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[Football] Rosport obligé de défendre son attaque


Marc Thomé cherche «quelqu'un capable de planter 15-20 buts et de jouer le "gegenpressing"».(Photo : Luis Mangorrinha)

Weirich alpagué par Strassen, Biedermann sévèrement courtisé par le RFCU, le Victoria réfléchit à la suite.

Sur les bords de la Sûre, il n’y a pas la moindre petite goutte d’inquiétude. Même si le championnat devait s’arrêter, on en est sûr, l’équipe de Marc Thomé (l’une des plus épatantes du début d’année 2020, quand le coronavirus n’était encore qu’un problème chinois) passera entre les gouttes : aujourd’hui confortablement calée dans le ventre mou de la DN, elle ne veut pas croire au scénario échafaudé par ceux que ça arrange, et qui voudrait qu’en cas d’interruption, on se base sur les positions à la fin des matches aller, quand Rosport était relégable. «Ils ne peuvent tout simplement pas faire ça, sourit Marc Thomé. Ce serait plus que bizarre de ne pas tenir compte de matches qui ont pourtant eu lieu.»

Le technicien parle là des quatre rencontres retour déjà disputées, au cours desquelles son équipe, réorganisée depuis l’arrivée du petit Mathieu Leroux, a inscrit sept but, pris sept points (en battant la Jeunesse et en accrochant Pétange) et failli faire plier le Progrès chez lui (2-1).

Quelque chose était en train de se mettre en place. Et voilà que tout risque de se détraquer avec l’ouverture de la chasse. Strassen, déjà, a annoncé un accord avec Florian Weirich pour une durée de trois ans. Et le RFCU s’est focalisé sur Aleksander Biedermann. Deux pointures dont l’une a déjà filé à la concurrence alors que la seconde peut rejoindre la capitale. De guerre lasse pour le premier et semi-combatif sur le second, Thomé en a pris son parti : «Weirich, c’est l’un des trois meilleurs joueurs du pays. On voulait le garder, mais vu la crise, on ne pouvait pas s’aligner sur la proposition de Strassen. Regardez les gens qui y vont : Payal, Siebenaler… pas des petits contrats à chaque fois…» Et pour Biedermann ? «On peut demander ce qu’on veut puisqu’il lui reste un an de contrat. Le RFCU n’a pas encore formulé d’offre. Il peut partir, mais il faut qu’on trouve mieux et à un prix abordable.»

«Nos clubs risquent d’être encore plus riches que leurs voisins français, belges ou allemands»

Dans un contexte de crise mondialisée et de football européen moribond, cela s’annonce-t-il, selon lui, plus facile ou plus compliqué qu’auparavant ? «Il risque d’y avoir beaucoup de joueurs sur le marché et les clubs luxembourgeois risquent d’être encore plus riches que leurs voisins français, belges ou allemands. Les prix vont être cassés en plus.» Bref, Biedermann a ses chances.
D’autant qu’il n’était pas des très bons matches de ce début d’année 2020. Mais qu’il pèse 20 buts en 42 apparitions en DN. Cela situe le niveau de ce que Rosport recherche pour reconstruire son attaque. «Quelqu’un capable de planter 15-20 buts et de jouer le « gegenpressing »», lâche Thomé. Rien que ça.

«Si le RFCU veut nous céder Mabella, je prends !»

Il a donc déjà prévu de renouer contact avec l’agent de Mathieu Leroux («Qui restera ! Il était venu se relancer, mais on ne se relance pas en quatre matches. Il lui faut des statistiques pour repartir») pour voir s’il n’aurait pas en magasin un profil français capable de s’entendre avec les priorités absolues que s’est fixées le staff (Terauchi, Valente et donc Leroux sont à conserver). Rosport, en position de force, s’imagine même déjà effectuer une contre-proposition au Racing :

«S’ils veulent nous céder Mabella, moi, je le prends, il irait pile-poil dans notre schéma et, en plus, chez eux, il est obligé de jouer dans un couloir désormais.» Tout ça pour dire que Rosport se fait déplumer, mais avec sérénité.
J. M.