Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
COUPE Le défenseur central revient fort en grâce sur la fin de saison. Et va disputer sa quatrième finale de Coupe.
Quelle était la position de Ricky Delgado dans la hiérarchie des défenseurs centraux, au mois de juillet, quand Carlos Fangueiro s’est élancé à la conquête de l’Europe ?
Il y avait là Skenderovic, qui venait de suivre le coach du F91 dans sa nouvelle aventure et partait tout naturellement avec un petit avantage sur le reste de la concurrence puisqu’il avait la force de l’habitude, mais aussi l’indéboulonnable Jerry Prempeh, pilier de la conquête du titre hesperangeois la saison passée, ainsi que le très expérimenté Jaime Simoes, plus de 250 matches professionnels, majoritairement au Portugal et voulu par le coach.
Alors ? Quelle place pour Delgado. Quatrième ? Toujours est-il que l’ancien international n’a disputé que 44 minutes de la campagne continentale, longue pourtant de six rencontres. Et deux petites apparitions en BGL Ligue, en août, quand il fallait faire tourner l’effectif pour reposer les premiers choix.
L’étiquette était là, collée sur son front : simple variable d’ajustement. Et ce n’est pas la première fois qu’on enterre le joueur formé à la Jeunesse Esch, dont on se demandait déjà s’il parviendrait à jouer régulièrement au F91. Il y fera finalement 25 matches en 2020/2021 et 26 en 2021/2022.
En Coupe, il aura été vraiment décisif
Mais là, dans un effectif encore plus monumental, celui d’un Swift suffisamment étoffé pour bâtir deux équipes capables de jouer le titre, on ne voyait pas où pouvaient se nicher ses chances de revenir aux affaires. Et cette saison, sa résurrection coïncide avec non pas l’arrivée de Roland Vrabec au Holleschbierg, mais plutôt avec l’opération reconquête lancée par le coach allemand au sortir de la trêve hivernale. Delgado a séduit par défaut. Prempeh et Simoes ont fait quatre matches de BGL Ligue en 2024 avant d’être mis de côté, alors que Skenderovic s’est blessé à une hanche.
L’alternative était toute trouvée. Pourtant, avec lui, le Swift n’aura pas fait beaucoup de clean-sheets sur la phase retour : un seulement quand il aura été titularisé. Mais c’est en Coupe qu’on le retrouve majestueux. Match autoritaire à la Jeunesse (0-2), où il est crédité d’un 8 et où Hesperange bat l’équipe en forme avec une autorité qu’on ne lui avait plus vue depuis longtemps.
Match solide à Strassen (0-2) où son goût du duel s’est doublé d’une remise de la tête décisive sur le penalty qui amène le deuxième but. Et son sourire du coup de sifflet final en dit long : même lui ne s’imaginait pas vivre une fin de saison aussi belle.
De fait, il va vivre, le 9 mai, sa quatrième finale de Coupe, avec son troisième club différent. C’est une occasion rare d’étoffer encore un peu plus un palmarès qui compte déjà deux titres de champion (2022 et 2023) et une Coupe (2013).
Pour ça, il lui faudra notamment contenir l’un des hommes en forme du moment, le volubile Jarmouni, qui a de son côté profité de ces deux semaines anglaises pour donner une passe décisive en quarts et scorer en demies.
Le choc sera frontal. Et Ricky aura pour lui le poids de l’expérience. Son envie, également, de verrouiller une nouvelle campagne européenne encore pas acquise, lui qui compte déjà 18 apparitions sur la scène continentale…
