Avec 7 buts sur les 7 derniers matches de Pétange, Simon Banza risque bien d’être le danger n° 1 pour la défense du Fola ce dimanche. L’occasion était donc belle de partir à la rencontre de ce jeune Français qui était titulaire en L2 à Lens à 19 ans. Un club où il espère bien retourner en fin de saison pour y faire son trou.
Après un plutôt piteux 3 points sur 12 pour commencer la saison, l’Union Titus Pétange remarche plutôt fort comme en témoigne le 10 sur 15 qui a suivi. Sa seule défaite sur cette période, c’est au Fola qu’il l’a subie. Les Pétangeois auront donc la possibilité de la faire oublier ce dimanche en Coupe. Et ils compteront sans doute beaucoup sur leur jeune attaquant français (21 ans) aux racines congolaises venu de Lens dans les dernières heures du mercato : Simon Banza.
Avec 7 buts sur vos 7 dernières rencontres (toutes compétitions confondues), vous serez forcément un peu l’homme à surveiller pour le Fola…
Simon Banza : Peut-être mais je ne suis pas le seul. Il y a aussi Isaac Cissé, par exemple, qui est notre meilleur buteur. Cela se passe très bien entre nous. C’est un super gars. On s’apprécie pas mal et on se trouve facilement sur la pelouse. Après, notre principale force, cela reste pour moi qu’on forme une bonne équipe tous ensemble. Et du coup, on en profite tous sur le plan individuel. Moi comme les autres. Et mon job, c’est de marquer.
Vous vous êtes déjà déplacés au Fola cette saison en championnat. Vous y aviez marqué un but…
Oui, sur penalty. Mais on avait perdu 3-2 dans les dernières minutes. Du coup, on a une revanche à prendre et toute l’équipe semble bien motivée pour ça.
Pour en venir à vous sur un plan plus personnel, vous étiez titulaire en Ligue 2 à Lens à 19 ans. Et à 21 ans, vous êtes au Luxembourg. Résumé comme ça, cela ressemble un peu à une descente aux enfers, non?
Je n’appellerais pas cela comme ça. Je vois plutôt ça comme le dur apprentissage du football. Un jour tu peux être tout en haut et le lendemain en bas. Mais j’essaie de ne pas trop me focaliser là-dessus. Dans le foot d’aujourd’hui, tu dois sempiternellement prouver des choses. Je suis arrivé à un moment de ma carrière où j’avais besoin de plus de temps de jeu. J’ai donc effectué un choix sportif en venant à Pétange et je suis motivé à l’idée de réussir l’objectif que je me suis fixé avec ma famille.
Celui de marquer le plus de buts possible ici au Luxembourg, prendre le maximum de confiance, avant de retourner à Lens en fin de saison pour essayer d’y faire votre trou?
Voilà. Je suis ici sous la forme d’un prêt. À moi de réussir une belle saison, de prendre tout ce que ce club, ce championnat… peuvent m’apporter. Ça, c’est un objectif personnel qu’on s’était fixé avec mes parents. Mais à côté, il y a aussi un objectif collectif à réaliser avec ce club de Pétange. Un club que je remercie d’ailleurs de m’avoir si bien accueilli.
Et comment avez-vous abouti ici? Vu de France, on ne peut pas dire que le Luxembourg soit considéré comme un grand pays de football…
Je vais être franc, cela a été ici comme cela aurait pu être la Belgique, les Pays-Bas… J’avais besoin de temps de jeu pour rebondir, de passer du temps sur les pelouses et de marquer en compétition. Tout ce que j’arrive pour le moment à réussir ici. Et par l’intermédiaire de Kevin Lefranc et son associé Christian Gérard, on m’a proposé ce club de Pétange. Je suis quelqu’un qui n’a pas peur de relever des défis et celui-ci m’allait très bien. Je ne vous dis pas que je n’avais pas un peu d’appréhension en débarquant, mais j’étais déterminé.
Quand on vous a proposé Pétange, quelle est la première chose que vous avez faite? Taper ce nom sur Google?
Oui (il rit). J’ai regardé où cela se situait et à combien de temps c’était de chez nous. Ce que je savais du Luxembourg? Que la capitale était la ville de Luxembourg. C’est à peu près tout. Je ne connaissais rien de ce football. D’ailleurs, j’ai contacté deux ou trois amis, comme Jean Chopin (NDLR : le gardien français qui est actuellement son équipier à Pétange) ou Dylann Dufrenne (NDLR : qui provient du FC Metz) pour voir comment c’était. Ce qu’ils m’ont dit? Que c’était un championnat où j’avais des chances de pouvoir m’épanouir et secouer les filets. Le genre d’endroit qui pouvait me permettre d’exploser avant de retourner à Lens. Et j’avoue que ce que j’ai découvert ne m’a pas déplu.
Sur internet, on peut voir que les supporters lensois ne vous oublient pas. Quand vous marquez des buts avec Pétange, c’est écrit sur certains forums…
Vous savez, les supporters de Lens sont un peu comme une famille. J’ai effectué ma formation là-bas et ils m’ont toujours suivi et soutenu quand cela se passait moins bien. Ils te donnent la force de continuer et de donner le meilleur de toi-même sur la pelouse. Que ce soit ici au stade municipal de Pétange ou bien à Bollaert à Lens. Un stade qui me manque un peu quand même.
Que vous êtes-vous dit la première que vous êtes venu à Pétange? Cela doit forcément vous changer de ce que vous connaissiez avant…
Que c’est là que j’allais désormais inscrire mes buts! (il rit) C’est forcément différent, oui, mais il n’y a pas de quoi être choqué. La pelouse est la même qu’à Lens.
Comment se sont passés vos débuts en équipe première, à 19 ans?
Je jouais avec la CFA lensoise et j’avais marqué notamment un triplé. Comme les pros avaient quelques soucis sur le plan offensif, l’entraîneur de l’époque, Antoine Kombouaré, m’a convié aux entraînements, puis fait confiance en match. Ma première, c’était face à Niort. Je monte au jeu et, sur mon premier ballon, je touche le poteau. Mes équipiers ont commencé à me faire confiance et j’ai joué 18 matches cette saison-là.
Cela s’est moins bien passé par la suite…
L’année suivante, il y a eu un nouvel entraîneur, Alain Casanova. Et ce dernier a amené, comme cela arrive souvent, certains joueurs qui, forcément, ont eu la préséance. Du coup, j’ai moins joué. Cela a été un peu compliqué à vivre alors que vous venez d’entrer dans le monde pro. Mais, après, il faut se reprendre, grandir, pour devenir plus fort.
Et à Lens, on vous a dit quoi avant votre départ en prêt pour Pétange? On croit encore en vous là-bas?
S’ils m’ont fait resigner jusqu’en juin 2019, cela veut dire, à mon sens, qu’ils ont confiance en moi. À moi de leur rendre celle-ci, de leur montrer ce que je peux leur apporter. Leur montrer qui est Simon Banza.
Julien Carette