Paulo Lopes, le président du RM Hamm Benfica, se retrouve à la veille d’un week-end qui doit décider ou non d’une éventuelle fusion avec Mühlenbach.
La FLF leur a laissé un jour ouvrable de rab pour leur permettre de soumettre à leurs membres le principe d’une fusion sur la capitale et voilà que Hamm, quelque 200 membres, doit s’élancer dans une vaste opération de collecte de votes. Avec l’espoir d’un «oui».
Ce délai supplémentaire, qui vous permet de disposer de tout un week-end pour organiser un vote digne de ce nom et fignoler votre dossier, il vous sauve la mise ?
Paulo Lopes : (Étonné) Mais vous savez que je dois encore parler avec Paul Philipp afin qu’il me dise officiellement ? Parce que nous, on a demandé un report de date mais tout visiblement dans ce pays, va de plus en plus vite : on ne nous a pas encore mis au courant et cela s’étale déjà dans les journaux. Et moi, j’ai mes membres qui n’en finissent plus de m’appeler pour me demander comment ça se fait qu’ils l’apprennent dans le journal.
Cette requête, ce report accordé, les échos qui sortent de toute cette consultation, fleurent tout de même bon la fusion, non ?
Rien n’est encore fait. Hier (NDLR : mercredi), on était encore ensemble jusqu’à une heure du matin pour organiser la consultation. Tout peut encore basculer. Il me faut deux tiers de votes positifs sinon ce sera « non ». Et on aura travaillé deux semaines pour rien. Enfin non, ce n’est jamais pour rien. En attendant, on avance pour mener notre référendum.
Vous avez trouvé le système dont vous vouliez vous servir pour consulter vos membres ?
On a notre idée. On étudie la question. On doit pouvoir toucher tout le monde pour que tout le monde puisse faire entendre sa voix sans que personne ne soit oublié. Et dans ces circonstances…
Avez-vous une idée de la réponse que vous obtiendrez et dans quelles proportions ?
J’ai ma petite idée, oui. Une idée sur comment cela va être perçu avant même qu’on explique quoi que ce soit.
Finalement, fusionner avec un club qui ne possède qu’une équipe senior, c’est uniquement une question de moyens, non ?
La nouvelle équipe seniors qui ressortirait de ce genre d’opération aura effectivement un terrain de football de plus. À notre échelle, c’est un vrai luxe.
Les noms resteraient. Le logo aussi
Qu’en dit la commune ?
Elle n’a pas encore d’avis officiel mais… elle est heureuse. On est à dix clubs sur la capitale. C’est trop. La population croît et on manque de terrains. Pour le football, on se retrouve avec un RFCU qui dispose de quatre ou cinq terrains et jouit d’une école avec 300 ou 400 jeunes. Mühlenbach en aurait voulu, des jeunes, mais avec un seul terrain à disposition… Gasperich aussi, en aimerait plus mais comme nous, ils doivent en refuser. C’est un travail de qualité plus que de masse que nous devons mener.
Et pendant ce temps, à Mühlenbach…
Les joueurs et les dirigeants se sont vus hier soir. Mais de toute façon, pour eux, c’est O. K. Après tout, ce sont eux qui sont venus vers nous.
La secrétaire du club, Mersija Dragolovcanin, nous a expliqué que Pedro Resende, votre coach, reprendrait l’équipe en cas de fusion ?
Oui. Il a déjà fait le travail préparatoire, réfléchit à ce qu’il ferait. Après, tout va tellement vite. Il faut tout faire en très peu de temps et avant le 25 juin (NDLR : date de la fin du marché des transferts pour les joueurs luxembourgeois). Il faut être rapide pour ne pas qu’ils aient la tentation d’aller voir ailleurs. Surtout que la crise… Cela a encore accentué les inégalités entre les petits et les grands. Mais on a parlé à nos joueurs, ils ne paniquent pas.
Si jamais cette fusion se heurtait soit au verdict populaire soit à un problème de timing, remettriez-vous le couvert dans un an ?
Je suis plutôt du genre à regarder vers l’avant. Notre objectif sur la saison 2020/2021, au-delà de cette fusion, cela aurait été de remonter. Aura-t-on encore envie de fusion l’an prochain. Et Mühlenbach ?
Et si c’est un « oui », quel nom porterait le nouveau club ? Et quel logo adopterait-il ?
Les noms resteraient. Le logo aussi. Mühlenbach ne serait pas oublié, mais l’objectif n’est pas de créer quelque chose de complètement nouveau. Regardez le RFCU : les noms des clubs fusionnés ont totalement disparu. On ne fera pas ça. On veut quelque chose qui respecte les noms et la ville.
Entretien avec Julien Mollereau