C’est avec un groupe quasi inchangé que les Roud Léiwinnen tâcheront en septembre, contre l’Irlande du Nord puis en Angleterre, de bien finir une campagne éliminatoire du Mondial-2023 jusqu’ici prometteuse.
Des 23 joueuses convoquées en juin pour affronter le Cap-Vert (victoire 2-1) et la Belgique (défaite 6-1) en amical, et entre-temps la Lettonie (défaite 1-0) en éliminatoires du Mondial-2023, 17 ont été rappelées ce jeudi par Dan Santos pour affronter l’Irlande du Nord à Esch-sur-Alzette puis l’Angleterre chez elle, à Stoke-on-Trent, en clôture de cette campagne qualificative.
La confirmation, s’il en fallait une, que le sélectionneur a trouvé son ossature, et une stabilité appréciable pour les Roud Léiwinnen, en particulier sur le plan défensif où les huit joueuses retenues étaient déjà là en juin, et peuvent s’attendre à être mises à contribution par les Nord-Irlandaises, qui leur ont passé quatre en ouverture il y a un an à Larne (4-0), et surtout face aux Anglaises, fraîchement sacrées championnes d’Europe chez elles et qui avaient soigné leur goal-average au Stade de Luxembourg lors de la 2e journée (0-10).
Kate Thill épargnée, Catherine Have bientôt retraitée
Dans ce secteur, les automatismes primeront donc, une logique fatale à Sadine Correia, qui a pris le train en route et est apparue «un peu perdue» face aux Belges, un match lors duquel Jill De Bruyn, qui a décidé d’arrêter sa carrière, avait été mise à l’honneur. Ce qui devrait, très prochainement, être le cas de Catherine Have : en dépit d’une importante progression qui lui a permis de se faire une place dans le onze, ce rassemblement international sera son dernier.
Après quoi l’arrière de Wormeldange «va prioriser d’autres aspects» que le football, a indiqué en conférence de presse Dan Santos, forcément embarrassé de perdre «celle qui a le plus évolué» la saison passée, au point de passer de «remplaçante voire presque pas convoquée» à «titulaire indiscutable», mais à son poste, la relève existe, incarnée par Ashley Delgado et Mariana Lourenço, toutes deux âgées de 18 ans et appelées à prendre du galon lors des éliminatoires de l’Euro-2025, qui débuteront en mars 2023.
Comme Rachel Kirps, passée cet été – à l’instar de Caroline Jorge – au Standard de Liège, dont elles ont intégré l’internat et l’équipe U20. La première a même effectué la préparation avec l’équipe première et pris part à un amical contre Fribourg, mais elle paie une concurrence d’autant plus forte dans l’entrejeu qu’Edina Kocan et Kelly Mendes effectuent leur retour. «Il y a un bouchon à son poste, observe Dan Santos, mais elle jouera plus régulièrement avec nous lors de la prochaine campagne. Elle doit patienter un peu.»
Elle n’est pas la seule : ses qualités, bien que nombreuses, n’étant pas franchement adaptées au type de rencontres qui attend les Lionnes à Emile-Mayrisch et au 365Bet Stadium (30.000 places), Kate Thill (Purple Knights, Etats-Unis), auteure d’un but (sur 8) dans ces éliminatoires, ne traversera pas l’Atlantique. Son sélectionneur lui a préféré la novice Nathalie Ludwig (Rosport) et la revenante Martine Schon (Wincrange), aux profils plus adéquats selon lui.
Un point contre Irlande du Nord, l’espoir
«Ce sont des joueuses très fortes dans le repli défensives, or il faudra couvrir beaucoup de mètres et de kilomètres et fermer les espaces, justifie Dan Santos. Ce ne sont pas les qualités principales de Kate, et ça n’aurait pas été un cadeau pour elle de la prendre.» Ce, même si «le plan de jeu sera différent en Irlande du Nord», où le technicien entend «mettre en place une équipe assez technique» et espère voir ses protégées «avoir la possession par moments, jouer au ballon, construire de derrière et essayer d’aller de l’avant».
Et ainsi, pourquoi pas, ramener ce point qui manque à ses yeux au bilan luxembourgeoises dans ces éliminatoires, la faute au «mauvais timing» du match en Lettonie, reporté de novembre 2021 à juin et où les Roud Léiwinnen ont concédé un revers (1-0) qui ne devrait toutefois pas les priver d’une honorable 4e place dans ce groupe D, devant les Macédoniennes et les Lettones et derrière, logiquement, les Anglaises, Nord-Irlandaises et Autrichiennes, toutes présentes cet été au championnat d’Europe.
À domicile, les «Three Lionesses» l’ont même remporté, pour ce qui constituait leur premier sacre majeur, et leurs retrouvailles avec leur public, le 6 septembre à Stoke, sera autant l’occasion pour elles de communier avec leur public que de célébrer les néo-retraitées Ellen White et Jill Scott. Pour les Luxembourgeoises, l’objectif sera alors de «gâcher la fête», ou plus modestement de «faire bonne figure et ne pas prendre de valise», pour «bien finir» une campagne assez prometteuse.
Simon Butel
La liste des joueuses retenues
Gardiennes : Emma Goetz (Fribourg/All), Lucie Schlimé (Bettembourg), Anaïs Weyer (Metz/Fra)
Défenseuses : Isabel Albert (Bettembourg), Jessica Becker (Wormeldange), Ashley Delgado (Diekirch), Kimberley Dos Santos (RFCU), Catherine Have (Wormeldange), Emma Kremer (Junglinster), Mariana Lourenço (Diekirch), Noémie Tiberi (Junglinster)
Milieux : Marta Estevez (RFCU), Edina Kocan (RFCU), Kelly Mendes (Mamer), Laura Miller (Standard/Bel), Charlotte Schmit (Fribourg/All), Marisa Soares (Differdange)
Attaquantes : Caroline Jorge (Standard/Bel), Joana Lourenço (Diekirch), Nathalie Ludwig (Rosport), Julie Marques (Wincrange/Wiltz), Martine Schon (Wincrange/Wiltz), Amy Thompson (Mamer)