Ce samedi (à 15 h), le Luxembourg a rendez-vous avec Chypre au stade Josy-Barthel. La dernière fois que ces deux sélections se sont rencontrées, il y avait déjà un Thill et un Deville sur la feuille de match. Mais il s’agissait de Serge, le père d’Olivier et Vincent, et de Frank, le paternel de Maurice. C’est vous dire si cela date…
C’est bien simple, ce samedi, à un jour près, cela fera pile 23 ans. C’était le 11 novembre 1997 du côté de Limassol dans le cadre des éliminatoires de la Coupe du Monde 1998. Et cela faisait suite à un match aller perdu au Barthel 1-3 par les Roud Léiwen un gros mois plus tôt. Les troupes de Paul Philipp s’étaient inclinées 2-0 sur le sol chypriote, deux buts encaissés dans les dernières minutes.
«Sincèrement, je ne me souviens pas de grand-chose, si ce n’est que j’avais manqué un belle occasion», glisse un Serge Thill (51 ans) qui compte 14 sélections sous le maillot national. À l’époque, ce dernier venait de faire son retour à Grevenmacher après avoir passé quelques saisons du côté d’Athus en D4 belge. «J’avais été un peu viré de l’équipe nationale mais j’avais fait mon retour lors de mon passage en Belgique. J’ai encore joué un peu avant d’arrêter. Vous savez, la sélection à cette époque, ce n’était pas comme aujourd’hui…»
«Olivier m’a dit que je devais réentraîner afin de former son fils»
Aujourd’hui, on retrouve donc deux de ses fils dans le groupe de Luc Holtz, un autre de ses anciens équipiers : Olivier et Vincent. En attendant peut-être le retour de Sébastien…
Olivier Thill (23 ans, 25 sélections)
«C’est compliqué pour lui en ce moment à Oufa», glisse un père qui fait référence au fait que son fiston a été versé en réserve par son club russe. Ce dernier voulant le pousser vers la sortie. « On verra s’il y a une possibilité de partir ailleurs pour lui. Mais ce ne sera pas simple… » Car si le mercato est toujours ouvert jusqu’au 17 août en Russie, les marchés se sont refermés cette semaine dans la plupart des autres championnats. « Revenir en sélection lui apporte une vraie bouffée d’air frais. Cela lui change les idées. Et à l’heure actuelle, c’est mieux pour lui de s’entraîner avec le groupe de Luc Holtz qu’avec son club… »
Un Olivier Thill qui est aussi devenu papa d’un petit garçon voici peu. «Oli m’a dit que je devais me mettre à réentraîner», sourit Serge. «Pour réussir à le former aussi bien qu’on l’a fait avec ses frères et lui.» De là à voir une autre génération de Thill dans quelques années en équipe nationale…
Vincent Thill (20 ans, 31 sélections)
«Lui, il se sent vraiment bien actuellement » sourit Serge Thill. «Il a fait le bon choix en partant à Madère cet été. Il évolue dans un bon petit club de D1 portugaise, est heureux et confiant.» Forcément, à son âge (20 ans), il a besoin de beaucoup jouer. Son évolution passe par là. «Là, il va pouvoir progresser en étant titulaire à un tel niveau. Maintenant, à lui de continuer sur ce rythme-là.»
Sébastien Thill (27 ans, 9 sélections)
L’aîné de la fratrie est bien parti cette semaine pour son nouveau club de Tambov, en D1 russe.
«Je l’ai encore eu au téléphone ce matin (NDLR : vendredi). Cela a vraiment été très compliqué d’obtenir son visa pour se rendre en Russie. Pendant ce laps de temps, il a continué à s’entraîner avec le Progrès. Désormais, c’est à lui de démontrer ce qu’il vaut dans son nouveau club.»
S’il joue dans un championnat comme la Premier League russe, il a forcément des chances de pouvoir retrouver l’équipe nationale et donc d’augmenter son total actuel de 9 sélections. La dernière commençant à dater (2017). «Il a davantage de chances en évoluant là-bas, effectivement. Rien que le rythme des entraînements va le faire encore progresser.»
Son choix de tenter sa chance dans le monde pro à 27 ans a un peu surpris son paternel. «Au début, je lui ai dit qu’il était bien ici, avec un bon travail. Qu’il devait faire attention. Après, quand il a eu son congé sans solde, j’ai un peu changé et lui ai glissé qu’il devait tenter sa chance.» Le fait que ses frères sont pros à l’étranger a forcément dû l’influencer dans son choix. «Pour rejoindre une telle destination, il devait vraiment avoir très envie. Il voulait tenter sa chance au moins une fois dans le monde pro. Après, on verra comment cela se passera…»
Serge Thill n’a en tout cas pas perdu l’idée de voir trois de ses quatre fils en sélection ensemble. «Vous connaissez un père qui n’en rêverait pas, vous?»
Julien Carette