L’attaquant de la sélection, décisif dans un match de Coupe… perdu mardi contre le Fortuna Düsseldorf, se prépare à une triste fin de saison.
On ne peut pas dire que le football de club ait réservé beaucoup de joies à Danel Sinani depuis son départ de Dudelange en juillet 2020. Des prêts en cascade, une relégation avec Waasland-Beveren, une autre avec Wigan, la déception de ne pas monter en Premier League avec Huddersfield dans un match de barrage d’anthologie à Wembley. Cherchez les sourires…
Sankt Pauli et la 2e Bundesliga devaient être, enfin, sa rédemption. Mais pour une fois qu’un de ses clubs ne joue pas le maintien… lui continue de ne pas jouer du tout en 2024. Pas plus qu’en 2023, en fait. Le début de la phase retour, après les fêtes, est une terrible continuation de la phase aller et sa vie ne change pas.
Seulement 106 minutes de jeu
Bilan depuis août : aucune titularisation en championnat, six minuscules bouts de match pour un total de 106 minutes (soit le 17e temps de jeu de l’effectif chez les joueurs de champ) et une implication dans… zéro but. Mais quand on pense qu’il ne peut pas tomber beaucoup plus bas, il y parvient à son corps défendant : depuis mardi soir, il n’a même plus la Coupe pour se faire plaisir. Le leader s’est en effet laissé surprendre par le Fortuna Düsseldorf (2-2 ap, 3-4 tab).
Et même en ayant été décisif (une passe décisive sur un joli centre travaillé pour l’égalisation à la 120+1 et un tir au but réussi pour porter le score à 3-1 avant que ses coéquipiers ne s’écroulent) en rentrant très tard sur la pelouse, Sinani a le droit d’avoir des doutes sur ce qui l’attend d’ici au mois de mai. Le vide?
Valeur marchande divisée par deux en 6 mois
En quatre rencontres de Coupe et même en ayant fait banquette en 8es contre Hombourg, l’ailier droit avait au moins eu un peu plus de temps de jeu dans cette épreuve (130 minutes) et la perspective d’une demi-finale de la Pokal. Elle s’est évaporée d’un coup, ainsi que certaines illusions : s’il est entendu qu’on gère les entrées en jeu en fonction des besoins du moment, son coach lui a quand même mis un petit coup derrière la tête, mardi soir. Il n’est que le quatrième joueur offensif à avoir pénétré sur la pelouse du Millerntor, malgré l’évidente urgence de la situation. Même des garçons qui comptaient 18 (Boukhafa) et 38 minutes (Maurides) de temps de jeu en championnat jusque-là lui ont d’ailleurs été préférés.
Avec tout ça, Danel Sinani, qui avait en mai une valeur marchande d’1,5 million, l’a vue fondre à 800 000 euros et ne pourra même pas se faire du bien en mars, avec la sélection, puisque l’UEFA lui a infligé une suspension de deux matches après son expulsion pour une semelle en novembre, contre le Lichtenstein (0-1). Privé de Géorgie notamment, il ne sera pas question de redresser la barre après un automne en pente plus que douce avec les Roud Léiwen, alors que son été 2023 des éliminatoires de l’Euro avait été beau (trois buts en trois matches en juin et septembre). Bref, on espère l’ancien Dudelangeois et Racingman très solide mentalement. Il va en avoir besoin.