Mardi matin à l’aube, l’UNA Strassen embarquera pour la Finlande et Kuopio, et elle n’ira pas en Savonie du Nord pour y faire du tourisme mais bien pour aller chercher une qualification pour le 2e tour de la Ligue Conférence, qu’elle découvre cet été. Ce n’est pas ce que laissait présager, sur le papier, son rapport de force avec le Kuopion Palloseura, ou KuPS, et tout le mérite lui en revient : invité surprise de cette C4 à la faveur des exclusions du Swift et de la Jeunesse, le 6e de la dernière saison de BGL Ligue a parfaitement contenu l’actuel coleader du championnat finlandais, hier à Differdange (0-0). Avec un peu de réalisme, il aurait même carrément pu le battre… Fort, pour une première sur la scène continentale.
Face à une formation en pleine possession de ses moyens, puisque ce 1er tour tombe au beau milieu de sa saison, et dotée d’une expérience continentale deux fois supérieure à la sienne (81 apparitions européennes cumulées dans le onze de départ de KuPS, 39 côté UNA), l’espoir, pour Strassen, était de tenir le 0-0 le plus longtemps possible en attendant d’éventuels contres ou coups de pied arrêtés, ainsi que l’avait énoncé son capitaine Denis Agovic la veille du match. Ceux-ci sont venus après la pause.
En attendant, la première partie du plan a parfaitement fonctionné dans le premier acte où Özcan, le portier de l’UNA, n’a eu à s’employer qu’une fois, pour claquer une louche de Savolainen (35e). Pour le reste, malgré ses latéraux postés très haut sur le terrain, ses ailiers désertant leur couloir pour créer de la densité aux abords de la surface et une possession de balle quasi exclusive, il a manqué pas mal d’intensité et de mouvement dans les trente derniers mètres à KuPS pour ébranler des Strassenois très compacts et disciplinés.
Réduit à dix, KuPS peut remercier Kreidl
Alors que les quelques tentatives finlandaises, pour la plupart lointaines, ont soit fui le cadre (5e, 45+1, 45+5), soit été contrées (34e), soit fini dans la niche d’Özcan (35e), on en était presque, à la pause, à regretter le manque de justesse ou d’audace des hommes de Vitor Pereira sur leurs rares transitions : lorsqu’ils sont allés au bout des choses, Gonçalves a été à deux doigts de couper un bon centre de Zenadji en se jetant (45e).
Il a donc fallu attendre une tête non cadrée de l’entrant Azong à la 51e minute pour assister à la première tentative strassenoise du match, et celle-ci a auguré à la fois d’une seconde période où l’animation ne viendrait pas que des cuivres et chants du kop local, et surtout d’un temps fort pour l’UNA. Jani Honkavaara, le coach finlandais, a alors eu beau sortir du banc son meilleur buteur, Axel Vidjeskog (8 buts toutes compétitions confondues), les plus belles occasions après la pause ont bien été à mettre à l’actif des Strassenois, emmenés par un Azong particulièrement remuant.
Mais il a manqué aux équipiers d’Edis Agovic ce côté tueur qui fait toute la différence en Coupe d’Europe : profitant d’une feinte d’Azong, Gonçalves a perdu son duel avec Kreidl (63e), à nouveau décisif ensuite sur la tête de Bernardelli et la reprise de Dadashev qui a suivi (71e). De quoi donner, contre toute attente, pas mal de regrets à l’UNA, d’autant plus qu’elle a fini en supériorité numérique après l’expulsion de Cissé, coupable d’un mauvais geste envers Matheus (75e), par ailleurs intéressant pour sa première sous le maillot strassenois. Mais aussi beaucoup d’espoirs en vue du match retour, jeudi prochain à Kuopio.
Mustafic gagne mais rechute
Un international luxembourgeois disputait également le 1er tour aller de cette C4, hier. Titulaire avec le FK Sarajevo à Aktobe (Kazakhstan), un gros mois après s’être luxé l’épaule lors de sa première cape avec les Roud Léiwen en France, Mirza Mustafic a dû sortir dès la 26e minute. C’est du banc qu’il a vu son équipe faire la différence en toute fin de match et prendre une option sur la qualification (0-1).