Moins de 24 heures après l’annonce du départ de Jeff Strasser, Pascal Carzaniga a été intronisé nouvel entraîneur du Swift. Avec un derby pour débuter dès ce vendredi soir.
La presse a reçu le communiqué de votre arrivée ce jeudi en fin de matinée. Et vous serez dès ce vendredi soir sur le banc pour le match face à Itzig…
Pascal Carzaniga (49 ans) : Oui. Et je serai présent à l’entraînement ce jeudi soir. En collaboration avec le staff technique. Tout a été très vite puisque j’ai été contacté mercredi soir par Flavio Becca. Et on s’est vu ce jeudi matin. Je le connais bien, le « boss », je sais que lorsqu’il prend une décision, il n’a pas besoin d’y réfléchir 50 ans.
Vous saviez au moment de le rencontrer que vous signeriez au Swift ?
Non. Je voulais voir qu’elles étaient ses exigences. Parce que le projet, je le connais. J’ai côtoyé assez Flavio depuis notre première rencontre, en 1999 dans le cadre de mon boulot. Je sais ce qu’il recherche sportivement ou en termes de résultats.
Je voulais également voir ce qu’il en était au niveau du staff. Et je vous avoue que c’est à ce niveau-là que notre discussion a duré le plus longtemps. Moi, je souhaitais prendre mon fidèle partenaire, David Zitelli. Mais je me suis heurté à un « non » catégorique. Dans son projet, il ne souhaitait qu’un nouvel entraîneur principal. Il a une énorme confiance dans le staff actuellement en place. Dont font partie Sofiane Benzouien et Lehit Zeghdane, deux hommes que j’avais eus sous mes ordres lorsque j’entraînais Dudelange.
Et en termes d’objectif, que vous a fixé Flavio Becca ?
On connaît tous le personnage, non ? Les objectifs sont toujours les mêmes…
Être champion ?
Non. Faire le mieux possible. Il ne faut pas oublier que nous sommes virtuellement à dix points des Dudelangeois si ces derniers remportent leur match en retard en BGL Ligue.
Mais il y a un impératif d’être européen en fin de saison ?
C’est l’Europe ou la porte ! Le message est très clair.
C’est pour cela que vous n’avez signé que jusqu’au terme de cette saison ?
Non, ça, c’était une volonté que nous avions en commun. Cette partie-là de la discussion a été la plus rapide de la matinée (il sourit).
La Jeunesse et le Swift ? Ce sont deux situations très différentes. Surtout au niveau du potentiel des joueurs
On vous a cité à la Jeunesse ces derniers jours. Vous signez aujourd’hui au Swift. Tout s’est un peu précipité ces dernières heures…
Pendant mes deux ans d’inactivité, j’ai été en contact avec des clubs intéressés par mes services en BGL Ligue. Je peux citer le Racing, Mondorf, Mühlenbach, le F91, le Fola… La Jeunesse plus récemment également. Où j’ai été le plus proche de m’engager, comme à Mondorf d’ailleurs.
Sur le plan professionnel, il y a eu une période où je me disais que cumuler boulot et un poste d’entraîneur aurait été très compliqué. Mais depuis 9 mois, cela a changé à ce niveau-là. J’étais plus « ouvert » aux propositions. Après, il y a aussi un long moment où je n’avais pas la tête au football. J’ai perdu assez précipitamment mon père, l’homme qui était mon premier supporter. Je n’étais plus prêt à m’impliquer à 100 % comme le demande cette fonction dans un club de BGL Ligue.
Qu’est-ce qui vous a motivé à refuser le challenge de la Jeunesse pour accepter quelques jours plus tard celui du Swift ?
Ce sont deux situations très différentes. Surtout au niveau du potentiel des joueurs. D’un côté, à Esch, il y avait un cadre qui m’était globalement inconnu et un staff qui était totalement à reconstruire. Et c’était difficile de parvenir à réunir tous les ingrédients d’un bon staff, à l’exception de David Zitelli, sur les cinq jours qu’on me laissait pour y arriver.
Et je ne me sentais pas capable d’assurer les ambitions présidentielles eschoises dans de telles conditions. Sans compter que cela aurait été difficile pour moi avec certains joueurs qui ne parlent pas le français. Cela faisait beaucoup trop d’inconnues…
Alors qu’à Hesperange, j’ai déjà travaillé avec 50 % du groupe, je connais 25 autres pourcents et je ne devrai donc en découvrir que 25 %. Tout en bossant avec un staff que je connais, lui, déjà à 80 % et une direction que j’ai déjà côtoyée.
Les entraîneurs répètent à longueur de championnat comme il est compliqué de reprendre une équipe en cours de saison. Vous l’aviez déjà fait au Progrès voici quelques années…
Oui. Il y a un gros désavantage de n’avoir pas pu préparer physiquement et mentalement le groupe comme vous l’auriez voulu. Mais je vais disposer ici de plus de joueurs d’expérience que j’en avais à l’époque à Niederkorn. J’ai déjà entraîné les Prempeh, Joubert, Malget, Pedro… Ils savent comment je me comporte. Je pense que le message passera plus facilement qu’au Progrès.
Pour en revenir au match de ce vendredi, vous affrontez Itzig (D1) pour un derby communal. Le genre de match où on imagine mal le Swift être éliminé…
Et derrière, on jouera en championnat le Progrès et le Fola, avant d’aller à Wiltz. Soit trois grosses écuries. Voilà donc quatre matches où on ne peut que gagner!
Entretien avec Julien Carette