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[Football] RM Hamm Benfica : «Ça dérange qu’on soit 3e»


(Photo Marcel Nickels)

 Le RM Hamm Benfica est sur le podium. Son coach, Dan Santos, est persuadé que c’est mal vu.

Hors de question de sortir du plan : le RM Hamm Benfica va réintégrer le ventre mou dare-dare.

Hamm est 3e après un quart de championnat. C’est purement anecdotique?

Dan Santos : Le classement ne compte pas. Il n’y a que les points qui comptent. Le classement, c’est là pour faire plaisir aux supporters mais ce qui compte, c’est de ne pas être 12e au soir du 13 mai.

On a plutôt l’impression que vous êtes parti pour un maintien tranquille plutôt qu’une galère jusqu’à la fin.

Je suis convaincu que le Fola et Differdange vont revenir et finir dans les quatre premiers. En fin de saison, la logique sera de retour. Et vous savez, en football, il faut se méfier : regardez la remontée incroyable de Rosport la saison passée alors que tout le monde le croyait mort.

Oui enfin, il y a toujours un empêcheur de tourner en rond par saison et cela pourrait aussi très bien être vous.

Je sais que ça dérange qu’on soit 3e. Qu’on soit là. En tout cas quand on voit les commentaires. Personne ne semble dire ou même penser qu’on le mérite. En fait, je ne le pense pas, je le sais. Benfica, ça dérange. C’est dommage. Mais ça nous rend plus forts et nous donne envie d’être remarqués pour nos résultats.

Vous avez l’impression que ce reproche de communautarisme attaché au nom du club et à sa politique n’est pas un cliché?

Je trouverais ça grave de juger les gens sur leur nationalité. Mais bon, les points qu’on a pris, on les a tous mérités.

Ce n’est pas toujours facile d’être de Benfica

C’est un hasard si vous dites ça après la sortie de Henri Bossi, le coach d’Hostert, qui se plaignait que la FLF ait nommé un trio arbitral à connotation lusophone pour diriger votre match de dimanche?

Pas de polémique! C’est oublié! J’espère juste que cela ne va pas se généraliser. Moi, en tout cas, je suis de nationalité luxembourgeoise et d’origine portugaise. Dans cet ordre. C’est le cas de beaucoup de mes joueurs et de plus en plus d’autres joueurs en Division nationale et dans le football luxembourgeois. Et je n’ai pas constaté la moindre différence de traitement pour mon équipe depuis le début de saison.

Vos joueurs partagent-ils ce souci de ne pas être regardés différemment?

L’un ou l’autre ancien du club sait que ce n’est pas toujours facile d’être du RM Hamm Benfica. Bon, voilà, c’est comme ça. Il y a 20 ans, c’était les Italiens. Dans 20 ans, ce sera peut-être les Français… Ce n’est pas bien grave tout ça.

Parlons football alors : vous voilà sur le podium, mais avec seulement la septième attaque de Division nationale. Vous vous attendiez à mieux?

Non.

Ça, c’est une réponse cash.

Ma priorité, c’est d’avoir la meilleure défense. Certains coaches préfèrent gagner leurs matches 4-1. Moi, je préfère 2-0. Si on n’encaisse pas de but, ça veut dire qu’on n’a pas commis beaucoup d’erreurs. Dimanche, contre Hostert, on aurait pu gagner 4-0 mais je préférais assurer le coup derrière et qu’on n’encaisse pas de but.

La Jeunesse, que vous venez de passer au classement, fait le pari inverse pour tenter de ramener les gens au stade. Vous, vous n’êtes pas frustré, connaissant l’énorme base de sympathisants benfiquistes du pays, de continuer à plafonner à environ 450 spectateurs de moyenne, malgré vos bons résultats du moment?

Les résultats commencent seulement à arriver maintenant. Ce n’est que quand on en aura sur la durée que les supporters viendront plus régulièrement. Attention, on garde l’envie de décoller aussi dans ce secteur. C’est d’ailleurs pour ça que nous aussi, on aimerait décaler le maximum de nos matches.

Dimanche, on a pu s’apercevoir qu’après seulement un mois de retour à la compétition, Ronny Souto avait déjà fait main basse sur le jeu de votre équipe, s’installant en plaque tournante encore plus que ce qu’il pouvait faire au Fola ces dernières années. Il pourra tenir, physiquement, à un tel rythme?

Ce rôle, c’est lui et moi qui l’avons défini. Ensemble. (D’un air malicieux) J’avais dit que j’espérais qu’il ferait une vingtaine de matches, mais dans ces 20 matches, j’avais déjà calculé qu’il en raterait quatre en août. Et j’en avais retranché encore deux dans l’éventualité de suspensions.

Il fera donc une saison complète, sans être ménagé le moins du monde. À 38 ans.

On sait comment gérer ça. Il a effectué la préparation physique avec nous. Puis un programme individuel durant ses vacances d’août. Et on a organisé deux amicaux à son retour juste pour lui, pour qu’il puisse prendre du temps de jeu. Il connaît son corps et pour l’instant, il est exemplaire. D’ailleurs, vous avez dû remarquer qu’il s’était montré bien plus offensif en première période, contre Hostert, qu’en deuxième. Il a alors plus reculé et laissé Eurico monter d’un cran. Bref, on gère ses temps forts.

Vous n’avez pas peur d’être dépendant de lui?

Non, parce qu’on a pris beaucoup de points sans lui en août. Donc on sait faire. Si on avait fait 0 sur 16, oui, on pourrait discuter.

L’expulsion un peu ridicule d’Eurico, dimanche, elle vous embête beaucoup vu votre profondeur de banc?

Non. Il a eu un blackout, on en parlera. Mais il purgera son match en réserve. S’il avait dû le purger avec nous, oui, ça m’aurait embêté. Et c’est justement à cause de la profondeur de banc que je vous disais que le classement était anecdotique. Il arrivera un moment où on se retrouvera dans le ventre mou.

Vous aviez tablé sur combien de points à la trêve?

J’espérais de 15 à 18.

Vous y êtes presque déjà.

Je m’étais basé sur les 11 points à la trêve de la saison passée. En me disant que si on en prenait six de plus, donc 17, on serait bien. Mais je ne revois pas le chiffre à la hausse. Peut-être que début décembre, on en sera à 15 points, allez savoir… Aujourd’hui, donc je ne regarde pas le classement. Je regarde juste les 9 points d’avance qu’on a sur le barragiste.

Entretien avec Julien Mollereau