimerais être sacré meilleur buteur, comme mon frère Samir l’a été en 2018/2019 avec le Fola. Il avait mis 23 buts, je pense. Si je pouvais faire mieux, je pourrais alors le chambrer à la maison (il rit).»
Julien Carette