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[Football] Luxembourg-Hongrie (2-1) : le projet commence sur une voie royale


Sur cette tête plongeante, à la réception d'un coup franc de Vincent Thill, Marvin Martins offre une jolie victoire au Luxembourg, qui termine en beauté une très belle année ! (Photo Julien Garroy)

Encore un bon résultat, un de plus pour le Luxembourg face à la Hongrie (2-1). Après la Bulgarie, cela suffit à montrer, en cette fin d’année 2017, qu’un adversaire autour de la 50e place FIFA n’est plus un danger insurmontable. Et en 2018, ils seront d’un calibre bien plus faible…

Ceux qui ont de la mémoire se souviennent du Cap-Vert (0-2). C’était en mars 2017 et une horreur absolue, un jour de grande espérance, où tout le pays se disait qu’il y avait matière à jouer au ballon. À l’époque, Luc Holtz n’avait pas encore formalisé son envie d’attaquer la Nations League pour y exister, il n’avait pas encore dit qu’il espérait développer du jeu très bientôt. Ça n’avait empêché personne d’être très déçu de ce gros ratage, juste après la France (1-3).

Neuf mois de gestation plus tard, alors que le chantier révolutionnaire de la Nations League (où Holtz ira pour jouer la qualif’) a été officialisé par le sélectionneur à longueur de conférences de presse, la Hongrie arrivait juste au bon moment pour mesurer, à valeur quasi similaire au Cap-Vert, si la notion de possession de balle (et son utilisation) avait eu le temps de faire son chemin dans les têtes des Roud Léiwen.

La réponse est oui. Mais le constat, il fallait s’y attendre, est qu’il y a du boulot, même si les performances de C. Martins et O. Thill, dans l’entrejeu, laissent à penser qu’il y a matière
à voir émerger des dépositaires du jeu, d’ici à l’été 2018. Ils ne vont pas s’imposer par l’opération du Saint-Esprit et Holtz a raison de supplier pour des amicaux à foison en début d’année prochaine. Parce qu’on en vient déjà à regretter qu’il n’y ait rien derrière la Hongrie. Il y a des tas d’automatismes à trouver, des positions à confirmer, d’autres à infirmer. De la confiance à travailler chez certains aussi, même si on jurerait qu’aujourd’hui, ils ne doivent plus être bien nombreux à douter qu’il y aura quelque chose à faire lors de la prochaine campagne.

Le hasard a merveilleusement bien fait les choses, jeudi soir. On a tout vu. Le talent offensif qu’on connaissait. Le culot qu’on apprécie, aussi. Il a permis d’ouvrir le score grâce à l’inévitable Joachim.

Un rouge et des ouvertures

Et puis deux minutes après, on a vu l’autre versant de cette jeunesse : le manque de concentration sur un ballon de l’autre côté du terrain, qui finit par offrir l’égalisation aux Hongrois sur une phase standard, un corner avec deux duels perdus coup sur coup. Christopher Martins l’a reconnu, c’était un condensé de tout ce qu’il faut développer d’un côté et éradiquer de l’autre afin de grandir en tant qu’équipe capable de tenir le ballon : «Il y a pas mal de trucs à retenir de ce match. Le bon, comme le moins bon. Certaines choses sont vraiment à travailler parce qu’il y a certaines erreurs qu’on ne doit plus commettre.»

L’arbitre de la rencontre, M. Delférière, a heureusement pris ses responsabilités, renvoyant logiquement Lovrenciscs aux vestiaires en début de deuxième période. Cela a tout changé et offert finalement à Luc Holtz sur un plateau ce qu’il rêvait d’avoir : une confrontation dans laquelle son équipe pouvait avoir la possession de manière quasi certaine. Dans ce domaine, la deuxième période a été l’antithèse de ce qui s’était passé en mars. De la patience. Du sang-froid. Mais aussi des lacunes encore logiques dans la créativité.

L’acharnement à aller de l’avant a fini par payer et Marvin Martins a giclé en fin de partie pour clôturer cette année sur un nouveau miracle qui n’en est plus un. C’est l’enseignement de 2017 : battre la Hongrie ne fait déjà plus sauter personne au plafond. Alors imaginez un peu ce que ce public devenu exigeant attendra des Roud Léiwen en 2018, face à des adversaires encore moins cotés…

Julien Mollereau