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[Football] Luc Holtz puise du courage dans son passé : «On m’avait donné 10 % de chance de survie»


Luc Holtz est passé assez souvent tout près de la mort pour ne pas craindre le coronavirus. Il a une certitude : le sport, ça conserve.

Le sélectionneur ne comprend pas que la vie soit mise entre parenthèses à cause du Covid-19. Ce samedi, il brûle d’envie de revoir du football et peste contre ceux qui voudraient empêcher son retour.

Luc Holtz est serein. Tous ses coups de fil se sont avérés négatifs : aucun de ses internationaux, ni aucun de leurs proches, directs ou lointains, n’ont été contaminés. «De toute façon, je suis sûr que plus de 99 % des gens guérissent déjà, donc mes joueurs… On fait du sport. Et le sport, ça conserve. Beaucoup d’experts me contrediront peut-être, mais j’essaye de garder un esprit rationnel.»

Si ça joue, c’est donc qu’ils seront négatifs!

Le sélectionneur, il faut dire, fait partie de la classe des intransigeants. Après deux mois à ronger son frein, il veut revoir du football. Les médecins sont soucieux de ce que les joueurs pourraient subir des dommages irréversibles au niveau pulmonaire s’ils sont touchés? Pas lui. «Je n’ai aucune inquiétude! Et mes joueurs non plus : on fait du sport tous les jours. Si cela nous angoissait, on n’en ferait pas. Si on se fiait aux « peut-être », on s’arrêterait de vivre. Dans toute cette histoire de pandémie, il faut arrêter de prendre des décisions dictées par la peur!»
Un exemple lui revient, après une conversation toute récente avec Leo Barreiro. Tous les joueurs seront testés avant chaque match. «Si ça joue, c’est donc qu’ils seront négatifs!», hasarde le technicien. «Alors pourquoi les empêcher de se serrer la main ou de fêter leurs buts?»
Vous trouvez le sélectionneur trop dur? Trop sûr de la capacité des footballeurs à passer entre les mailles du filet? C’est sans doute parce que vous connaissez mal son histoire personnelle.

La peau autour du cœur était touchée

«Oui, je suis un gars qui a un gros vécu dans ces histoires de poumons», sourit-il. Au début du siècle, un grave accident de voiture l’avait conduit à l’hôpital. «Un poumon était touché. Les médecins ne me donnaient que 10 % de chance de survivre. Ils l’ont annoncé à mes parents. Ce qui a fait la différence? Que je ne fumais pas et que j’étais très sportif. Il m’est même arrivé de jouer… grippé quand j’étais jeune. Alors oui, pour moi, c’est simplement incompréhensible qu’on veuille interdire le sport : il n’y a justement rien de plus positif pour lutter contre cette maladie!»
Pas convaincu? Luc Holtz a aussi failli mourir le jour où pour un souci dans le système de ventilation de son travail, lui et ses collègues se sont retrouvés à l’hôpital. L’un décède d’un myocardite. Un autre survit malgré une soudaine arythmie cardiaque. Lui se chope une péricardite. «La peau autour du cœur était touchée. J’ai passé deux mois horribles. C’était un virus. Il nous a tous touchés différemment.» Et lui s’en est sans doute mieux tiré.
Donc la reprise de la Bundesliga, il va la savourer sans s’en faire pour ses gars. D’ailleurs, il leur prédit à tous une chance de sauver leurs clubs, tous mal engagés : «Tout le monde va manquer de rythme, d’automatismes, de fluidité. C’est là que les grandes équipes font des différences. Les matches seront plus serrés.» Et lui va revivre!
Julien Mollereau

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