Quinzième de Promotion d’honneur à la trêve hivernale, le Marisca, meilleure équipe de la phase retour, est encore en lice pour les barrages d’accession en BGL Ligue à deux journées de la fin du championnat.
«J’ai dit que Mersch allait terminer 4e.» C’est par ces mots qu’Yvon Dietz, le directeur sportif de Rodange, évoquait récemment la situation de son ancien entraîneur, Frédéric Herinckx.
Il est vrai que le technicien belge incarne parfaitement le renouveau de la formation merschoise, le tube de l’année 2025 en Promotion d’honneur. Depuis le retour de la trêve hivernale, le bilan est époustouflant.
Dix victoires, deux nuls et une seule défaite (contre Feulen), pour une équipe qui végétait à la 15e place pendant les fêtes et n’avait gagné que deux rencontres sur la phase aller.
«L’entraîneur a mis en place sa structure. On avait l’habitude de presser auparavant. Frédéric Herinckx nous fait plus jouer avec le ballon. À Mamer, on a même déployé deux systèmes différents, pour empocher les trois points», analyse le buteur maison Benjamin Bresch (photo), auteur de 17 réalisations cette saison après un exercice à 22 buts dans l’élite en 2023/2024.
À l’instar de son parcours avec Rodange la saison passée (passé sous ses ordres de la 12e à la 2e place de PH), Herinckx déjoue les pronostics et permet au Marisca de rêver plus grand à deux journées de la fin.
Pourtant, les débuts n’étaient pas roses, avec une victoire en huit rencontres. Mais, patience est mère de vertu, et il fallait le déclic nécessaire pour engendrer une dynamique, et un tri parmi les éléments réfractaires au projet.
«L’entraîneur avait dit dès le début qu’on pouvait aller chercher cette 4e place, et certains joueurs ont rapidement adhéré à son propos. On avait besoin de confiance. Forcément, quand tu enchaînes les bons résultats, tu te sens plus fort. Quand on a gagné contre Bissen (3-1, 18e journée), on s’est dit qu’on pouvait battre tout le monde», retrace «Benny» Bresch.
«Accéder au barrage serait un bonus»
Un plein de confiance qui a permis de combler un déficit de points conséquent. À la fin de la 16e journée, Mersch était à 21 points de la 4e place, déjà occupée à ce moment-là par Canach.
L’écart a fondu comme neige au soleil au printemps pour finalement se retrouver à seulement deux petits points de cette place de barragiste, en 6e position (41 pts), avec le meilleur bilan de la phase retour (32 pts, à égalité avec Mamer) en PH. «On a rempli la mission qui était de maintenir le club, mais en mangeant, on devient gourmand», souligne Frédéric Herinckx, qui n’a jamais caché à son groupe ses ambitions.
Mais la dernière marche pourrait s’avérer la plus difficile à gravir. Avec Berbourg, qui les avait battus à l’aller, et Käerjeng, qui joue encore sa montée, le calendrier des Merschois est ardu. «Nous sommes confrontés à deux très grosses équipes. A contrario, Canach et Luxembourg ont des oppositions plus favorables. On va disputer deux finales et, qui sait, si les autres ne font pas le boulot… Le football est comme ça», sourit l’entraîneur du Marisca.
En effet, Canach affrontera la lanterne rouge Sandweiler et Feulen (9e, 36 pts), qui n’a plus rien à jouer, tandis que Luxembourg City (5e, 43 pts) se frottera à Mamer, déjà sacré champion, et Steinsel (11e, 34 pts), pas loin d’être sauvé.
«Le tournant a eu lieu contre Canach, regrette Herinckx. On menait de deux buts à la 79e et on a dû concéder le nul. Avec cette victoire, on serait déjà 4e aujourd’hui.» L’avenir n’est donc pas entre les mains de Mersch, et le faux pas est interdit pour accrocher ce strapontin.
«Après cette saison, accéder au barrage serait un bonus, tempère le directeur sportif merschois Norbert Fischels. Mais on espère que ce sera une source de motivation pour jouer le haut de tableau la saison prochaine. On espère garder un noyau similaire, pour profiter de cette dynamique.» Mais allez savoir si ce n’est pas en BGL Ligue que ce surprenant Marisca en profitera.