En battant l’Angleterre à Wiltz (2-0), le Luxembourg s’est donné ce mardi le droit de rêver à sa première phase finale de l’Euro U17. Il doit pour cela finir parmi les meilleurs deuxièmes. Dès aujourd’hui?
En dépit de l’égalité parfaite au coup d’envoi entre les deux équipes (0 point et une différence de buts de -2), toutes deux battues sur le même écart par la France la semaine dernière, et de la perspective d’une éventuelle qualification historique pour la phase finale de l’Euro U17, Mario Mutsch se refusait à toute exaltation.
Pour le sélectionneur luxembourgeois, l’essentiel, pour ses hommes, était de tirer un maximum d’expérience de ce duel en principe déséquilibré face à l’Angleterre, une immense nation du foot et une référence récente en matière de formation, ce mardi à Wiltz. D’en sortir «grandis», en vue d’échéances futures bien plus lointaines que le mois de mai, date du «Final 16» de la compétition.
Déjà quatre équipes devant…
Façon de retirer un maximum de pression à son équipe? Si c’est le cas, la supercherie a fonctionné à merveille : non seulement les U17 luxembourgeois ont, une nouvelle fois après leurs exploits d’octobre, lors du tour qualificatif (1-0 contre la Belgique, 2-2 contre la Norvège), atteint des sphères insoupçonnées à Am Pëtz, où ils ont contre toute attente dominé des «Three Lions» réduits à neuf en fin de match (2-0).
Mais ils pourraient en prime, à la faveur de cette perf’ XXL, intégrer le contingent des sept meilleurs deuxièmes. En d’autres termes, rallier Israël et un tournoi final où ils feront figure d’ovni, eux les bizuts, aux côtés de la France, l’Allemagne, l’Espagne, la Belgique ou le Portugal, entre autres très gros morceaux habitués de ces événements. Ce serait une première, et ce serait totalement fou.
Cet immense exploit, les U17 Luxembourgeois – devancés au classement des meilleurs deuxièmes par la Suède, la Belgique, l’Écosse et la Turquie mais à égalité parfaite avec la Bulgarie – l’ont rendu possible grâce à un penalty de Tim Flick (1-0, 31e) et une action individuelle de Thomas Souchard (2-0, 53e), qui a bénéficié d’un contre favorable.
«Je crois qu’on sera en Isräel en mai»
Et grâce, surtout, à «un grand, grand match, dans tous les sens du terme, savoure Manou Cardoni, le directeur technique national, particulièrement ému au coup de sifflet final. Ils ont essayé de jouer, de créer du jeu, de repartir de derrière, et ils ont été solidaires. On a même eu le troisième au bout du pied! Eux, ils ont eu deux ou trois occasions qu’on leur a données, mais c’est mérité, il faut le dire.»
«Sur un septième nuage», un anglicisme confus de circonstance (NDLR : en anglais, être au septième ciel se dit «to be on cloud nine», être sur le neuvième nuage), les joueurs de Mario Mutsch espèrent désormais ne pas en redescendre. Ils sont, pour cela, dépendants des résultats des deux dernières rencontres du groupe 1, aujourd’hui, ou des six matches reportés du groupe 6, celui de l’Ukraine, dont on ignore encore quand ils seront disputés.
«Je pense qu’il y a une grosse possibilité de se qualifier, estime Cardoni, mais pour l’instant, on savoure et on verra. Mais je crois qu’on sera en Israël en mai. Ce n’est pas possible qu’on n’y soit pas avec trois points et le goal-average à zéro.» Ça l’est, en fait, et si ce scénario malheureux se produisait, il n’y aurait, le DTN l’assure, «aucune déception». Simplement de la fierté, et un optimisme, immense, pour l’avenir du foot luxembourgeois.