(Les Luxembourgeois à l’étranger) Poltava veut faire top 3 cette saison. Alors forcément, au moment de rencontrer le Shakhtar Donetsk, il joue gros.
C’est juste avant la dernière trêve internationale qu’un Olivier Thill en plein bourre avec son club nous accordait une interview dans laquelle il faisait ce curieux mais compréhensible aveu : le Vorskla Poltava est ambitieux, veut faire top 3, mais… sait d’avance qu’il ne pourra pas faire mieux que troisième. «Le Dynamo Kiev et le Shakhtar Donetsk sont trop costauds pour nous», avait-il assuré en riant.
Ce renoncement s’appuie sur une histoire à sens unique du football ukrainien : depuis 1993, aucun autre club que ces deux-là n’a remporté le championnat. Soit 16 titres pour Kiev et 13 pour Donetsk. D’ailleurs, 96,66 % du temps, quand l’un n’est pas premier, c’est qu’il est deuxième. Il faut remonter à 2014 pour trouver Dnipro installé en 2e position. Statistiquement, effectivement, le Vorskla n’a donc aucune chance.
Mais c’est sans doute le moment idéal pour prendre le Shakhtar Donetsk. Les hommes de Roberto De Zerbi viennent de se manger une claque à cinq doigts de la part du Real Madrid à la maison, en Ligue des champions et cela doit laisser des traces.
Pour Olivier Thill et dans une moindre mesure son frère Vincent (toujours occupé à travailler sur son grand retour à la compétition après son opération d’une pubalgie), ce n’est pas du luxe. Car leur Vorskla va accueillir ce monstre constitué d’une grosse colonie brésilienne avec la perspective de le dépasser au classement, rien que ça.
Une seule victoire en huit saisons
Porté par son patron «Oli» (10 matches, 5 buts, 4 passes), l’actuel 3e de Premier League ukrainienne passera devant son hôte du week-end s’il l’emporte. Et il commencerait forcément à instiller un petit doute après douze journées, c’est-à-dire une demi-saison, moins trois rencontres.
Ce n’est pas forcément l’hypothèse la plus plausible, puisque sur leurs seize dernières oppositions de championnat, le Vorskla ne l’a emporté qu’une fois. On appelle ça un blocage. Mais «Oli» a peut-être la clef. Après tout, son frangin, Sébastien, sait faire : son Sheriff n’a-t-il pas battu contre toute attente, le 15 septembre dernier, ce même adversaire en Ligue des champions (2-0)?
Espérons que le fluide se transmette dans la famille. Et que ce week-end, le Vorskla pose les bases d’une future qualification continentale, dans quelques mois. Reste à savoir dans quelle compétition.
Pas plus tard qu’en début de semaine, l’agent de Christopher Martins, dans ces colonnes, avait proclamé que le Grand-Duché possédait aujourd’hui «quatre à cinq joueurs de niveau Ligue des champions». Selon lui, Olivier en fait partie. Reste à le prouver ce samedi.
Julien Mollereau