Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
Ses résultats en jeunes autant que sa dynamique de recrutement désignent le club du Kirchberg comme une future place forte.
Washington et… Pfaffenthal ! Le Kirchberg a une chance dingue : il possède l’une des deux seules structures labellisées «Benfica» au monde, en attendant l’ouverture prochaine d’une troisième à Vilnius, en Lituanie! Fut un temps pas si lointain, cet honneur appartenait à un autre petit coin vernis de la capitale : Hamm. Où l’on n’a sans doute pas apprécié l’importance de la chose à sa juste valeur. L’école a déménagé. Ce qu’on doit aujourd’hui regretter.
Suffisait d’être, samedi, aux finales des Coupes des jeunes pour se le dire. Dont la finale des minimes, qui ont régalé près de 700 personnes à Steinsel, pulvérisant Etzella 5-1, avec notamment la prestation du jeune Fabio, dont le style n’est pas sans rappeler celui d’un certain Miralem Pjanic.
Ce garçon et l’ensemble du travail visiblement réalisé autour de cette structure en seulement deux saisons d’activité à Pfaffenthal n’ont pas pu échapper à un invité spécial venu superviser cette finale : Miguel Reis, responsable de la supervision de la coordination des écoles de Benfica en dehors du Portugal. Un homme reparti agréablement surpris. Et qui, même, ne tarit pas d’éloges : «C’est fantastique ce qu’ils ont réalisé au Luxembourg ces dernières années. Il y avait des objectifs à atteindre, et ils sont largement atteints. On ne peut que constater la qualité du travail fourni. Mais ce qui m’a le plus surpris, c’est de voir tellement de gens venir soutenir cette équipe en étant habillés aux couleurs de Benfica».
Après la disparition du modèle hammois, porte-étendard de l’aigle lisboète pendant plus de 15 ans, l’idée d’une entité fortement benfiquiste serait-elle en train de renaître avec force quelques kilomètres plus loin? En tout cas, avec 80 % des jeunes footballeurs d’origine lusophone et qui viennent d’absolument partout dans le pays (voire de France et de Belgique, pour un total de 280 jeunes), l’affaire semble lancée. Et partie pour être pérennisée, comme l’indique Miguel Reis : «Il y a un entraîneur officiel de Benfica qui suit toute la formation de cette école et essaye de mettre en place le même jeu que ce qui se fait au Portugal. Du coup, s’il y a un joueur qui doit intégrer l’école-mère, il sera déjà prêt à y être performant».
Est-ce là un modèle qui risque de vampiriser le recrutement des autres grandes écoles de foot du pays ? Alors que le RFCU (victoire 3-0 en Coupe des scolaires contre l’Entente Ënnersauer-Mëllerdall) mise désormais tout sur ses jeunes et continue d’être aussi efficace en la matière que bien d’autres entités du pays (dont Etzella, battu en minimes mais vainqueur du… RFCU chez les cadets, aux tirs au but), voir émerger de la mêlée le petit club de Pfaffenthal – qui va d’ailleurs s’associer à Steinsel pour agrandir ses capacités en infrastructures – commence à interpeller.
Jessy Ferreira avec J. M.
