MONDIAL-2026 Les Rout Léiwen ont encore été épatants à domicile, contre la grande Allemagne, malgré l’absence de résultat. Pas de souci à se faire après une défaite comme ça !
Comment gagne-t-on des mètres? Comment gagne-t-on en possession après un terrible 15 % à Sinsheim, en infériorité numérique, le mois dernier? Comment existe-t-on contre un quadruple champion du monde? La réponse de Jeff Strasser tient en un système, à quatre derrière, à quatre dans l’entrejeu avec une surprise consistant à un rôle de perforateur confié non pas à Barreiro mais à «Kiki» Martins. Une réflexion couronnée de succès : à la pause, les Rout Léiwen ont eu 42 % de possession de balle et autant d’occasions de but que la Mannschaft.
À l’annonce de sa liste, le sélectionneur avait intégré les supporters au processus visant à créer l’exploit. Voire un miracle. Mais il n’avait pas demandé à ce que ce soit le stade qui pousse ses joueurs. Il avait inversé la logique. Pour lui, l’étincelle doit venir du terrain. Elle n’a pas tardé : Dardari a trouvé un décalage sur une jolie perforation de Barreiro, qui a redressé vers le premier poteau, où Sinani a giclé pour un plat du pied à peine trop croisé (10e). Et dans la foulée, le petit attaquant d’Augsbourg a envoyé un message à la Bundesliga, pour lui dire qu’elle n’aurait plus longtemps à patienter avant de le voir plus souvent sur le terrain : il a déclenché une course identique à celle qui l’avait vu marquer contre l’Irlande du Nord en ouverture de la campagne. Il a fixé Anton et Gortzka, les a déposés et armé… juste à côté (15e).
À la mi-temps, Bild s’enflamme
Alors oui, Wirtz, sur trois occasions, a étalé son désarroi actuel dans la zone de vérité. Celui de Leverkusen aurait sans doute ouvert le score. Celui de Liverpool a trouvé les gants de Moris, expédié dans les nuages (28e) ou s’est fait contrer par Olesen. C’est pourtant le Grand-Duché qui aurait pu retourner aux vestiaires avec un but d’avance si sur une passe en retrait catastrophique de Tah, Dardari avait devancé Baumann, qui dégage en catastrophe (40e). À la pause, Bild s’enflamme : «Le petit Luxembourg meilleur que nous à la mi-temps, c’est la grande honte qui nous menace».
Que les médias allemands se rassurent : le Luxembourg va se faire rattraper par son surrégime des quarante-cinq premières minutes et par le réalisme de son avant-centre, Nick Woltemade. Le grand échalas de Newcastle n’aura besoin que de deux occasions pour éviter que ne plane trop longtemps le doute. Sur un centre parfait de Sané et un petit ballon de Baku sur lequel il fait un très bon appel, il va mettre deux plats du pied imparables pour Moris (0-1 à la 49e et 0-2 à la 69e). Les deux fois, la classe de Wirtz a fait la différence puisque le garçon s’est éloigné de la surface pour distribuer de plus bas. C’est lui qui changera le jeu et déstabilisera une équipe grand-ducale qui commence naturellement à piocher.
Mais qui aurait pu revenir, si Dardari, décidément dans beaucoup de bons coups et qui a été brillant parce qu’il a joué simple, a surgi sur un ballon qui traînait, frappant en première intention, du gauche, au ras du poteau (51e). Résultat : pas de miracle. Ou pas d’exploit plutôt. Toujours un zéro pointé mais qui prend un relief fou avec ce genre de performance, qui renvoie à celles de l’Irlande du Nord ou de la Slovaquie, à domicile.