Tout était bouclé avec Minnesota, mais le défenseur central international Seid Korac a tout envoyé bouler pour privilégier le tremplin Vojvodina à la toute dernière minute.
L’ancien Rodangeois quitte Degerfors, comme prévu, après la relégation en D2 suédoise. Mais alors qu’il était très fortement attendu aux États-Unis, voire en Pologne ou en Écosse, il a opéré une volte-face complète à quelques heures de la fin du mercato, surprenant tout le monde, dont Minnesota, qui pensait avoir bouclé l’affaire. Pour rejoindre le FK Vojvodina Novi Sad, actuel 7e de D1 serbe.
On vous attendait pour quatre ans à Minnesota et vous surprenez tout le monde en signant deux ans et demi pour le club serbe basé à Novi Sad. Pourquoi ?
Seid Korac : Parce que ça me plaît plus de venir ici! J’étais vraiment très très très proche de Minnesota. Tout était réglé. Mais quand mon agent m’a annoncé que Vojvodina me voulait, j’ai dit «Non, non, c’est là que je veux aller.» Et tout a changé au dernier moment. Sans même savoir quel est le salaire, j’ai dit que je voulais le faire. Bon, le salaire, il est parfait et je suis plus que content, mais c’est surtout que c’est le troisième plus grand club de Serbie, qui a envoyé tellement de joueurs dans des grands clubs : Dusan Tadic (Southampton, Ajax, Fenerbahçe…), Sinisa Mihajlovic (Roma, Sampdoria, Lazio, Inter…), Milan Jovanovic (Standard, Liverpool, Anderlecht…). En plus, je parle la langue. Mes parents viennent de pas loin. Mon père était content.
Ce changement de cap n’a pas dû plaire à Minnesota…
(Il sourit) Oui, à Minnesota, ils sont fâchés. Cela faisait trois semaines que l’on discutait et tout était bouclé à 95 %, je dirais. Mais c’est comme ça le foot! C’est mon choix et je ne peux pas me laisser dicter mon choix de carrière par un club.
Mais on est d’accord sur le fait que vous optez pour un championnat… plus faible ?
Ah c’est à 100 % sûr, ça, que la MLS est d’un niveau supérieur au championnat serbe. Mais attention : la Ligue serbe a un côté historique qu’il ne faut pas négliger parce qu’elle permet aussi d’envoyer beaucoup de joueurs dans des championnats du top 5 européen, chaque année. C’est grâce à cet argument que vous pouvez comprendre mon choix, qui a été difficile : j’ai dit non à un contrat de quatre ans aux États-Unis, surtout parce qu’il était hors de question que je finisse ma carrière là-bas! C’est très dur de revenir dans un bon championnat en Europe si on part là-bas. Plus dur qu’en restant en Europe. Et avec Vojvodina, on a un plan : qu’ils gagnent de l’argent avec moi et que je trouve un grand championnat. Que tout le monde soit gagnant.
Je ne peux pas me laisser dicter mon choix par un club
Minnesota renâclait à payer votre indemnité de transfert à Degerfors (estime à un demi-million par le site Transfermarkt). Novi Sad n’a pas fait autant d’histoires ?
Je ne peux pas vous dire quel était le montant, je n’ai pas le droit, mais oui, Minnesota a négocié. Pas Novi Sad. Ils ont mis l’argent sur la table et ils ont dit «Prenez et on n’en parle plus.» Avec eux, l’argent n’a jamais été un problème. Cela aussi, c’est un signe encourageant.
Quel est l’objectif sportif qu’on vous a proposé ?
Cette année, on vise au moins la 3e place. Et on veut aussi gagner la Coupe. Les dirigeants ne sont pas contents avec la première partie de saison, qui a été horrible pour un club habitué à jouer très régulièrement l’Europe. Ils ne sont pas là où ils veulent être.