Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
L’équipe de France, toute la fin de semaine, a enchaîné les moments forts qui prouvent l’évidence : elle est déjà en mode Euro. C’est-à-dire cynique.
Faut-il s’inquiéter pour ce Luxembourg décimé qui, dans 48 heures, se retrouvera face à Kylian Mbappé et ses coéquipiers aux ambitions assumées : remporter l’Euro? Techniquement et c’est une évidence : oui. Historiquement, c’est à espérer : non.
Ces derniers jours, les conférences de presse se sont enchaînées et elles ont rallumé certains souvenirs récents dans l’inconscient collectif. La France veut remporter la compétition qui s’ouvrira dans deux semaines en Allemagne et pour conquérir ses trophées, elle s’est toujours avant tout appuyée sur un système défensif. Quand bien même elle possède quelques-uns des attaquants les plus dangereux de la planète, les troupes de Didier Deschamps pensent toujours avant tout à bien cadenasser. Ces derniers jours, les conférences de presse se sont enchaînées et lors de la première depuis Clairefontaine, Antoine Griezmann, l’un des tauliers de ce groupe, l’a redit bien clairement en évoquant la stratégie des derniers titres tricolores : «Ce style défensif, c’est peut-être chiant à regarder mais ça fait gagner.»
66,66 % des matches à deux buts ou moins
Même avec Mbappé, même avec Griezmann, même avec Dembélé, même avec Giroud… depuis le tournant de l’année 2022 avec finale de Coupe du monde dans l’intervalle, la France a fini 66,66 % de ses 27 matches en marquant deux buts maximum. Cela ne l’a pas empêché de cartonner Gibraltar 14-0 lors des derniers éliminatoires, mais c’est plutôt l’exception à la règle : théoriquement, le Luxembourg ne risque pas l’humiliation malgré sa dizaine d’absents majeurs.
Seulement les premières vraies séances ont rappelé que tout le monde dans ce groupe tricolore va bien et tout spécialement l’aspirateur de l’entrejeu, N’Golo Kanté, rappelé surprise et qui a abattu un travail physique impressionnant lors de la séance d’hier.
Il n’empêche, la veille, le défenseur central de Liverpool, Ibrahima Konaté, a redit avec un peu plus de précision encore ce que sous-entendait Griezmann quelques jours plus tôt : «On va souvent jouer selon l’adversaire. Cela a toujours fonctionné donc pourquoi changer. Le plus important c’est de punir l’adversaire et de marquer le plus rapidement.» Peu de chance que Deschamps cherche à s’adapter à un Grand-Duché déforcé. Mais avant Saint-Symphorien, entendre les Bleus parler de leurs devoirs défensifs avant même d’évoquer leurs obligations offensives, c’est quand même un peu rassurant.
