ÉLIMINATOIRES DU MONDIAL-2022 C’était la Saint-Ronaldo, hier, à Faro. Un Luxembourg fatigué ne pouvait rien contre cette déferlante.
C’était comme ça que ça devait se passer. Exactement comme ça. Un Luxembourg fatigué en déplacement sur les terres d’un Portugal complètement frais (merci le calendrier de l’UEFA, c’est la deuxième fois que ça arrive dans la campagne), allait forcément se faire secouer en début de match et tout le jeu serait de parvenir à ne pas couler dans ce qui serait comme un temps fort annoncé et incontournable de la Seleção.
Mais ce Luxembourg qui savait précisément quand il souffrirait le plus, c’est-à-dire juste après les hymnes, aurait sans doute aimé commencer à être arbitré comme tout le monde (l’autre grand sujet du moment) et visiblement, ce n’est toujours pas le cas.
Oui, il y avait faute sur Bernardo Silva, infiltré entre Mica Pinto et Sébastien Thill à l’entrée de la surface. Toute la question étant de savoir s’il a été accroché dedans ou dehors. La VAR a été sollicitée. Elle a validé le penalty alors qu’on aurait aimé savoir s’il s’agissait d’un tirage de maillot ou d’un croc en jambes.
Dans le premier cas, la règle (la faute survient à l’endroit où le joueur tombe) peut aller dans le sens de l’arbitre. Pas dans le second. Or il semble bien que ce soit d’une faute de pied qu’il s’agisse. Cristiano Ronaldo a marqué et s’en est ensuite donné à cœur joie, grâce à ce petit cadeau initial qui ne s’imposait pas.
L’« homme-records » en a même profité pour en rajouter un deuxième quelques minutes plus tard au beau milieu de la tempête : si précis à la relance samedi, contre la Serbie, les Roud Léiwen ont en effet pris la vague. Chaque perte de balle aux trente mètres (c’est-à-dire à chaque relance pratiquement) se transformant en occasion de but.
Un enfant sort en pleurs
À 3-0 à la 17e minute, admettons-le, on a craint le pire. Ces dernières années, les exemples de faillites collectives sont assez rares mais le souvenir du 8-0 encaissé en Suède, en octobre 2017, reste cuisant. On n’en arrivera pas là parce que cette équipe luxembourgeoise-là est à des années-lumière de ce qu’elle était il y a quatre ans maintenant.
Et que si la Seleção s’est procuré énormément d’occasions de gonfler le score, son petit adversaire s’est ménagé de longues plages de conservation de balle qui lui ont permis de souffler un peu et de ne pas rester la tête sous l’eau.
Mais c’était la fête à CR7, en Algarve, hier. Un enfant en larmes a pénétré sur la pelouse pour lui réclamer un selfie. Il a failli planter un retourné acrobatique encore plus dingue que celui inscrit avec le Real contre la Juve en C1, en avril 2018, Palhinha a cru pouvoir imiter la célébration du maître en inscrivant le 4-0 (le faisant bien rire).
Seulement le fin mot de l’histoire devait revenir à CR7 en personne, qui a conclu la démonstration, juste avant que le Grand-Duché ne fasse enfin tourner un effectif à l’agonie, en toute fin de rencontre.
Ce sommet est passé. Il s’est passé aussi mal que tout ce qu’on pouvait craindre. Mais les Roud Léiwen sortent d’octobre en 3e position du groupe A malgré deux défaites. C’est en novembre, de toute façon, qu’on les attendait.
Julien Mollereau