«Séba» Thill et le Sheriff entrent eux en lice mercredi. L’Europe du foot dit qu’ils ne sont pas forcément à leur place. L’ancien Niederkornois peut prouver le contraire
On a beaucoup regardé les matches du Sheriff Tiraspol du côté de Niederkorn, ces dernières semaines. Logique, Sébastien Thill a fait des nostalgiques chez ses anciens coéquipiers, qui ont regardé, hypnotisés, les deux rencontres face au Dinamo Zagreb. Le défenseur Metin Karayer, comme lors des dernières rencontres européennes, va donc envoyer un petit message à son ancien capitaine avant le Shakhtar, ce soir : «Je vais lui souhaiter un bon courage, bonne chance et lui dire « n’oublie pas d’où tu viens ».»
On sait d’avance que s’il y a bien un Roude Léiw qui n’oubliera pas, c’est lui. Mais il faut se rendre compte, comme le rappelle Karayer, que «Séba» «s’entraînait encore avec nous il y a un an et que maintenant, il va jouer la Ligue des champions». On peut passer du Progrès et de la DN à la C1 et au tryptique Shakhtar Donetsk-Real Madrid-Inter Milan comme ça, d’un claquement de doigts? Il y a intérêt pour le Sheriff, à vrai dire. Car comme à Berne, il est question pour le Luxembourgeois de service d’occuper un rôle majeur dans la campagne européenne de son équipe. «Son profil est atypique dans un effectif plein de joueurs qui ont de la puissance, de la vitesse et prennent la profondeur, synthétise le sélectionneur, Luc Holtz. Lui, il a la technique, la vision, l’intensité de ses courses, le sens de la récupération. En situation de pression adverse, il doit amener de la lucidité, du calme, de la précision technique pour leur permettre de souffler mais, aussi, de créer des situations de contre. Il aura un rôle crucial.»
« En situation de pression adverse, il doit amener de la lucidité, du calme, de la précision technique pour leur permettre de souffler »
Le vice-champion d’Ukraine, avec ses onze Brésiliens, débarquera mercredi sur la pelouse du stade Bolshaya avec pour ambition de commencer à travailler à prendre, au moins, la troisième place de groupe. Au milieu, il y aura un Luxembourgeois qui pèse désormais 25 matches européens, «qui a un gros volume de jeu, qui ne fait que cavaler», s’étonne Karayer. Et il va en faire, des kilomètres pour être dans les clous, lui qui nous avouait encore tout récemment que «tous les relevés des matches européens indiquent que c’est moi qui court le plus». Il faut dire qu’à 27 ans, il galope après son retard et qu’il est bien parti pour le rattraper.
Julien Mollereau